Q: Qui a préséance pour être officiant entre le jour des onze mois et le jour du Yaertzeit?
R: On a l’habitude de reciter le Kadich pour l’élévation de l’âme d’un proche. L’orphelin le recite en mémoire de ses parents toute l’année du deuil. D’après le Arizal, le Kadich a pour but d’élever la Néchama du défunt, afin de le faire sortir du Guéhinam, et de l’élever d’échelon en échelon dans le Gan Eden. C’est pourquoi on le recite même le Chabbat et jour de fête. D’après cela on devrait reciter le Kadich tous les douze mois. Cependant étant donné que le jugement des Réchaim, impies, durent douze mois comme mentionne dans le traité Edouyot (2, 10), on ne récite pas le Kadich les douze mois entiers, par respect pour les parents afin de ne pas les considérer comme des mécréants, mais on marque une pause pendant le douzième mois. D’après le Rama on ne recite pas du tout le Kadich pendant le douzième mois, car même un jour dans le mois est considéré comme un mois entier. D’après le ‘Hida on arrête de reciter le Kadich la dernière semaine du douzième mois. Le Ben Ich ‘Hay témoigne du Minhag de Bagdad de reciter le Kadich jusqu’au dernier jour du onzième mois, jour où l’on pèlerine sur la tombe du défunt. On s’arrête alors pendant une semaine, puis on reprend jusqu’à la fin du douzième mois. Le Kaf Ha’haim écrit qu’il n’y a pas de différence si on marque la pause au début ou à la fin du mois.
On a également l’habitude de reciter le Kadich lors du jour anniversaire du décès, qui est un jour de jugement pour l’âme du défunt.
Les Ashkenazim ont l’habitude qu’une seule personne recite le Kadich même si plusieurs endeuillés se trouvent en même dans la synagogue. Il existe à cet effet dans les écrits des décisionnaires une liste d’ordre de préséance pour fixer qui recite le Kadich. Les Séfaradim par contre recitent tous ensemble le Kadich. Cependant il existe également une habitude d’être officiant pendant l’année du décès des parents ou le jour du Yaertseit, jour anniversaire du décès. La liste de préséance concernant le Kadich a également effet concernant l’officiant. Si deux personnes se présentent pour être officiant l’un pendant l’année de ses parents, et l’autre le jour anniversaire du décès de son proche. C’est le Yaertseit qui a la priorité car il peut dire: « moi je ne recite qu’un jour tandis que toi tu reprends le lendemain », il ne perd donc pas grand-chose à lui laisser reciter le Kadich ou être officiant, tandis que le Yaertseit devra attendre encore un an pour pouvoir le faire. Le jour de la fin des onze mois n’est pas reconnu par les décisionnaires comme un jour spécial, bien que l’on arrête le lendemain de reciter le Kadich et que l’on a l’habitude de péleriner la tombe du défunt à cette occasion. Spécialement d’après les Séfaradim que l’endeuillé reprend la récitation du Kadich une semaine plus tard, l’endeuillé du onzième mois n’a pas la préséance sur le Yaertzeit.
En conclusion la personne du Yaertzeit aura préséance sur le onzième mois pour être officiant.
Choul’han Arou’h Yoré Déa 376, 4 Rama; Chiyouré Bra’ha Yoré Déa 8
Ben Ich ‘Hay Chana Richona Vayé’hi 14
Kaf ha’haim 53, 93; 55, 24
Divré Sofrim Kitsour Hil’hot Avélout chap. 55-56