Question :
D’où provient la coutume de circoncire le nouveau-né qui est mort (à D. ne plaise), avant de l’enterrer ?
Réponse :
De premier abord, il semble que cela ne soit pas une obligation à proprement parler mais une coutume. En y regardant de plus près, on constate que cette coutume est rapportée par les décisionnaires et s’avère particulièrement importante. Le Beth Yossef (YD, 263) au nom du Colbo rapporte l’usage de circoncire au cimetière le fils mort avant 8 jours. Et ce, avant de l’enterrer, pour ne pas qu’il porte sur lui cette honte. La honte dont il est question est celle d porter le prépuce alors que tout juif a le devoir d’être circoncis pour entrer dans l’alliance d’Avraham Avinou. Il amène d’autres Richonims tel que l’Aboudraham au nom du Gaon. Il rapporte cette coutume aussi au nom de Rav Na’hchon Gaon qui dit que l’usage est de le circoncire près de la tombe, et sans bénédiction, afin que cet enfant se lève lors de la résurrection des morts et qu’il soit suffisamment conscient pour reconnaitre son père. La coutume est ramenée également par le Roch dans Moed Katan (3, 88) et par d’autres Richonims.
Pour le Hagaot Maimon, on retire le prépuce avec une pierre ou un caillou pour la réparation des pécheurs, en regard de qui est dit dans le Midrash (Berechit Raba Vayéra 48), à savoir qu’on prendra le prépuce des petits qui n’ont pas été circoncis et on la pose sur eux (sur les pécheurs). Le Beth Yossef (YD 260) ajoute que cela sauve du Guéhinom, comme les sages les disent à propos d’Avraham qui est assis à l’entrée du Guéhinom etc.
Le CA (YD, 263, 5) écrit que celui qui est mort avant ses 8 jours, on le circoncis près de sa tombe avec un caillou ou une pierre sans dire de bénédiction. Ce qui sous-entend qu’on utilise pas le couteau habituel du Mohel. Mais on lui donne un nom, afin qu’on ait pitié de lui au Ciel et qu’on le fasse vivre à la résurrection. Quant au petit qui a déjà été enterré et qui il faudrait ouvrir la tombe pour le circoncire, cela fait l’objet d’une divergence d’opinion. En effet, ouvrir la tombe d’un défunt (tout défunt, et pas uniquement dans le cas présent) est une forme de mépris pour celui-ci puisque l’état dans lequel se présente le corps, passé un certain temps, n’est pas beau à voir. En pratique cf Pithé Techouva (11) qui traite du sujet. Notre maitre le Rav Mordekhay Eliahou quant à lui, écrit que dans le cas où les personnes concernées ont oublié de circoncire le nouveau-né, et qu’il a déjà été enterré, cela dépendra du facteur suivant : si l’enterrement vient d’avoir lieu et que le corps n’a donc pas eu le temps de se dégrader, il faudra ouvrir la tombe pour le circoncire. Mais si plusieurs jours se sont écoulés, et qu’il y a lieu de craindre une détérioration du corps, il ne faudra pas ouvrir la tombe.
Conclusion :
Un enfant mort avant ses 8 jours ou même après mais n’ayant pas encore été circoncis, on le circoncis avant l’enterrement pour ne pas qu’il porte cette forme de honte, et on ne prononce pas de Bérakha.
On ne le circoncis pas avec le couteau habituel des Mohalims mais avec une pierre ou un caillou.
Si ils ont oublié de le circoncire et qu’ils s’en souviennent immédiatement, ils pourront ouvrir la tombe et circoncire, mais pas après plusieurs jours, de peur que le corps ne se soit abimé.
Un nom devra être donné au petit afin que l’on ait pitié de lui au Ciel et qu’il se lève à la résurrection des morts et qu’il soit en mesure de reconnaitre son père et sa mère. |