Question :
J’ai emprunté une demi bouteille d’huile à un voisin, dois-je lui rendre exactement la même quantité ?
Réponse :
Il est interdit de rendre au voisin un produit en plus grande quantité ou de meilleure qualité que ce qu’il nous a prêté.
Toutefois, il n’est pas nécessaire d’être précis plus que d’ordinaire. Par exemple, si j’ai emprunté une bouteille d’huile remplie à moitié, je devrai rendre une bouteille d’huile également remplie à moitié. Mais il n’est pas nécessaire de mesurer au millimètre près la quantité d’huile. On pourra procéder simplement à une estimation de la quantité d’huile, à restituer.
Ce qui vient d’être dit est valable pour les produits, plus particulièrement les produits alimentaires. Mais si l’on a emprunté une somme d’argent, et que l’on vient la restituer, il faudra rendre précisément la somme empruntée et pas un centime de plus. Car concernant la monnaie, les gens sont davantage précis que pour les mesures d’aliments.
En Israel, depuis quelques temps les pièces de 5 agourots ne sont plus en circulation. Si bien que si une personne a emprunté par exemple 2.95 shekels à son ami, pour un billet de bus, il pourra, lors de la restitution, arrondir à 3 shekels, car l’usage est d’arrondir la somme en ce genre de cas.
Il arrive que l’on souhaite restituer une somme à un ami, mais que l’on ne dispose pas de l’appoint, et que l’ami n’a pas de monnaie à nous rendre. L’idéal aurait été de patienter, le temps d’avoir la somme exacte. Mais il arrive que ce ne soit pas possible. Il arrive par exemple que l’on rencontre le créancier pour lui rembourser la somme empruntée, et que nous n’aurons plus l’occasion de le voir plus tard, ou que ce sera difficile. Dans ce cas, la solution est de dire à cet ami que le surplus servira pour un don à la Tsédaka. Et qu’il ne fait pas partie du tout du remboursement fu prêt. Mais si l’ami craint d’oublier de donner l’argent à la Tsédaka, son ami pourra lui dire que la première occasion ou cette personne donnera de la Tsédaka sera considérée comme faite avec ce surplus.
Prenons un cas qui se présente assez régulièrement. Une mère de famille emprunte à une voisine une couche pour bébé, car elle-même n’en a plus. La voisine lui prête une couche dont le prix est moins cher que ce qu’elle utilise habituellement. Lorsque la mère de famille restitue la couche à sa voisine, elle lui restitue une couche plus chère que ce qu’elle a emprunté. Et ce, parce que cela ne vaut pas la peine pour elle d’acheter un paquet de couche entier de moindre qualité uniquement pour restituer une seule couche de cette qualité ! est-il permis d’agir ainsi ? les décisionnaires répondent que oui. En effet, il y a une raison à cet restitution généreuse, qui fait que c’est dans les usages d’agir ainsi. Toutefois, les décisionnaires précisent qu’il faudra que la personne explique au prêteur la raison de son geste. En expliquant pourquoi il rembourser plus, il évite le problème du Ribit au moment du remboursement.
Dans le cas où une personne ne se souvient plus s’il a emprunté 3 ou 4 œufs, par exemple, il aura le droit de rendre 4 œufs sans craindre de problème de Ribit. En effet, il y a une raison patente à ce remboursement. (Voir Raavad, Temim Déim chap. 60).
Les plateaux d’œufs sont généralement catégorisés selon un numéro ou une lettre. Si l’on a emprunté, par exemple, un plateau d’œuf numéro 2, on ne pourra pas rendre un plateau d’œuf numéro 1, puisqu’ils sont plus gros et plus chers. Certains tolèrent que l’on rende un œuf ou deux d’un numéro supérieur à ceux que l’on a emprunté, car ils considèrent que pour des œufs au détail, les gens ne sont généralement pas pointilleux sur le numéro.
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