Question :
Je me trouve à la fin de ma période des Chiva Nékiyim mais je ne sais plus si je suis au 6e ou au 7e jour, comment agir ?
Dans le cas où une femme ne sait plus si elle doit se tremper aujourd’hui ou le lendemain, car elle a oublié si le Hefsek a été fait 6 jours ou 7 jours auparavant, on pourrait faire le raisonnement suivant : il y a un doute quant au 7e jour des jours de puretés, c’est déjà un premier doute. Mais, même en admettant que le jour présent ne soit pas le 7e jour de pureté, il y a un doute plus général concernant son statut même de Zava. En effet, selon la Torah, une femme qui ne serait que Nida (c’est-à-dire qui a vu pendant une période qui la rend Nida, il y a une discussion quant à la manière de déterminer si les jours en questions sont des jours qui la rendent Nida ou Zava, dans laquelle nous ne nous étendrons pas ici), n’est pas tenu d’observer 7 jours de pureté après cessation du flux de sang, mais simplement de compter 7 jours depuis le début des écoulements, et lorsque le 7e jour arrive, si elle ne voit plus de sang, elle peut se tremper. Or dans le cas présent, ces 7 premiers jours sont largement dépassés. Ce n’est que dans le doute que les Sages ont dit qu’elle observera 7 jours de pureté une fois le flux terminé, car elle pourrait être non pas Nida mais Zava. Quoiqu’il en soit, nous sommes donc en présence d’un double doute. Il y a donc lieu de se montrer indulgent et de permettre à la femme de se tremper le jour même. C’est à peu près le raisonnement qu’opère le Taharat Habayit (tome 2). L’auteur toutefois, recommande d’être strict dans le cas où le flux de sang était dû aux règles. Ce n’est que dans le cas d’une purification suite à une tache de sang trouvée, on l’on est dans une affaire d’ordre rabbinique, qu’il se montre davantage indulgent.
Toutefois, le Rav Yéhouda Bérakha, dans son Birkat Yéhouda (tome 6) émet quelques réserves sur ce raisonnement. Nous allons essayer d’en rendre compte, dans les grandes lignes.
Le principal problème soulevé par le Rav Brakha, est que le doute quant à savoir si la femme est Nida ou Zava n’en est pas réellement un. En effet, même si un grand maître comme le Or Zaroua a proposé un raisonnement de ce type pour résoudre un certain problème, nous constatons que le Beth Yossef, lui, n’en a pas tenu compte et s’est montré strict. En réalité, nous voyons à plusieurs reprises que le Beth Yossef considère qu’une fois que le principe de considérer la femme ayant vu du sang comme étant Zava a été reçu et appliqué, la halakha considère cette femme comme ayant le statut de Zava et non de Nida. Il n’est donc pas possible de faire agir le principe d’un double doute.
Certes, le Chout Haba’h rapporté par le Taharat Habayit a l’air d’aller dans le sens du Taharat Habayit, mais il est possible voir probable que le Beth Yossef ne soit pas d’accord avec cette position.
Autre objection du Rav Brakha : cette femme était impure avant de commencer à compter, elle reste donc impure tant que l’on n’a pas de certitude sur la date du Hefsek. Ce qui se nomme une ‘Hazaka, ou présomption. Il n’est donc pas si évident d’utiliser le principe du doute pour retirer cette situation première d’impureté. Certes, le Taharat Habayit rapporte des opinions s’autorisant à sortir d’une situation d’interdit en cas de doute rabbinique, mais le Rav Brakha précise que cela n’est vrai que selon certains. Nous n’entrerons pas ici dans trop de détails.
Par conséquent, dans le cas où la situation d’impureté était due à une menstruation, selon toutes les opinions il faut se montrer rigoureux et se tremper le lendemain uniquement. S’il s’agissait d’une simple tache de sang, le Taharat Habayit autorise mais d’autres interdisent. |
|