Question :Une personne étant dans l’année de deuil pour son père ou sa mère peut-il être invité chez des amis pendant Chabat ? Réponse : Commençons par le Choul’han Aroukh (YD 391, 1). Il stipule qu’à une réunion entre amis qu’il est contraint d’organiser (par exemple lorsque chacun, à tour de rôle, doit inviter ses amis et que le tour de cette personne en deuil est arrivé) , l’endeuillé peut y assister une fois les 7 premiers jours de deuil écoulés. En revanche, s’il n’est pas obligé d’organiser cette réunion, il ne participera à de telles activités qu’après les 30 jours. Pour un deuil sur le père ou la mère (où l’on est toujours plus strict que pour un autre proche) on n’établit pas cette distinction et on n’autorise qu’après les 12 mois. S’il s’agit d’une invitation improvisée, elle n’est pas considérée comme une réunion régulière mais a le statut d’une « demande de Chalom ». Or, concernant celle-ci, le CA (385 3 ) précise que là où on a l’usage de demander Chalom aux endeuillés le Chabat, on le fait. Et rapporte que pour Rambam, l’endeuillé peut donner le Chalom à toute personne le Chabat, car ne pas le faire en reviendrait à faire publicité de son deuil le Chabath. Or, le Chabbat, on n’a pas le droit d’exprimer le deuil publiquement. Le Rama (385, 3) interdit d’envoyer des plats à celui qui porte le deuil de l’un de ses parents durant les 12 mois, y compris Chabath, dans les contrées où l’on a l’usage de ne pas demander Chalom à l’endeuillé le Chabath. (Rapporté au nom du Maharil). Mais, précise le Rama, si l’usage est de dire Chalom à l’endeuillé pendant le Chabath, alors l’envoie de mets sera aussi permis. Le Taz, au nom d’autres maitres, interdit les invitations aux ou par les endeuillés dans les 12 mois (pour le père ou la mère). Pourtant, dans le recueil de coutumes du Rav Yéhouda de Modina il est rapporté que dans nombres d’endroits l’on envoie du pain matin et soir à l’endeuillé et l’on s’invite même à manger à ses côtés. Le Chéélat Yabets (tome 2, 180) établit une différence entre un vrai repas de Mitsva tel que les 7 jours de Chéva Brakhots en l’honneur du ‘Hatan et de la Kala, où il y a lieu d’interdire la participation de l’endeuillé aussi bien un jour ordinaire qu’un Chabat (où la joie est même redoublée ! ), et une Séouda au caractère de Mitsva moins prononcé comme un simple repas de Chabat entre amis, où il y a lieu de permettre après les 7 jours. Qu’en est-il de la Séouda Chélichit à la synagogue ? Il y a lieu de considérer cela comme une réunion entre amis, à laquelle l’endeuillé ne devra pas participer. Enfin, le CA (552, 10) traite du cas où Tich’a Beav tombe un Chabat et qu’il est repoussé au dimanche, auquel cas on peut manger la Séouda d’avant le jeune copieusement, avec viande et vin. Mais le Maguen Avraham écrit que l’on ne participera pas pour autant à un repas amical. Cette opinion est rapportée par le Michna beroura qui précise que pour le Bekhor Chor, si cette réunion est habituelle, elle doit être respectée en cette veille de jeune car sinon ce serait exprimer un deuil publiquement le Chabat. Conclusion : être invité pour un repas de Chabat : c’est permis aussi bien pour les achkenazims que pour les sefardims. |
Invitation chez des amis pour une personne en deuil
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