Question :
Les lumières de ‘Hanouka, peut-on les allumer avec des bougies ou doit-on impérativement allumer avec de l’huile ? qu’en est -il d’une lumière électrique ?
Réponse :
Le mieux, c’est-à-dire la Mitsva idéale, est d’allumer les lumières de ‘Hanouka avec de l’huile d’olive. Celui qui n’a pas d’huile d’olive peut allumer avec d’autres huiles. S’il n’a pas d’huile du tout ou qu’il est incommodé par l’odeur de l’huile, il peut allumer avec des bougies. Voir Choul’han ‘Aroukh chap. 673.
Il n’est pas bon d’allumer une partie des lumières avec de l’huile et l’autre partie avec des bougies. En effet, les gens risquent de penser qu’il s’agit de l’allumage de deux personnes différentes. Ainsi, il est également recommandé que les lumières se ressemblent, de par leur taille, leur aspect, etc. c’est un embellissement de la Mitsva. En revanche, en ce qui concerne le Chamach, il est bon au contraire qu’il soit différent des autres, justement pour que l’on ne le confonde pas avec une lumière de ‘Hanouka. Voir Ben Ich ‘Hay (Vayéchev).
Si l’on sait que l’huile ou la mèche ne permettront pas un allumage convenable, on ne les utilisera pas.
L’huile d’olive que l’on utilise pour les lumières de ‘Hanouka doit a priori être comestible. En effet, certaines huiles sont destinées uniquement à l’allumage et il y a lieu de craindre un certain mépris pour la Mitsva. Mais ce n’est pas une obligation. D’autant plus que généralement ces huiles d’olives sont en réalité comestibles, mais n’ont pas les critères suffisants pour être agrées par le Ministère de la santé. Quoi qu’il en soit, il est préférable d’utiliser une huile d’olive non comestible qu’une huile d’un autre végétal.
Le Rav Eliahou ajoute qu’on ne fera pas les bénédictions des Nérots de ‘Hanouka sur une lumière électrique. Selon lui, on n’est même pas quitte de la Mitsva. Mais on peut, pour publier le miracle, allumer des lumières électriques dans des lieux publiques, sans Bérakha évidemment.
Concernant la lumière électrique, il faut savoir qu’elle ne ressemble en rien aux lumières de la Ménora du Temple. Or la Mitsva rappelle la Ménora. Comme on le voit à propos de l’interdiction de se servir des lumières de ‘Hanouka pour toute autre utilisation: cela est expliqué par les Richonims par le fait que les lumières de ‘Hanouka sont à l’image des lumières du Temple.
Il faut ajouter que selon le Maharal de Prague, on n’allume pas les Nérot de ‘Hanouka avec des bougies mais uniquement avec de l’huile et des mèches, comme au Temple. Certes, beaucoup ne suivent pas l’avis du Maharal. Mais c’est une raison de plus pour se montrer strict vis-à-vis des lumières électriques. En effet, l’allumage avec des bougies de cire ou de paraffine ressemble malgré tout à l’allumage à l’huile, dans la mesure ou la flamme brûle la la cire, qui fait office d’huile. Alors que les lumières électriques ne suivent pas ce modèle.
(n’oublions ce que dit le ‘Hakham Tsvi, à savoir que chez les Achkénazes on utilisait des bougies car l’huile d’olive était rare. Mais lorsqu’elle ne l’est pas, tous s’accordent à dire qu’il vaut mieux allumer avec.).
Certes, nous trouvons chez certains décisionnaires une tolérance vis-à-vis des lumières électriques pour ‘Hanouka. Par exemple, le Rav Yossef Messas dans Chout Mayim ‘Hayim (chap. 249) n’y voit aucun inconvénient, dans la mesure ou la lumière traverse les fils, tout comme la flamme est collée à la mèche. D’autant plus qu’en ce qui concerne le Chabat, allumer l’électricité est interdit. On voit donc que l’allumage électrique en est bien un.
Mais il faut avouer que la plupart des décisionnaires n’ont pas suivi cette tolérance. Car, au final, il n’y a ni huile ni mèche, et la ressemblance avec les lumières classiques est assez lointaine. C’est pour cela que l’on n’allumera pas des lumières électriques pour s’acquitter de son devoir à ‘Hanouka.
La question se pose donc uniquement si l’on n’a pas d’autres choix que celui des lumières électriques. Ou si nous nous trouvons dans un lieu où il n’est pas possible d’allumer « normalement » comme dans un train ou un avion. Dans ce cas-là, il vaut mieux allumer à l’électricité que pas du tout. Mais on ne dira pas la bénédiction pour les raisons évoquées plus haut.