Q:
Est-il permis de prier la Amida dans un Siddour, ou bien faut-il craindre les paroles du Zohar concernant celui qui ouvre ces yeux pendant la prière, desquelles il ressort qu’il faut impérativement fermer les yeux pendant la Amida?
R:
Le Rav David Halévy (Taz Ora’h ‘Haim 91, 1) cite l’enseignement du Zohar (Vahét’hanan 260b) selon lequel il faut se couvrir la tête et les yeux pendant la prière de la Amida afin de ne pas regarder la Ché’hina, la présence divine. De plus celui qui ouvre les yeux pendant la prière ou qui ne baisse pas les yeux vers le sol, attire sur lui l’ange de la mort. Le Zohar poursuit que lorsque son âme sortira au moment de son décès il n’aura pas le privilège de voir la Ché’hina, la Présence Divine. Le Rav Réouven Margalyot dans son commentaire Nitsoutsé Zohar sur le Zohar rapporte au nom du Tiféret Ha’hano’hi, que la mort par Néchika, le ‘baiser de la Mort’, qui est la forme de décès sans souffrance, réside dans l’union de l’esprit avec l’esprit, Hitdabekout Rou’ha Bérou’ha; or celui qui se laisse entrainer par ses yeux matériels ne pourra au moment de son décès s’unir avec la Source de la Vie.
Le Rav ‘Haim Benveniste (Chiyaré Knesset Haguédola Ora’h ‘Haim 95, ??) après avoir cité le Zohar sans le nommer, écrit que si l’on prie dans un livre de prière, un Siddour, il n’y a pas de problème. Et ainsi rapportent le Chaaré Téchouva (idem 1) au nom du Rav ‘Hida (Ma’hzik Bra’ha Ora’h ‘Haim idem 2-3; Kécher Goudal 12, 28) et le Michna Broura (ibid 5). Le Rav ‘Hida (Ma’hazik Bra’ha 96, 2) écrit que certains rapportent que le Arizal priait dans un Siddour afin de mieux se concentrer. Mais le Rav ‘Haim Vittal, principal disciple du Arizal, écrit dans son Chaar Hakavanot que celui-ci lisait dans un livre de prière le Zémirot et le Yotser, par contre il récitait la prière de la Amida les yeux fermés. Le Rav ‘Hida conclut que chacun agira selon la connaissance de sa propre personne, si le fait de prier dans un Siddour l’aide à mieux se concentrer ainsi il fera. De même rapporte le Chalmé Tsibour (110b). le Kaf Ha’haim (95, 9-10) après avoir rapporté les paroles du ‘Hida, cite le Zohar et explique que de même que d’après le Zohar il faut fermer les yeux ou les baisser par terre, il en est de même de regarder dans le Siddour, et ainsi écrit le Réchit ‘Ho’hma dans son livre Totséot ‘Haim qu’il n’y a pas de problèmes de lire dans le Siddour, de même que le Maté Moché, et ainsi explique le Névé Chalom les écrits du Zohar, contrairement au Maamar Mordé’hay (Carmi) qui écrit que le Zohar contredit le Talmud. La conclusion des décisionnaires est qu’il est préférable de reciter la Amida dans un Siddour plutôt que de fermer les yeux, et ce que le Arizal avait l’habitude de fermer les yeux n’est qu’une ‘Houmra pour celui qui se concentre mieux en fermant les yeux plutôt qu’en lisant dans un livre. Le Ben Ich ‘Hay (Chana Richona Yitro 1) trouve une allusion dans le verset de Esther (9, 25): « il dit avec le livre; sa pensée est revenue ».
En conclusion d’après le Rav Zatsal bien qu’il soit bon de prier les yeux fermés, si une personne se connait et qu’il sera plus concentré en recitant la Amida dans un Siddour, il agira ainsi en faisant attention de ne pas promener son regard en dehors du Siddour, et lorsque l’on se prosterne on fermera les yeux (Maamar Mordé’hay Léyémot Ha’hol 15, 12-13)
Chout Harav Harachi Ha’hadach vol. 1, 5, 2
Maamar Mordé’hay Léyémot Ha’hol 9, 26 |