Question :
Est-ce qu’une femme enceinte peut se rendre au cimetière pour l’année de son beau-père ?
Réponse :
Il est traité de cette question notamment dans le Divré Bénayahou tome 18. En résumé, il décommande de se rendre au cimetière au moment des règles, à moins qu’il s’agisse d’une grande nécessité comme le yeirtseit ou la pose de la pierre tombale d’un de ses parents. Et cela, pour ne pas provoquer de tristesse supplémentaire.
On lit dans le Chévet Moussar (chap. 24) qu’une femme doit veiller, en particulier lors de sa grossesse, à ne pas fréquenter un lieu d’impureté, ou un lieu où règne le mauvais esprit, car cela peut avoir un impact sur l’enfant à naitre.
Dans le Min’hat Its’hak (tome 10, chap. 42), il est dit au nom du Rachba que de manière générale il ne faut pas négliger ce que disent les « vieilles dames » pieuses, mais précise qu’il n’a rien trouvé d’explicite concernant cet usage précis. Finalement, il dit qu’il ne faut pas repousser les traditions sous prétextes qu’elles sont contredites par de nombreuses expériences, car les règles qui régissent les juifs dépassent la nature. Il justifie également l’usage de ne pas se rendre au cimetière par la question qui se pose autour des femmes enceintes qui veillaient à ne pas se rendre impur pour aller puiser de l’eau qui aller servir à la purification des personnes impures, par le mélange d’eau et de cendres de la vache rousse.
Il est aussi possible, poursuit-il, qu’on ait peur que la femme s’évanouisse suite à la tristesse que peut éveiller ce lieu, mais l’on a autorisé en cas de nécessité tel que pour l’année de décès etc. En ce cas, il est bon qu’elle reste à une distance de 4 amots de la sépulture elle-même.
Il ne faut pas oublier aussi les avertissements du Gaon de Vilna, qui se basent sur des considérations kabbalistiques, qui décommandent fortement aux femmes de façon générale de s’approcher des lieux d’enterrements car des éléments d’impureté peuvent les toucher.
On rapporte également que la fille du Maharam Chik voulait visiter la tombe de sa mère au cimetière, mais son père s’y opposait. Prise d’envie d’y aller malgré tout, elle finit par y aller la nuit, mais voilà qu’au milieu de sa prière un chat noir se mit à la poursuivre. Elle courut jusqu’à arriver en effroi jusqu’à chez son père, qui comprit immédiatement ce qui était arrivé. Il se servit exceptionnellement de Noms sacrés pour sauver sa fille, chose qu’il n’avait jamais osé faire auparavant.
Les femmes en période de menstruation éviteront donc de se rendre au cimetière, ainsi que les femmes enceintes. A moins, comme le précisent les décisionnaires, qu’il s’agisse d’une grande nécessité (et que la femme, même si elle ne s’est pas encore purifiée, n’est pas dans sa période ne menstruation à proprement parler), auquel cas elles s’éloigneront d’au moins 4 amots de la tombe.
Un fait est également rapporté dans le Haméir Laarets (tome 2, chap.10), où un Admour célèbre mais sans progéniture vint demander au Rav ‘Hayim Sinvani d’intervenir pour amener la clémence divine. Celui -ci répondit que c’est justement par clémence qu’on avait empêché la femme du Admour de tomber enceinte, et ce, parce qu’elle se rendait chaque veille de Roch ‘Hodech sur la tombe du ‘Hazon Ich pour prier. Or, il n’est pas bon pour elle et pour l’enfant d’être au cimetière en état de grossesse. Mais si elle accepte d’arrêter ces visites, ils auront un enfant. Et effectivement, peu de temps après, la femme tomba enceinte.
Conclusion : les femmes en période de grossesse n’iront pas au cimetière, à moins qu’elles ressentent une grande nécessité, par exemple si c’est pour l’année de son père ou de sa mère. Sinon, les maitres ont averti de ne pas s’y rendre pour ne pas être au contact des ‘hitsonims, c’est-à-dire des forces néfastes. Cf. plus en détail dans le Chout Divré Bénéyahou tome 31 chap. 7. |