Question :
j’aimerai savoir est-ce que la phrase Baroukh Chem Kevod Malkhouto Léolam Vaeed est obligatoire, et quelle est son importance ?
Réponse :
L’essentiel de l’acceptation du joug divin s’articule dans le verset Chéma Israel et dans la phrase que l’on récite ensuite, à voix basse, Baroukh Chém Kévod Malkhouto Léolam Vaeed.
En effet, avant que Yaakov Avinou ne quitte ce monde, il souhaitait dévoiler la fin des temps à ses enfants qu’il avait réuni, mais la Présence Divine le quitta. Il demanda : peut il y a ti l parmi vous quelqu’un qui n’est pas convenable, selon le même modèle qu’Avraham duquel est sorti Ichmael et Its’hak duquel est sorti Esav, raison pour laquelle je suis empeché de dévoiler la fin ? tous ont répondu ensemble : Chéma Israel Hachem Elokénou Hachem E’had. De meme que ton cœur ne contient que l’Unité ainsi en est-il du notre. A ce moment Yaakov a répondu : BCKMLV. Mais les Sages du Talmud furent confrontés à un dilemme : dire à notre tour cette phrase dite par Yaakov serait problématique puisque cette phrase, fialement, n’apparait pas dans la Torah. Ne pas la dire serait aussi problématique dans la mesure où Yaakov, lui, l’a bien dite ! ils enjoignirent donc de la dire mais silencieusement. Voilà ce qui figure dans le Talmud Pessa’him.
Dans le Midrach (Dvarim Rabba 2,36) on lit que c’est Moché Rabénou qui a instauré cette récitation. Lorsqu’il monta dans les hauteurs, il entendit les Anges de service louer BCKMLV et l’a instauré (de le dire en silence) pour les enfants d’Israel lorsqu’il est redescendu. Et pourquoi n’a-t-il pas instauré de le dire à haute voix ? le Midrach répond : cela est comparable au bien aimé du roi qui a volé un très beau vêtement dans le palais du roi, et l’a offert à sa femme. Il lui recommanda : ne t’en vêtit pas publiquement mais uniquement à la maison. Il en est de même pour cette louange : ce n’est qu’à Yom Kippour où les Bné Israel sont propres comme des anges qu’ils se permettent de le dire à haute voix.
Nous sommes donc en présence de deux manières d’exprimer l’unité d’Hachem, l’une en évoquant directement son Nom, l’autre en évoquant la manière dont ce Nom règne dans l’harmonie de notre monde. D’une certaine manière, l’éloge faite dans BCKMLV est plus important parce qu’il articule l’unité d’Hachem tel que nous pouvons la percevoir.
Il y a un Midrach qui stipule que Moché Rabénou a bel et bien dit BCKMLV, alors que dans la Guémara il apparait qu’il ne l’a pas dit.
Le Beth Yossef dit qu’au milieu de BCKMLV on ne s’interrompe pas. Ce qui a fait dire au Maguen Avraham que la Kavana est indispensable pour cette phrase.
Certes le Ba’h tranche qu’il n’est pas nécessaire de redire cette phrase si elle a été dite sans Kavana. Cela ne veut pas forcément dire qu’il est en désaccord avec le Maguen Avraham.
Mais le Lévouch écrit, lui, qu’il faut redire la phrase si elle a été dite sans intention. Ceci dit il est possible que cela soit valable uniquement dans le cas où la personne n’a pas encore commencé à dire la suite, c’est-à-dire Véahavta. C’est alors qu’on lui demandera de redire la phrase. Car cela ne nécessite pas de sa part une interruption quelconque, juste une répétition.
Peut-être faut-il aussi fermer les yeux jusqu’à la fin de BCKMLV puisque c’est le prolongement du verset Chéma Israel.
Faut-il toujours dire BCKMLV à voix basse ? du Ben Ich ‘Hay il ressort que oui. A moins que l’on soit en train d’étudier un texte qui comprend cette phrase, on pourra alors la dire à haute voix.
Si la raison pour laquelle on ne dit pas BCKMLV à haute voix est parce que cette louange est réservée aux anges, il est possible effectivement que la chose soit interdite en toute situation, exceptée Yom Kippour où nous sommes justement comparables à des anges.
Cf Téchouvot Véhanhagot du Rav Moché Sterenboukh où est rapportée un usage attribué au Rav ‘Hayim de Brisk, qui disait BCKMLV à haute voix lorsqu’il ne disait pas le Chéma en communauté.
Cf. Michna Broura qui rapporte que la Kavana dans le BCKMLV est rédhibitoire et que l’on doit, le cas échéant, recommencer.
Le sens de cette phrase n’a pas tellement été explicitée par les maitres (en tout cas le sens simple), mais Rav Sterenboukh (tome 2 , 46) l’explique.
Dans le Biour Halakha il apparait que celui qui a omis de dire BCKMLV le dira là où il s’en souvient et qu’il est possible que même cela ne soit pas une pure obligation.