Réponse :
Effectivement cette année est particulière puisque Tichéa Béav tombe un Chabbat et que donc les lois qui sont liés à ce jour sont repoussés au dimanche qui le suit.
Nous allons dans les lignes suivantes rappeler les lois qui touchent le Chabat en question, mais pas les lois de Tichéa Béav en général.
Les Halakhots sont tirées de l’ouvrage du Rav Mordekhay Eliahou sur les évènements de l’année juive.
Le Chabat on priera toutes les prières comme les autres Chabats. Mieux : on ne modifiera pas non plus les airs de la prière, comme ceux du Kadich, les mélodies de cantillation de la lecture de la Torah etc. On chante les chants du Chabat comme chaque Chabat.
Si une communauté a l’habitude de changer les airs pour des airs tristes etc. elle fera bien de changer cette mauvaise habitude, nous dit le Rav Mordekhay Eliahou. Mais, ajoute-t-il, pas au prix d’une dispute.
Certains s’abstiennent d’étudier la Torah Chabat après ‘Hatsot. Excepté les sujets d’études qui sont autorisés à Tichéa Béav même. C’est-à-dire les passages tristes des Prophètes ou du Midrach, les lois du deuil, etc. Mais d’autres ne sont pas de cet avis et autorisent à étudier jusqu’à la Chkia. Ainsi est la coutume, écrit le Rav Mordekhay Eliahou, s’inspirant du Kaf Ha’hayim et d’autres décisionnaires. (pour davantage de clarté: les années où Tichéa Béav tombe un jour ordinaire, comme le mardi, le Rama recommande de ne pas étudier la Torah dès la veille à l’après midi. Les décisionnaires se demandent au nom de quoi serait-il interdit d’étudier alors que Tichéa Béav n’a pas encore commencé ! Ils répondent que l’étude de l’après midi a un impact, aussi bien au niveau de la joie qu’elle procure, que de la place qu’elle prend dans les pensées, qui continuera une fois Tichéa Béav commencé ! concernant un Chabat de Tichéa Béav, la question se pose donc de savoir si cette injonction est valable, alors que nous ne manifestons pas de deuil pendant Chabat. Quoi qu’il en soit, comme nous l’avons écrit, l’usage, sépharade en particulier, est d’autoriser.).
Le vendredi soir selon le Choul’han Aroukh il est permis d’avoir une relation intime avec son épouse et selon le Rama c’est interdit. Mais selon tous, il est bon de s’abstenir. Cela, à condition que la femme soit d’accord. Et que cette retenue n’entraine pas de risque de pêché pour le mari. Les couples sans enfants ne doivent pas se montrer stricts à ce sujet. Si la femme doit se tremper au Mikvé le vendredi soir, ils accompliront leur devoir conjugal.
Il est bon de faire la prière de Min’ha tôt, pour célébrer le troisième repas de Chabat avant que le soleil ne se couche sans devoir le bâcler. La prière de Min’ha n’est pas différente des autres Chabats. Mais on ne récite pas Tsidkatékha.
La Séouda Chélichit se réalise comme d’ordinaire, on ne diminuera pas les plats ou leur qualité.
Arrivée la Chékia on ne mangera plus, et on ne fera pas ce qu’il est interdit de faire à T.B.
On ne changera pas encore de vêtements avant la sortie des étoiles. On ne changera pas non plus ses chaussures (pour des chaussures en caoutchouc etc.) avant la sortie des étoiles.
Il est bon que les responsables communautaires fixent la prière de Arvit de samedi soir un peu plus tard qu’à la sortie de Chabat, pour permettre aux fidèles de changer de chaussures et d’apporter leur livre de Kinots à la synagogue sans arriver en retard à la prière.
La Havdala est repoussée à la sortie de Tichéa Béav, excepté la Bérakha sur la lumière, que l’on dit généralement, pour les sépharades, après le Kadich Titkabal. On ne fait pas la Bérakha sur les plantes odoriférantes, ni samedi soir, ni lundi soir.
Celui qui doit manger à T.B. devra faire la Havdala sur le vin ou le jus de raisin. Mais le mieux est du jus de raisin car le vin réjouit. Ou de la bière. |