Question :
Mon fils étudie dans une Yéchiva en Israel, doit-il allumer les Nérot de Chabat dans sa chambre ?
Le Or Létsion (tome 2, page 165) traite du cas des élèves de Yéchiva: doivent ils allumer avec Brakha dans leur chambre ? il établit une différence entre ceux dont les parents habitent en Israel, qui ne doivent pas faire la Brakha si de la lumière de l’extérieur leur parvient dans leur chambre, et ceux dont les parents habitent à l’étranger, et qui doivent faire la Brakha. Son raisonnement est que celui dont les parents sont à l’étranger n’a pas la même heure d’allumage que ses parents et n’est donc pas acquitté par eux. (a priori, cela dépend du pays où ils habitent. Si la différence d’horaire est mineure, quelle différence y a-t-il avec un jeune homme qui dort à Beer Chéva et dont les parents habitent à Kiriat Chmona ? là aussi ce n’est pas la même heure d’allumage ! )
On peut s’étonner : la lumière que l’on doit allumer Chabat a pour raison le Chalom Bayit, c’est-à-dire la paisibilité pendant Chabat. Si l’on est dans l’obscurité, on risque de trébucher, de s’énerver, etc. Pourquoi, dès lors, établir ce genre de différences ? celui dont les parents habitent en Erets Israel n’est-il pas soumis à cette exigence de Chalom Bayit ? C’est la raison pour laquelle par exemple le Yalkout Yossef tranche que les élèves des Yéchivots doivent allumer avec Brakha là où ils résident.
Par conséquent, si le Ba’hour va prendre son repas de Chabat chez une famille qui l’invite vendredi soir, et qu’il rentre tard à la Yéchiva, il devra remplir suffisamment d’huile pour qu’il en reste à son retour, et qu’il puisse profiter de la lumière. (Bien entendu, si, indépendamment de sa volonté, la lumière s’est éteinte, et qu’il fait noir lorsqu’il revient dans sa chambre, il s’est acquitté de son devoir. Mais il faut faire le nécessaire pour que dans des conditions normales les lumières soient allumées à son retour.)
En revanche, si le Ba’hour passe Chabbat chez ses parents, il ne lui est pas nécessaire d’allumer dans la chambre où il dort car il est acquitté par l’allumage de sa mère qui allume pour toute la maison.
Le principe est le suivant : pour allumer avec Brakha, il faut que deux conditions soient remplies : qu’il y ait une chambre où il dort qui nécessite une lumière, et qu’il ne soit pas acquitté par d’autres.
Voir aussi le Erekh Hachoul’han (263) pour qui le célibataire qui dort chez des gens doit allumer et bénir dans sa chambre, même s’il a des parents ailleurs qui allument. Car il est considéré, dans la chambre qu’il occupe, comme le Ba’al Habayit.
(Les décisionnaires se sont demandés, pourquoi allumer avec Brakha dans nos maisons où de toutes les manières les pièces sont éclairées à l’électricité ? la crainte de trébucher sur des objets n’a plus lieu d’être ! Ils répondent que les lumières de Chabat contribuent à davantage de joie et d’apaisement. Puisque la coutume veut que l’on allume des lumières pour Chabat, la seule présence de ces lumières procure une joie qui justifie l’allumage et la bénédiction. Voir Chout Divré Yatsiv tome 1 chapitre 20, ou encore Chout ‘Hayé Halévi tome 2 chapitre 26).
Si la salle à manger se trouve dans le même bâtiment que les chambres, a priori il est préférable d’allumer dans la salle à manger. Car on considère la salle à manger comme le lieu principal, concernant les lumières de Chabat. Ceci dit, si tous souhaitent allumer dans la salle à manger, il n’y a que le premier, pour les Séfarades, qui peut faire la bénédiction. Il est donc peut être préférable d’allumer dans la chambre.
Parfois la direction s’oppose à l’allumage dans les chambres pour des raisons de sécurité. On allumera alors dans la salle à manger, généralement sans Brakha.
Des jeunes hommes célibataires qui passent Chabat ensemble chez l’un d’entre eux dont les parents sont absents de la maison pour Chabat: celui qui a invité ses amis (et qui est donc chez lui) allumera à l’endroit où les convives mangent et aura l’intention d’acquitter ses amis de leur devoir d’allumage des lumières de Chabat.
Il en est de même si plusieurs jeunes hommes dorment dans la même chambre d’un internat (comme une Yéchiva, par exemple), l’un d’entre eux allumera pour les autres. Ils peuvent s’ils le souhaitent, le faire à tour de rôle, chaque jeune homme allume un Chabbat. Cela permettra à chacun de réaliser la Mitsva, si ce n’est tous les Chabat, du moins de temps à autre. |
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