Question :
lorsque l’on fixe une Mézouza dans un bureau où l’on travaille et on mange, doit-on dire la Bérakha ?
Réponse :
la Guémara dans Yoma (11) amène un enseignement où il est dit que l’on place une Mézouza aussi bien aux entrées des maisons, que celles des cours ou bien même celles des lieux publiques ou des villes, des fermes, des poulaillers, des entrepôts de foin, de vin, d’huile. Mais on trouve aussi des avis qui dispensent de Mézouza dans certains de ces lieux. Le CA (YD, 286, 1) énumère les endroits où l’on pose une Mézouza : y figure entre autres les entrepôts de vin, d’huile, la demeure où réside la femme et la maison des associés. Un peu plus loin, dans l’art. 11 on peut lire que les magasins des marchés sont dispensés. Il faut donc comprendre quelle est la différence entre les entrepôts et autres endroits qui sont concernés par la Mézouza, et les magasins, qui ne le sont pas, alors que ceux-ci nous apparaissent davantage comme des lieux de vie que les premiers !
Le Chakh explique que sont dispensées les demeures provisoires, ce que l’on nomme Dirat ‘Aray.
Le Taz quant à lui explique que si les personnes sont installés tout au long de la journée mais pas la nuit c’est cela que l’on qualifie de provisoire. Bien que le Pricha semble douter de cela, le Taz est certain de sa définition. La différence avec l’entrepôt du foin ou du vin, ou bencore de l’huile, qui sont pourtant des lieux où l’on pose une Mézouza, s’explique, dit-il, par le fait que ces derniers endroits sont dès le départ conçus pour une utilisation où la différence entre le jour et la nuit n’est pas pertinente. Le jour ou la nuit n’est pas directement lié au stockage de marchandise. Le Pit’hé Techouva (10) amène au nom du Yad Haketana que même dans le cas où les affaires entreposés sont débarrassées chaque nuit, l’obligation persiste de poser une Mézouza. Tout comme la maison d’étude où l’on y réside toute la journée et qui est considérée comme un lieu d’habitation. Le Ben Ich Hay (2, Ki Tavo, 22) stipule que les magasins investis par les commerçants tout au long de l’année, bien qu’on n’y réside qu’en journée on se doit d’y poser une Mézouza mais sans Bérakha, selon l’opinion du Taz. Le Pithé Techouva propose d’expliquer la différence entre le magasin où y est déposé de la marchandise jour et nuit et l’entrepôt où est stocké également de la marchandise, par le fait que les magasins dont parle le CA sont ceux que l’on installe sur les marchés publiques le temps des foires et qui sont ensuite démontées ou vidées. Ce qui s’apparente davantage à une Souka pendant la fête qu’à un entrepôt ! C’est aussi l’avis du Kitsour Choul’han Aroukh (11, 14) qui écrit qu’une demeure qui n’est pas destinée à y habiter en permanence est exemptée de la Mézouza, tout comme la Souka le temps de Soukot. C’est pour cela, dit-il, que les magasins ouverts uniquement le temps d’une foire et sont ensuite démontés sont exemptées de cette Mitsva. Notre maitre le Rav Eliahou dans ses annotations sur cet ouvrage (15) rapporte que notre coutume est de poser une Mézouza dans les magasins fixes avec Berakha car tout magasin aujourd’hui fait office aussi d’entrepôt pour la marchandise.
Conclusion : un magasin qui sert aussi à y entreposer de la marchandise est comme le « Otsar » est l’on doit y poser une Mézouza. Un bureau déserté la nuit, on y posera une Mézouza mais sans Berakha. Un stand provisoire, lui, sera dispensé de Mézouza. |