Question : ais-je le droit d’offrir un cadeau à une personne à qui je dois de l’argent ?
Réponse :
Lorsqu’une personne a contracté un prêt, il peut continuer à donner ou à prêter des objets à son prêteur, s’il avait l’habitude de le faire avant le prêt. En revanche, s’il s’agit d’objets qu’il n’aurait pas consenti à prêter si le demandeur ne lui avait pas accorder un prêt, il ne pourra pas satisfaire à la demande de ce dernier. En effet, on considère ce don ou ce prêt d’objet comme Ribit, c’est-à-dire comme des intérêts qu’empoche le prêteur en échange d’avoir prêté. (Choul’han Aroukh Y.D. 160,7).
Même s’il s’agit d’objets que le prêteur avait l’habitude de donner ou prêter depuis toujours, il lui sera tout de même interdit de donner ou prêter ces objets dans l’une des quatre situations suivantes :
– Lorsqu’il est clair dans l’intention de l’emprunteur (qu’il exprime verbalement cette intention ou pas) que ce don est motivé par le fait qu’il s’est vu prêter de l’argent.
– Lorsque l’objet est donné précisément au moment où le prêt est remboursé. (Choul’han Aroukh Harav).
– Lorsque le don ou le prêt d’objet est ostensible ou visible de tous. Ou même, ajoutent certains, s’il s’agit d’un objet très volumineux. Par exemple, lorsque l’emprunteur permet à son prêteur d’utiliser sa voiture.
– Lorsque le prêteur se sert de l’objet de son emprunteur sans permission. (Même s’il suppose que celui-ci aurait accepté, s’il avait été consulté).
A présent quelques exemples courants afin d’illustrer les points précédents.
– Je peux offrir un cadeau à une personne à qui je dois de l’argent, pour une naissance chez celui-ci, dans la mesure où je l’aurais fait même sans le prêt. A condition, bien sûr, que les conditions évoquées soient respectées.
– Je peux aider cet ami à construire sa souka comme je le fait chaque année. A moins que cet année la construction nécessite des efforts particuliers à cause d’un problème spécifique absent les années précédentes.
– Des collègues de travail qui se préparent le café ou le thé peuvent continuer à le faire même si la personne à qui l’on rend ce service a prêter de l’argent au second. Il en est de même pour deux étudiants de kolel.
– Je n’ai pas le droit d’acheter une montée à la Torah pour une personne à qui je dois de l’argent ou de l’honorer à être sandak. En effet, il s’agit là d’honneurs bien visibles. En revanche, si je suis le Gabay de la synagogue et que le tour de cette personne à monter à la torah est arrivé, je pourrai honorer cette personne puisque cela n’a rien à voir avec le prêt.