Question :
Si je souhaite, lors de ma ‘Amida, ajouter une prière personnelle, où dois-je la placer ?
Réponse :
Le Choul’han ‘Aroukh écrit au chapitre 119 (section O.H): S’il souhaite ajouter, à chacune des bénédictions du milieu, une formule proche de la bénédiction ( à laquelle il se trouve), il l’ajoutera. Comment ? S’il avait un malade (pour lequel il souhaite demander la guérison), il demandera la miséricorde pour lui lors de la bénédiction de Réfaénou. S’il a besoin d’une subsistance, il la demandera lors de la Birkat Hachanim. (Le Rama précise que l’on doit d’abord commencer la bénédiction elle-même, et ensuite seulement y joindre la requête personnelle.). Quant à la Brakha de Choméa Téfila, il peut y demander tout ce dont il a besoin, car elle inclue toutes les demandes possibles. Selon Rabénou Yona, s’il ajoute à une bénédiction une formule proche, et qu’il l’ajoute en faveur de tout le peuple d’Israel il devra la formuler au pluriel et non au singulier. Et il n’ajoute qu’à la fin de la bénédiction et non au début. S’il évoque des besoins véritablement personnels, par exemple s’il a un malade dans sa maison, ou qu’il a besoin d’une subsistance, il pourra néanmoins formuler une prière même au milieu de la bénédiction, à condition que cette prière soit formulée au singulier et non au pluriel. Quant à la bénédiction de Choméa Téfila et à la fin de la Téfila, avant ou après le Yihyou Lératsone, on pourra y formuler une demande au singulier comme au pluriel, qu’elle évoque des besoins personnels ou publics.
Ensuite, le Choul’han ‘Aroukh rapporte que selon une opinion lorsque l’on formule une demande personnelle au singulier, il ne faudra pas qu’elle soit trop longue.
La source de ces propos du Choul’han ‘Aroukh est la Guémara de ‘Avoda Zara page 8. Les Sages y stipulent que c’est à Choméa Téfila que l’on peut demander ce que l’on souhaite. Par la suite, des Amoraims précisent que l’on peut toutefois évoquer une prière personnelle à chaque bénédiction, du moment que cette requête personnelle soit en rapport direct avec la bénédiction à laquelle elle se joint.
Exemple : celui qui oublie ce qu’il étudie peut prier à ce sujet dans ‘Honène Hada’at. Celui qui fait Téchouva peut ajouter des choses à Harotsé Bitchouva. Etc.
Ces propos de la Guémara ont été retenus par le Rif, le Tour, le Choul’han ‘Aroukh.
Il est préférable de formuler ses prières personnelles en Lachone Hakodech. A moins que l’on ne comprenne pas cette langue sainte. On pourra alors prier dans la langue que l’on maitrise. Ainsi rapporte le Yalkout Yossef, s’inspirant de la Guémara de Chabat 12b qui dit que les Anges de service ignorent la langue araméenne. Selon la Guémara de Sota le problème ne serait que pour celui qui prie pour un besoin personnel.
Le Kaf Ha’hayim, inspiré par le Birké Yossef, se demande s’il est préférable, lorsque l’on souhaite prier pour la guérison d’une personne malade, d’insérer sa prière dans le Choméa Téfila, comme le préconise le Mahari Molko, ou dans la prière de Réfaénou. Il propose de penser au malade dans Réfaénou mais de formuler verbalement la prière dans Chéma Kolénou. Puis, il rapporte que les anciens priaient pour le malade dans Réfaénou. On peut donc en conclure, nous semble-t-il, que celui qui prie pour le malade dans Réfaénou est fidèle à l’usage, même si prier dans Chéma Kolénou est tout aussi pertinent.
Quant à une prière pour la Parnassa, le Cha’ar Hakavanot (Ari Zal) semble opter pour le Chéma Kolénou. Là aussi, certains préconisent de penser à sa Parnassa dans le Barekh ‘Alénou mais de formuler verbalement la prière pour la Parnassa dans Choméa Kolénou.
Précisons que même une personne riche se doit de prier pour sa Parnassa, car cela montre qu’il a confiance en Hachem.