Question :
Le fait que la maman du conjoint que l’on souhaite me proposer ne soit pas allée au Mikvé lors de sa procréation doit-il me convaincre de refuser la proposition?
Réponse :
Les décisionnaires écrivent que la personne qui nait d’une relation dont la mère était Nidda, n’est pas considérée comme Mamzer, et il a le droit de se marier même avec un Cohen. Toutefois cet enfant est « Pagoum » c’est-à-dire qu’il a incarne en lui un défaut (Rambam (Issouré Bia Chap. 15 § A). Choulh’an Arouh’ Chap. 4 chap. 13 ). Ce défaut s’exprime par un comportement effronté, un non accomplissement des Mitsvot etc (Taz (Chap. 4 §4)
C’est pour cette raison que nos maîtres ont recommandé de s’écarter d’un mariage avec un tel conjoint sans pour autant l’interdire (Ba’h 4,15).
En pratique le Steipeler Zatsal a écrit que de nos jours nous sommes témoins d’une nouvelle réalité qui prouve que de nombreux enfants issus d’une maman qui ne s’était pas purifiée suite à sa période de Nidda, sont toutefois emplis de crainte de D. et accomplissent les Mitsvot de façon minutieuse et avec un enthousiasme sans paire. C’est pourquoi il y a lieu de ne pas s’opposer à ces mariages. Le Rav Wozner lui aussi a écrit qu’une personne qui vient nous interroger, il convient de la tenir au courant du problème, et il nous est tout à fait possible de leur indiquer que s’ils ne craignent pas cela, il est possible qu’ils réussiront de façon prodigieuse (Chévet Halévy Tome 4 Chap. 162). Il rapporte dans sa Téchouva ce qu’a écrit le Ari Zal que Avraham a été procréé alors que sa mère était Nidda, et la façon dont le Ari explique que quelque fois c’est justement ce genre de personnes qui réussissent à avoir une bonne influence sur le monde etc. etc.
Le Rav Moché Feinstein (Igerot Moché Yoré Déa Tome 4 Chap. 17 § 19 et Even Haézer Tome 4 Chap. 14.) quant à lui prétend que si l’on voit des jeunes hommes ou jeunes filles se comporter de façon exemplaire, ceci prouve bien qu’ils ne proviennent pas d’une relation alors que leur maman était Nidda, puisqu’ils ne sont pas frappés par les défauts dont ils auraient dû être l’objet s’ils avaient effectivement été conçus à ce moment-là.
De ce fait, quand bien même nous savons que sa maman n’a jamais été au Mikvé, il est possible qu’elle a été à la mer ou autre lieu pouvant être considéré comme étant un Mikvé selon la Torah, et qu’alors elle a conçu cet enfant. C’est pourquoi affirme-t-il dans le cas où l’on nous propose une personne décorée de bonnes qualités etc. il n’y a aucune raison valable de refuser, même si on souhaite se comporter de la façon la meilleure.
Le Rav Chakh Zatsal (Michtavim Oumaamarim du Rav Chakh (Tome 6 lettre 721) ) a affirmé que dans le cas où on n’a qu’un doute quant à l’observance des lois de pureté familiale de la part des parents à cette époque, il n’y a vraiment pas lieu de craindre quoi que ce soit, et même si on est certain qu’ils n’observaient pas les lois de pureté familiale si la personne que l’on nous propose est une personne extraordinaire il est possible de se marier et par le mérite de leur Torah tout se passera de la façon meilleure et leurs enfants seront aussi Tsadikim.
Ajoutons que le nôtre maitre le Rav Mordekhay Eliahou recommandait aux dames qui n’avaient pas respecté les lois de pureté familiale, de prendre sur elles d’encourager les autres à le faire, en tant que réparation. |