Question : est-ce une Mitsva de se tremper au Mikvé le Chabbat matin ?
Réponse :
Il y a bien une Mitsva de se tremper au Mikvé le Chabbat. Selon le Ari Zal cette immersion est même plu importante que celle du vendredi. Le Rav Mordekhay Eliahou, dans l’un de ses ouvrages, rappelle les quelques conditions à respecter pour que l’on puisse se tremper au Mikvé le Chabat.
Il rappelle tout d’abord que celui qui se trempe au Mikvé n’est pas considéré comme s’il se réparer (Tikoun Mana). Ensuite il rappelle qu’il faudra veiller à ne pas enfreindre l’interdit de transporter des objets dans le domaine public. D’autre part il faudra veiller à ne pas s’essuyer la barbe et les cheveux en appuyant, c’est-à-dire avec force, mais on se contentera de poser la serviette sur sa tête. Enfin, il faudra bien entendu faire attention à ne pas essorer la serviette elle-même. Nous reviendrons sur quelques-uns de ces points.
Il faut rappeler quez l’essorage des cheveux est un interdît rabbinique. Ce n’est pas un interdit de la Torah car le cheveu n’absorbe pas le liquide qu’il recevra. Les gouttes d’eau (s’il s’agit d’eau) vont se ranger entre les cheveux. En revanche, les Sages ont interdit y compris ce type d’essorage.
Revenons au Ari Zal. Voir le Chaar Hakavanot (Drouché Kadich Lel Chabbat Drouche Alef) où il est écrit que bien évidemment celui qui est Baal Kéri, c’est-à-dire qui a eu une émission séminale, est dans l’obligation de se tremper. Ou alors celui qui a eu une relation avec son épouse. Mais de plus, ajoute l’ouvrage, même celui qui n’a pas à se purifier fera très bien d’aller au Mikvé.
Le Ben Ich ‘Hay (Lekh Lekha, seconde année) évoque cette immersion du Chabbat. Il ajoute que le Rav Mani Zatsal lui a écrit que la coutume à Yérouchalaim est de se tremper deux fois, une fois pour faire partir la force du mal, et une seconde fois pour recevoir les suppléments de Chabbat. Il ajoute que certains ont l’habitude de se tremper 5 fois, en rapport avec les 5 niveaux d’être qui participent à notre vie. D’autres ajoutent, en plus des 5 revendiquées, 2 autres immersions.
Voir la guémara Massekhet Bétsa (17b) où apparait une discussion entre Beth Chamay et Beth Hillel. La question est de savoir si celui qui se trempe le Chabbat transgresse l’interdit de se réparer. La conclusion de la Guémara est qu’il est autorisé de se tremper le chabbat, car la personne pourrait être entrer pour se refroidir de la chaleur. Il arrive en effet qu’une personne se baigne dans de l’eau pour se rafraîchir, s’il a chaud ou se sent mal à l’aise.
Le Choul’han Aroukh tranche tout comme la Guémara.
Certes, certains ont voulu dire que cette autorisation était valable pour les anciens temps. Mais qu’aujourd’hui, on sait très bien pourquoi une personne entre dans Mikvé et personne ne se dit que c’est pour se refroidir. Toutefois, le Rav Mordekhay Eliahou n’est pas d’accord avec cet avis. En effet, nous n’avons pas le pouvoir d’annuler ou de modifier des décrets des anciens Sages du Sanhédrin.
Lorsque l’on s’essuiera on préfèrera une serviette fine à une serviette épaisse, car ainsi les chances d’absorber et d’essorer de l’eau sont beaucoup plus minimes. Certes on objectera que même avec une serviette fine il y a de l’eau absorbée. De plus, certains objecterons que même en s’essuyant le reste du corps on s’essuiera forcément des parties des cheveux et de la barbe. Mais en réalité, la réponse est que les Sages nous ont demandé, en ce domaine, de faire notre possible. Et donc, même si nous ne pouvons viser précisément les parties lisses du corps, ce n’est pas dramatique.
En conclusion, c’est une belle Mitsva de se tremper le Chabbat, mais l’on fera attention à ne pas transgresser le Chabbat par le transport d’objets ou un essuyage non contrôlé.