Question :
Je voulais demander qu’il arrive qu’après le repas avec du pain, on débarrasse la table et on mange des pépites puis si on a soif à la fin, faudrait-il faire la beraha avant et après avoir bu de l’eau.
D’autre part, je voulais avoir svp les références concernant les voyages entre villes qui durent plus de 72 minutes en comptant l’aller et retour dans la même journée, pour dire la birkat hagomel.
Puisque je voyage chaque semaine de Jerusalem a Bné Brak, je recite donc la birkat hagomel chaque semaine et je me heurte à l’ignorance de cette halakha même dans des milieux pratiquants orthodoxes. Pourquoi voyager entre villes est considéré comme traverser un désert?
Réponse :
Commençons par la première question :
Le Choul’han Aroukh rapporte (chap. 177 § 2) qu’à l’époque de la Guémara les gens avaient l’habitude une fois le repas quasiment terminé de débarrasser la table, c’est à dire retirer la table de devant eux, puis ils consommaient encore quelques aliments.
Sur ces derniers aliments, affirme le Choul’han Aroukh il faut réciter une Brakha au début et à la fin, et ce n’est pas acquitté ni par Motsi ni par Birkat Hamazon.
Le Choul’han ARoukh conclut qu’aujourd’hui cette Halakha n’est plus d’actualité puisqu’on n’a pas l’habitude de « retirer nos mains du pain » jusqu’à la récitation du Birkat Hamazon.
Dans votre cas où vous avez non seulement « retiré vos mains du pain », mais même avez débarassé, il est plus que logique de considérer que cette Halakha sera valable. Ceci étant, certains décisionnaires tels que le Choul’han Aroukh Harav, ont stipulé que bien que la Halakha aurait du telle, il n’empêche que la coutume n’est pas ainsi. Le ‘Hayé Adam va aussi dans ce sens qu’aujourd’hui tant qu’on n’a pas récité le Birkat Hamazon on est encore dans le même repas. Tandis que des propos du Tour il ressort que si on a fini de manger le pain définitivement pour ce repas, on doit refaire la Brakha sur ces aliments…
Pour sortir du doute je vous recommande vivement de faire le Birkat puis de manger ensuite les pépites et de boire votre eau.
Concernant votre seconde question :
Le Choulh’an Arouh’ au chapitre 219 paragraphe 7 écrit explicitement que voyager entre deux villes, si le voyage est d’une Parssa à savoir 72 minutes minimum nécessite de réciter Hagomel selon la coutume Séfarade.
Je vous apporte les termes du Choulh’an Arouh’ mot pour mot:
באשכנז וצרפת אין מברכין כשהולכין מעיר לעיר שלא חייבו אלא בהולכי מדברות דשכיחי ביה חיות רעות ולסטים ובספרד נוהגין לברך מפני שכל הדרכים בחזקת סכנה ומיהו בפחות מפרסה אינו מברך ואם הואמקום מוחזק בסכנה ביותר אפילו בפחות מפרסה
C’est donc explicite ! Ce n’est pas une nouveauté mais bien la Halakha d’origine. Les décisionnaires Séfarades ne notent d’autre part aucune différence entre les hommes et les femmes à ce sujet.
Le Or Letsion du Rav Ben Tsion Aba Chaoul, dans le Tome 2, a pas mal de H’iddouchim au sujet de la bénédiction de Hagomel aussi bien au sujet de la voiture qu’au sujet de l’avion etc. Et, entre autres H’iddouch il écrit que de nos jours où les routes sont assez bien tracées et fréquentées, si la route est fréquentée de sorte à ce qu’à chaque moment il y a des voitures devant et des voitures derrière, on ne considère pas qu’il y a de danger de bêtes féroces ou gangsters etc.
Par contre si la route est peu fréquentée, ou qu’il y a des risques d’attentats etc. alors même lors d’une distance inférieure à 72 minutes on doit réciter le Gomel.
Selon lui, les dangers inhérents aux accidents de voiture etc. ne sont pas une raison de réciter Hagomel vu que cette bénédiction a été instituée uniquement pour les dangers dus à des gangsters ou bêtes féroces. C’est un H’iddouch!
En revanche, le Yabia Omer Tome 1 chapitre 11 et tome 2 chapitre 12, ainsi que le Rav Moché Lévy dans le Birkat Hachem, ainsi que le Vézoth Habérah’a au nom du Yalkout Yossef écrivent que la coutume Séfarade est de réciter cette bénédiction même de nos jours compte tenu des risques d’accidents de voiture etc.
De nos jours où les risques d’attentats sont assez importants il semble que même selon le Rav Abba Chaoul on devrait réciter la bénédiction de Chéhé’hiyanou dans de nombreuses routes en Israël.
Béhatslah’a!