Question :
Concernant les galettes de riz, que l’on appelle en Israel « Pirkhiyot Orez », quelle bénédiction doit-on faire avant et après les avoir consommés ?
Réponse :
La Guémara présente plusieurs opinions concernant le riz. Selon rabbi Yo’hanan Ben Nouri, le riz est assimilable aux céréales. Ce qui veut dire que s’il a fait un pain à base de riz, il devra faire motsi avant et birkat après. Mais cette opinion n’a pas été retenue par la Guémara.
Selon Rabban Gamliel, on fera mézonot avant et Al hamé’hiya après.
Enfin, selon Rav et Chmouel, on fera chéakol avant et boré néfachot après.
En pratique, nous respectons la conclusion de la Guémara selon les Hakhamims et nous faisons mézonot puis boré néfachot.
Autre point important : il y a lieu de se demander si les bénédictions concernant le riz suivent les mêmes critères que celles des différents céréales, tel que le blé, notamment quand celui-ci est mangé sans cuisson.
Le Rav Eliahou fait remarquer que selon certains Richonims et selon le Choul’han Aroukh, existe une différence puisque selon ce dernier celui qui « grignote » du riz doit faire adama et néfachot. Et si le riz est cuit ou a été rendu une pate, ce sera mézonot et néfachot. Or, le Rama ajoute un mot lorsque le Choul’han Aroukh parle de riz cuit, c’est celui de « nitmaekh » c’est-à-dire que le riz est écrasé. Le Choul’han Aroukh n’ayant pas rapporté cette exigence, il y a lieu de supposer que même sans être écrasé, on fait mézonot et néfachot sur le riz. Cela provient du fait que contrairement au blé, qui, lorsqu’il comporte encore son « écorce », c’est-à-dire la pellicule épaisse qui l’entoure, n’est pas considéré comme consommable normalement, le riz, lui, se mange « entier ». Il garde donc sa Brakha de mézonot.
Tous ne sont pas d’accord pour établir une différence entre le Rama et le Choul’han Aroukh.
Quoi qu’il en soit, selon le Michna Broura et le Kaf Ha’hayim celui qui dirait mézonot sur du riz entier mais dont on a enlevé l’écorce, a sur qui s’appuyer.
Enfin, il faut rappeler qu’il y a une discussion entre le Rambam (Brakhot,8,4) et Rachi (Brakhot 38a) au sujet des dattes écrasées. Selon Rambam et le Choul’han Aroukh (202,7) la Brakha n’est pas modifiée. Ainsi pense aussi le Michna Broura concernant les pommes de terres écrasées. Mais selon le Rama au nom du Téroumat Hadechen (chap. 29) on récite la Brakha de chéakol sur les dattes écrasées. Cela comme Rachi au sujet du « tarima ». Le « tarima » est composé d’un élément concassé mais pas complétement écrasé. Puisqu’il est encore reconnaissable, on lui applique la bénédiction de boré péri haets. Mais s’il est complètement écrasé, on fera chéakol, pensera rachi.
Le Rav Mordekhay Eliahou conclut en disant qu’on « ne bouge pas de la décision du Ben Ich ‘Hay (première année , Pin’hass, 3) » à savoir que si une partie du fruit est reconnaissable, celui-ci conserve sa bénédiction d’origine. Et c’est seulement si le fruit est complètement écrasé et qu’il n’est plus du tout reconnaissable qu’on fera chéakol.
Ce qui implique que concernant de la purée de pomme de terre où les pommes de terre sont complètement écrasées l’on devra selon le Téroumat Hadeshen et le Ben Ich ‘Hay faire chéakol alors que selon le Rambam on maintiendra la bénédiction de adama. Toutefois, dans le doute, le Rav préconise de faire chéakol.
Enfin, concernant les galettes de riz, certains les comparent au riz grillé qui lui-même est assimilable au blé grillé et sur lequel on fera adama. D’autres disent que certes la bénédiction est adama, mais justement parce que ce traitement du riz n’est pas considéré comme une cuisson.
D’autres soutiennent que les grains de riz étant collés les uns aux autres on fera mézonot y compris d’après le Rama car ce riz est comme cuit et écrasé. Mais d’autres font remarquer que lorsque les grains de riz sont à ce point gonflés qu’ils sont peu reconnaissables, même le Rama optera plutôt pour chéakol.
On pourrait aussi considérer qu’il s’agit d’une sorte de pate de riz, auquel cas il faudra faire mézonot ! Toutefois, on pourrait objecter qu’on ne peut pas comparer du riz moulu qui s’apparente à une farine proche, en apparence, de celle de blé, à du riz qui n’est pas du tout farineux. Conclusion : on pourra faire chéakol, mais si l’on a fait adama ou mézonot on est quitte. |