Question :
Une femme qui a allumé les Nérot plus tôt que les autres, dans quelle mesure peut-elle faire une Mélakha ?
Réponse :
Celle qui a allumé les lumières de Chabat et a accepté sur elle le Chabat (l’un implique l’autres, à de rares exceptions), doit faire/entendre le Kidouch pour pouvoir manger et boire.
Selon certains, seules les femmes entrent dans Chabat par l’allumage, mais pas les hommes, s’ils ont allumé. Selon d’autres, les hommes aussi. Il est bon de respecter la seconde opinion. L’homme pourra toujours, le cas échant, poser une condition, celle de ne pas accepter le Chabat en allumant. Il pourra alors effectuer des travaux y compris après l’allumage, jusqu’à l’heure contraignante.
Celui qui dirait, en plein vendredi, « j’accepte sur moi le Chabat », alors que l’heure du Plag n’est pas encore arrivée, c’est comme s’il n’avait rien dit. Ce qui n’est pas le cas une fois le Plag arrivé, où son acceptation verbale lui interdit tous les travaux.
De manière générale, il est interdit de dire ou d’allusionner à un non juif de faire un travail interdit le jour de Chabat lui-même, y compris un travail interdit par les Sages. (à moins qu’il s’agisse d’une urgence, d’une Mitva, d’un danger, etc. où, parfois, demander à un non juif de faire un travail est autorisé). Il en est de même pour celui qui a reçu le Chabat plus tôt, il lui est interdit de demander à un non juif de faire un travail.
En revanche, il est permis de demander à une personne qui n’a pas encore accepté sur lui le Chabbat, d’effectuer un travail en notre faveur, alors que nous avons accepté le Chabat. Soulignons que certains décisionnaires se montrent stricte dans ce dernier cas.
Soit une dame qui a allumé les lumières de Chabat. Mais la communauté, dans sa majorité, n’a pas encore reçu Chabat dans la prière. Elle aura le droit de demander à un juif (par exemple un membre de son foyer) qui n’a pas encore reçu Chabat, de faire un travail pour elle. Par exemple, elle pourra demander à son fils d’allumer le feu sous la marmite, ou d’allumer la plaque de cuisson chabatique, etc.
Nous avons discuté dans l’une de nos réponses de l’éventualité, pour celui qui a reçu le Chabat, de procéder à une annulation de son vœu pour pouvoir faire un travail. Le Rav Mordekhay Eliahou est d’avis qu’il ne faut pas agir ainsi parce que celui qui a fait entrer Chabat a opéré un vœu trop important pour être annulé. En effet, les vœux concernant les Mitsvot ne sont annulables qu’en cas d’urgence.
Il faut préciser, que la solution rapportée plus haut, à savoir demander à une personne qui n’a pas reçu Chabat de faire un travail pour celui qui a déjà reçu Chabat, ne peut pas être appliquée s’il ne reste que quelques minutes avant le coucher du soleil. En effet, à cette heure ci la quasi-totalité des synagogues ont déjà commencé la prière du Chabat (Kabalat Chabat) et ceci engage l’ensemble de la communauté pour la réception du Chabat. Même ceux qui n’ont pas encre prié ne peuvent pas faire de travail car leurs conduites personnelles s’annule devant la conduite générale.
L’acceptation du Chabat par le mari entraine automatiquement celle de la femme, même si celle-ci n’a pas encore allumé. Par conséquent, la femme se devra d’avoir allumé les lumières de Chabat au Plag si son mari accepte le Chabat à cette heure ici (mais attention à ne pas allumer avant le Plag! )
La femme se devra de prier Min’ha avant d’allumer, puisque l’allumage entraine l’acceptation du Chabat et qu’il ne sera donc plus possible de prier Min’ha après. A moins que, faute de temps disponible, elle pose la condition de ne pas recevoir le Chabat immédiatement avec l’allumage.
Sources :
Chout Rav Péalim (tome 2, chap.49), Michna Broura (chap. 263, 44), Chout Kol Eliahou (Rav Mordekhay Eliahou, chap.6), Taz (chap. 263,3), Chout Maamar Mordekhay (chap. 14).