Question :
Je possède un garage privé, avec une entrée semblable à celle d’une maison, dois-je poser une Mézouza à l’entrée ?
Réponse :
Le Rav Mordekhay Eliahou a traité avec précision de cette question dans son ouvrage Darké Tahara. Ce qui suit est conforme avec ce qui est indiqué dans le livre. On pourra aussi consulter Avné Choham (du Rav Moché Paniri) où le sujet est exposé en long et en large.
Le Kitsour Choul’han ‘Aroukh écrit qu’il existe des endroits où lorsque le passage aux vêtements blancs (c’est-à-dire le jour du Hefsek Tahara) tombe un Chabat, on repousse le Hefsek Tahara à plus tard, car il y a des femmes qui ne savent pas comment se laver le corps le Chabat (sans enfreindre d’interdit), ou comment ne pas essorer un liquide.
Mais, comme l’écrit le Rav Mordekhay Eliahou, la Halakha ne suit pas cet avis. Il est tout à fait possible de procéder au Hefsek Tahara le Chabat, et il est possible de se laver des parties du corps y compris à l’eau chaude, si cette eau a été chauffée avant Chabat. Ou, le cas échéant, se laver à l’eau froide.
Le Rav rappelle que si l’on utilise un savon, il faut que celui-ci soit liquide et non solide, conformément aux lois du Chabat. (Bien que certains décisionnaires aient permis l’utilisation de savon solide le Chabat pour différentes raisons – par exemple le fait que le liquide obtenu soit destiné à être perdu – le Rav Eliahou est d’avis, comme la majorité des décisionnaires, qu’il est interdit d’utiliser un tel savon en raison de l’interdit de Nolad).
D’autre part, il faut faire attention à ne pas essorer vêtements et cheveux, imprégnés d’eau.
On n’utilisera pas d’éponge. On se contentera de rincer la partie du corps concernée et on essuiera avec précaution et patience.
Ensuite, on pourra procéder au Hefsek Tahara lui-même.
Elément important : on préparera le tissu à insérer, avant Chabat. Si cela n’a pas été fait, il est possible d’arracher de manière inhabituelle du coton. En revanche il est interdit de couper du tissu. Si l’on souhaite utiliser du tissu (ce qui est bien plus efficace et confortable que du coton) et qu’il n’est pas prédécoupé, on utilisera tout simplement un coin du vêtement, dont on aura vérifié la propreté auparavant. Précisons que les problèmes évoqués dans ce dernier paragraphe sont évités par beaucoup de femmes de nos jours, qui utilisent des tissus témoins prêts à l’utilisation et que l’on trouve dans le commerce.
Si le Hefsek tombe un jour de Yom Tov, la loi est identique à celle du Chabat. Excepté le fait que l’on peut chauffer de l’eau Yom Tov, à partir d’un feu déjà allumé. Il existe aussi quelques indulgences concernant la manière de se laver.
Une fois qu’elle a procédé à la vérification, le tissu témoin peut être déplacé là ou elle le souhaite, mais une fois qu’elle l’a posé quelque part, elle ne le déplacera plus, sauf si elle besoin de la place où il est posé. Elle pourra également le déplacer pour le montrer à un Rav. Une fois qu’elle aura obtenu le verdict du Rav, le tissu est Mouktsé et elle ne peut plus le déplacer. (bien que dans l’ouvrage Avné Choham est rapporté un avis selon lequel le tissu n’est pas Mouktsé et peut être déplace.)
La vérification, comme nous l’avons vu, est autorisé le Chabat, et on ne doit pas craindre d’enfreindre l’interdit de colorer, dans le cas où du sang apparaitrait sur le tissu. En effet, c’est une coloration involontaire (Davar Chééno Mitkavène) qui n’est même pas certaine. La Chita Mékoubetset sur Kétouvot indique qu’il n’y a pas d’interdit de colorer lorsque la coloration se fait sans aucune fatigue.
Si les recommandations que nous avons exposé sont respectées, on peut sans aucun souci
faire le Hefsek Tahara un Chabat ou un Yom Tov.