reponse:L’avis du Rav Mordekhay Eliahou concernant le Otsar Beth Din, est qu’il est intéressant s’il est combiné avec le Heter Mékhira.
Il est écrit dans la Tossefta (Chévi’it,8,1/2) qu’auparavant les envoyés du Beth Din s’installaient aux entrées des villes. Quiconque apportait des fruits dans ses mains, on les lui prenait, et on en lui donnait de quoi manger trois repas. Le reste était amené à la réserve de la ville, nommée Otsar. Lorsque la saison des figues arrivait, le Beth Din louait des employés. On écrasait les figues, et on en faisait une sorte de pate de figue qu’on conservait dans le Otsar. On les distribuait chaque veille de Chabat à chacun selon son foyer.
Le Otsar Beth Din est le nom donné à l’action du Beth Din qui envoyait des émissaires recueillir les fruits de la septième année et les distribuer à qui veut, gratuitement.
Bien qu’il ne soit pas évident que l’on puisse acheter ainsi des fruits aujourd’hui, pour toutes sortes de raisons (la distribution n’est plus gratuite, elle se fait dans des magasins, le fait qu’aujourd’hui le représentant du Beth Din soit l’agriculteur lui-même. Soulignons aussi que le Rambam), il n’en reste pas moins que ce système est préférable que l’achat habituel de fruits de la Chémita. Simplement, il vaut mieux, si possible, ne pas se reposer sur ce système de distribution uniquement, mais en le combinant avec la vente des terres, le Heter Mékhira.
Certains estiment qu’il n’est pas nécessaire de procéder au Bi’our des fruits du Otsar Beth Din (c’est l’avis du ‘Hazon Ich), mais en pratique il faudra le faire.
Certains permettent de peser les fruits du O.B.D, même avec exactitude, en expliquant qu’il ne s’agit pas d’une vente mais d’une distribution. D’autres interdisent. (Rav Sirilio et d’autres). Donc, pour les vins du O.B.D, on ne remplira pas les bouteilles avec précision, sauf si les fruits ont été soumis également au Heter Mékhira.
On ne vendra les fruits du O.B.D qu’en petite quantité, de quoi manger trois fois, soi et sa famille. Là aussi, si le Heter Mékhira s’ajoute, on pourra vendre et acheter y compris des quantités importantes.
On n’achètera pas une quantité telle qu’il est évident qu’on devra s’en débarrasser après (Bi’our) en les abandonnant (Hefker).
Celui qui se procure des fruits du O.B.D devra les traiter selon les lois des fruits de la Chémita et respecter leur sainteté. Il est donc bon de préciser, sur les cartons de distribution de ces fruits, qu’ils proviennent de la Chémita et qu’il faut donc les traiter en conformité avec la Halakha.
On ne fera pas sortir ces fruits en dehors du pays d’Israel, y compris s’il s’agit de vin pour le Kidouch ou des quatre espèces que l’on agite à Soukkot. Cet interdit concerne aussi les fruits dont on sait que s’ils ne sont pas exportés ou emmenés en dehors du pays, ils seront détruits ou jetés.
Il vaut mieux payer le O.B.D avec un chèque à encaisser plus tard. Bien qu’en principe, il n’y a pas de problème à payer normalement, car l’argent sert à payer les frais dus aux efforts des employés et ne sont pas l’échange des fruits eux-mêmes.
C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, il ne faut pas que le prix excède les frais du O.B.D car cela montrerait qu’il ne s’agit pas d’une distribution mais d’une vente, qui, elle est interdite.
En principe, concernant le O.B.D, la sainteté des fruits n’est pas transférée sur l’argent. Là aussi, la raison en est que l’argent n’a pas été donné par l’acheteur pour les fruits eux-mêmes, mais pour le travail et la fatigue. |