Question :
Celui qui a omis de dire Yaalé Véyavo dans sa prière de ‘Hol Hamoed peut-il en être acquitté dans la répétition de la Amida par le ‘hazan ?
Réponse :
Le Tour au chap. 124 écrit que celui qui a omis de dire Yaalé Véyavo à Roch ‘Hodech ou a ‘Hol Hamoed ou à toute occasion où il faut normalement répéter la prière, se concentrera d’écouter attentivement les bénédictions de l’officiant, du début à la fin, et il sera quitte. Et ce, bien qu’il soit écrit au second chapitre du traité de Roch Hachana que le Chalia’h Tsibour ne rend quitte que les personnes en situation de cas de force majeur qui ne peuvent pas se rendre à la synagogue. Car dans le cas qui nous concerne, la personne a déjà prié mais a simplement oublié.
Beaucoup d’autres Richonims rapportent cette halakha, permettant à celui qui a oublié de dire Yaalé Véyavo de se rendre quitte par l’officiant. Ils précisent également que cela est conditionné par une écoute attentive de toute la Amida du début à la fin, et pas seulement de la partie qu’il a oublié de dire. Certes, il ressort d’une lecture attentive de la guémara dans le traité de Roch Hachana que cela est plutôt conforme à l’avis de Rabban Gamliel, alors que nous nous suivons l’opinion de Rabanan. Mais apparemment les Rabanan seront d’avis de permettre lorsque la Amida a déjà été faite et qu’il s’agit d’un oubli.
C’est également ainsi que tranche le Choul’han Aroukh, à savoir que celui qui a omis de dire Yaalé Véyavo dans une prière où cela est rédhibitoire, devra se concentrer pour écouter toutes les bénédictions du Chalia’h Tsibour et être acquitté de son devoir. Ainsi que faire trois pas en arrière après sa nouvelle prière.
Il faut aussi préciser qu’il y a un débat quant à celui qui ne souhaite pas se reposer sur la répétition du Chalia’h Tsibour mais recommencer lui-même sa Amida. Le Birké Yossef a l’air de permettre, contrairement au Rav Yéhouda Ayache qui interdit. Mais des décisionnaires récents comme le Kaf Ha’hayim rapportent que souvent l’officiant n’a pas l’intention nécessaire, ni, souvent, la personne qui souhaite être acquitté par lui, et qu’il vaudrait mieux, a priori, répéter soi-même sa prière plutôt que se reposer sur la répétition. Certes, si la personne s’est déjà acquittée via le Chalia’h Tsibour, il ne dira pas une nouvelle fois sa prière.
Il y a lieu de s’interroger également dans le cas où certes la personne ayant omise le Yaalé Véyavo a eu l’intention claire de s’acquitter par le Chalia’h Tsibour, mais qu’il n’a pas demandé à celui-ci de l’acquitter. Est-ce que cela est suffisant ou faut-il impérativement que le Chalia’h Tsibour soit informé de son devoir d’acquitter la personne qui a besoin de lui ? Cette question est traitée dans le Tchouvot Vehanhagot du Rav Moché Shtérenboukh (tome 3, chap. 34) qui conclut que la personne est acquittée si elle en a eu l’intention, même si le ‘hazan n’en était pas informé. Il n’est pas le seul à penser ainsi.
Enfin, le Divré Bénayahou précise que celui qui écoute attentivement la répétition du Chalia’h Tsubour pour être quitte de son obligation, doit répondre Amen aux bénédictions mais pas Baroukh Hou OuBaroukh Chémo, car il s’agit de bénédictions dont on doit s’acquitter et où répondre autre chose que Amen constitue une interruption.
Certes, cette question fait débat chez les décisionnaires, et certains défendent la coutume de répondre Baroukh Hou OuBaroukh Chémo y compris pour les bénédictions où l’on souhaite être acquitté. Toutefois, le Divré Bénayahou, dans le doute, s’y oppose, et préconise donc a priori d’éviter.
Conclusion :
On pourra s’acquitter par l’officiant si celui-ci est craignant D. et qu’il articule toutes les bénédictions, et que l’on a l’intention d’être quitte par lui. Sinon, il vaut mieux recommencer soi-même sa prière. On ne dira pas le Modim que les fidèles disent pendant la répétition, et on évitera, selon la majorité des décisionnaires, de répondre Baroukh Hou Oubaroukh Chémo. |