Question :
Si mon accouchement a lieu un Chabat, qui peut m’accompagner à l’hôpital ?
Nous allons copier quelques lignes dont l’auteur est le Rav Cohen Arazi. Précisions simplement que dans les cas où l’on a un sérieux doute sur la manière d’agir et qu’il s’agit de situations qui présentent un danger de vie où il faut agir rapidement, il n’est pas question d’être strict ou hésitant. On fera ce que l’on pense que l’on doit faire pour ne pas mettre en danger la vie de la future maman ou de son bébé, sans réfléchir, dans le cas où le temps presse évidemment. Mais il y a beaucoup de situations qui peuvent être prévues à l’avance et il faut le faire.
Les décisionnaires considèrent généralement que la femme a besoin d’être accompagnée, afin de se sentir plus serein.
Certains pensent ainsi que son mari doit l’accompagner même si elle ne le demande pas, même si elle affirme se sentir parfaitement confiante .
Ils se basent d’une part sur l’incertitude quant à ses éventuels sentiments et besoins d’assistance ultérieurs, d’autre part sur la possibilité de situations imprévues ou risquées pouvant nécessiter la présence et les interventions du mari.
C’est dans ce sens que nous préconisons d’appliquer la Halakha, y compris si le mari, se trouvant ailleurs au moment où le départ à l’hôpital s’impose, doit de son côté transgresser Chabbat pour rejoindre sa femme, ajoutant en quelque sorte une profanation à la profanation.
Pour d’autres décisionnaires, dès lors que la femme assure n’avoir pas besoin de la présence de son mari, et que l’on sait qu’à l’hôpital elle sera prise en charge, le mari ne doit pas transgresser Chabbat pour l’accompagner.
Toutes les opinions convergent pour permettre au mari d’accompagner sa femme si elle assure n’avoir pas besoin de sa présence pour l’accouchement mais qu’elle craint de se trouver seule dans le véhicule avec le chauffeur.
D’une façon générale, la Halakha autorise l’accompagnement par une seule personne, dans le cas où un tiers, l’ambulancier ou le chauffeur de taxi, conduit le véhicule. Nous pensons cependant que si la femme éprouve le besoin d’avoir deux accompagnateurs, son mari et sa mère par exemple, pour se sentir sereine, il faut le lui permettre, en particulier si le véhicule est conduit par un non-juif.
[Une remarque s’impose ici : il ne faut pas perdre de vue que la Mitsva de transgresser Chabbat dans une situation de Pikoua’h Nefech s’accompagne du souci constant de minimiser, à l’intérieur même de ce statut – qui ne constitue pas un blanc-seing – ces transgressions. Ainsi, en quoi, ici, le fait que le chauffeur ne soit pas juif milite-t-il en faveur de la possibilité d’un deuxième accompagnateur ? En ce que, le poids du véhicule en étant augmenté, la puissance supplémentaire qui sera sollicitée du moteur provoquera, par la surconsommation de carburant et le surplus d’explosions, autant de transgressions supplémentaires de l’interdit toraïque de « faire du feu ». Ce supplément de transgression, non indispensable du strict point de vue du Pikoua’h Nefech, il vaut mieux, dans la mesure du possible, que ce ne soit pas un juif qui l’accomplisse.]
Certaines femmes ont recours, au cours de leur grossesse, aux services d’une doula, une sorte de coach qui les accompagne et les assiste jusqu’à l’accouchement, pendant lequel sa présence est naturellement et généralement souhaitée. Si cette présence nécessite de profaner Chabbat, il faut, pour qu’elle soit permise, que la parturiente en ressente vraiment le besoin. Après l’accouchement se posera le problème des conditions du retour chez elle de la doula alors que Chabbat n’est pas sorti. Compte tenu de la multiplicité des facteurs à prendre en compte, consulter un Rav avant Chabbat sur les dispositions à prendre en vue de cette éventualité, et dans son contexte précis, sera la meilleure solution. |
|