Quelle est la bénédiction sur des légumes qui ne poussent pas sur le sol mais seulement sur l’eau? De même, est-il permis de planter des végétaux qui poussent sur l’eau pendant la Chémita?
Réponse:
Nous allons d’abord parler de la bénédiction sur les truffes et les champignons, car certains comparent les deux problèmes. La bénédiction sur les truffes et les champignons.
Il est enseigné dans une Michna du traité Bérah’ott (40b) que sur un aliment qui ne pousse pas sur le sol, on récite Chéhakol Nihya Bidvaro . La Guémara précise que sur les truffes et les champignons, on dit: Chéhakol Nihya Bidvaro .
Pourquoi ne pas dire Boré Péri Ha-Adama sur les truffes et les champignons ? car ils ne se nourrissent pas essentiellement de la terre, mais surtout de l’air, or la bénédiction de boré péri haadama concerne les aliments qui poussent grâce au sol et non grâce à l’air uniquement.
Cela a été codifié par le Rambam (8, 8) et d’autres Richonims, et bien sûr par le Choulh’an ‘Arouh’ (204).
A partir de cela, il est plus aisé de réfléchir à la question posée.
En effet, puisque les végétaux qui poussent sur l’eau que nous trouvons de notre époque, ne poussent pas sur le sol et qu’ils sont nourris par l’eau, on ne doit pas réciter Boré Péri Ha-Adama avant de les consommer, mais seulement Chéhakol Nihya Bidvaro.
Par conséquent, des grands décisionnaires actuels tranchent que la bénédiction alimentaire des végétaux qui poussent sur l’eau est Chéhakol Nihya Bidvaro .
Cependant, si l’on a un doute sur le végétal et que l’on ne sait pas s’il pousse sur l’eau ou sur le sol, nous devons nous fier à la majorité de l’espèce concernée. Si la majorité de cette espèce pousse sur le sol, la bénédiction sera Boré Péri Ha-Adama . Si la majorité de cette espèce pousse sur l’eau, par exemple les navets, la bénédiction sera Chéhakol Nihya Bidvaro .
Ceci concerne donc ce type de végétaux durant toutes les années. Mais, comme vous le souligner dans la question, il y a aussi une question qui touche l’année de la chémita où nous nous trouvons actuellement.
Légumes et autres qui poussent sur l’eau pendant l’année de la Chémita
La question a été posée au grand maitre Rabbi Yona Navon dans son ouvrage Chou’t Néh’pa Ba-Késsef (Y.D ,5), et il tranche qu’il est interdit de planter pendant la 7ème année (Chémita) à l’intérieur d’un vase d’eau avec peu de terre, car cela ressemble à une plantation à l’intérieur d’un pot pendant la 7ème année qui est interdite, même si la plantation n’est pas nourri réellement par le sol.
Ceci dit, s’il n’y a pas de terre du tout , alors la loi sera différente. Il est en effet possible l’auteur du Néh’pa Ba-Késsef serait d’avis qu’il n’y a pas d’interdiction à planter de cette façon pendant la 7ème année. C’est dans ce sens que tranche le fameux H’azon Ich, qu’il est permis de planter pendant la 7ème année dans des pots remplis d’eau, car la Torah n’a interdit qu’une plantation habituelle c’est-à-dire dans la terre, qui a le statut de sol. L’ensemencement dans l’eau ne possède donc pas le statut de terre.
Apparemment, il faut aller également à la souplesse au sujet de la Chémita et autoriser à planter pendant la Chémita des végétaux de ce type qui ne poussent pas sur le sol.
Certes, de nombreux décisionnaires se montrent strictes sur ce problème. Toutefois, dans Yalkout Yossef-Chévi’it (page 300), le Rav Itsh’ak Yossef prend parti, en argumentant longuement, pour ceux qui autorisent. Il écrit également concernant le noyau d’un avocat qu’il n’y a aucune interdiction à le faire pendant l’année de la Chémita, puisque ceci ne se nomme pas « terre ».
Donc, selon ce qui vient d’être évoqué, on peut autoriser à l’intérieur des maisons, comme nous l’avons expliqué antérieurement, qu’il est permis de planter pendant la 7ème année dans un pot qui n’est pas percé lorsque cela se passe à l’intérieur de la maison, même si on le fait avec de la terre. |