Question :
Il m’arrive de pétrir une pate pour le pain et une pate pour des gâteaux, mais chacune des pates ne contient pas le poids nécessaire pour le prélèvement de la ‘hala. Puis je les réunir pour accomplir cette Mitsva ou est-il impossible d’associer ces deux pates dans la mesure où elles sont destinées à des choses bien distinctes ?
Réponse :
Le devoir de prélever la ‘halla ne s’impose pas uniquement lorsque l’on a pétrit une grande pate mais aussi lorsque l’on a préparé plusieurs pates qui, chacune, ne contient pas la quantité requise.
Mais il faut pour cela qu’il y ait une association entre les différentes pates. Lorsque deux pates ont été collés de telle sorte que si l’on sépare l’une de l’autre il restera des résidus arrachés de l’une dans l’autre, ce qui s’appelle « néchikha », la morsure, nous sommes dans un tel cas.
Lorsque les pates sont contenues dans un seul contenant cela est aussi valable, on parle alors de « tsirouf sal », l’association par le panier.
Lorsque deux pates sont différentes, par exemple lorsque l’une est salée et l’autre est sucrée, dans la mesure où il est important de ne pas les mêler, on ne pourra pas les associer.
Si la néchikha s’est opérée dans le four même au moment de la cuisson cela fait l’objet d’une discussion entre les maitres. Si la néchikha s’est opérée après la cuisson, par exemple si les pates étaient humides et qu’elles se sont collées, il y a un doute quant à la nécessité de prélever la ‘hala, il sera donc conseillé de le faire sans brakha.
Lorsque l’on pétrit une pate qui n’a pas la quantité nécessaire pour la ‘hala, puis une seconde qui n’a pas non plus la quantité nécessaire, et qu’on tient à ne pas les mêler (par exemple si l’une des deux pates est sucrée et l’autre salée ou qu’elles appartiennent à deux femmes différentes), on ne peut pas les associer pour obtenir la quantité nécessaire, et donc ces deux pates ne sont pas sujettes au prélèvement de la ‘hala. En revanche, si l’on n’est pas dérangé par le contact entre ces deux pates et qu’on les colle, on fera la hafrachat ‘hala.
Une pate qui contient la quantité requise mais que la femme pétrie en vue de séparer cette pate en deux parties, l’une pour faire des gâteaux et l’autre pour du salé, ne doit pas faire l’objet d’un prélèvement.
Le Biour Hagra précise que c’est uniquement lorsque l’on compte séparer la pate en vue de la distribuer à plusieurs personnes que l’on est exempté de la hafrachat ‘halla, mais si tous les morceaux restent chez la même personne il est nécessaire de prélever la ‘hala. Beaucoup de décisionnaires rejoignent cette opinion. Mais ils soulignent que certains Richonims ne sont pas de cet avis et ne font pas de différence entre une distribution à plusieurs personnes et la distribution à une unique personne.
Mais le H’azon Ich établit, lui, la distinction suivante : ce qui est important ce n’est pas si l’on va distribuer cette pate à une ou plusieurs personnes, mais si l’on tient à ce que les produits de la cuisson ne se mêlent pas. Autrement dit : celui qui prépare une grande pate en vue de la diviser en plusieurs petites pates, devra faire la hafrachat ‘hala même s’il compte les distribuer à plusieurs personnes, dans la mesure où cela ne le dérangerait pas que ces pates se « mordent » par la suite. A contrario, celui qui compterait conserver pour lui-même tous les produits de ces cuissons, mais pour qui il est important que les différents morceaux ne se « mordent » pas, ne devra pas faire la hafrachat ‘hala.
Dans le cas où les pates sont de toutes façon différentes dès le départ (par la texture, la composition, la forme, etc. ) il est possible que pour l’ensemble des opinions et pas seulement pour le ‘Hazon Ich il ne soit pas nécessaire de faire la hafrachat ‘hala (à moins que l’on ne soit pas dérangé y compris par le mélange de ces pates !).
Conclusion :
Il est vrai que plusieurs pates peuvent être réunies pour obtenir la quantité nécessaire à la hafrachat ‘hala. Mais si dès le départ l’intention est de les destiner à des choses complètement différentes on n’aura pas besoin de faire la hafrachat ‘hala car on considère chaque pate comme différente.