Q:A la fin de la Téfila de Cha’harit avant le Tana Débé Eliyaou, le Rav de la synagogue lit deux Hala’hot dans le livre du Ben Ich ‘hay. Ce matin il a lu qu’il faut marquer un arrêt dans la Chirat Hayam entre les mots Tsalélou Kaoféret Bémayim, et le mot Adirim. Je n’ai pas bien compris pourquoi. Pouvez-vous m’eclairer? R:l’Habitude d’incérer la Chirat Hayam (Chémot 14, 30 – 15, 19), le chant du passage de la Mer Rouge est une habitude ancestrale, bien qu’elle ne soit pas mentionnée dans la Guémara ou dans les Midrachim, elle date de la période des Guéonim (9e/10e siècle à peu près). Au verset 15, 10, on lit: Tsalélou Kaoféret Bémayim Adirim, ils (les Egyptiens) ont coulé comme du plomb dans les eaux terribles. A priori le mot Adirim se rapporte au mot Mayim, les eaux, qu’il vient qualifier. Cependant de la Guémara Ména’hot (53a), qui relie toux ceux qui sont surnommés Adir ou Adirim, terrible(s), il ressort que le mot Adirim ne se rapporte pas au mot Mayim, mais il est indépendant dans la phrase, comme l’explique Rachi sur place. Il faut lire donc: ils ont coulé comme du plomb dans l’eau, les terribles c.-à-d. les Egyptiens. Le Torah Témima (Chémot 15, 10) fait un parallèle avec le verset du Prophète Yé’hezkel (32, 18). Le mot Adirim n’est plus un adjectif, mais un nom propre qui se retrouve être le sujet inverse de la phrase. C’est pourquoi le Rav Yaakov Israel Elgazi écrit dans son live Chalmé Tsibour (70a), rapporté par le Chaaré Téchouva (Ora’h ‘Haim 48 vers la fin) qu’il faut marquer un léger arrêt entre le mot Mayim et le mot Adirim, comme indiqué par les Taamim, les signes de cantillation. Il rapporte comme preuve, en plus de la Guémara Ména’hot, un Midrach qui dit que les Adirim ont coulé comme du plomb dans l’eau. Tout ceci est également mentionné par le Pri Mégadim (Michbetsot Zahav 51, 3) au nom du livre Daat Torah Mékor ‘Ho’hma (il s’agit en fait du livre Divré ‘Ha’hamim du Rav Yéhouda Leib Po’hovitser). Ce Midrach s’agit de la Mé’hilta Dérabbi Chimon Bar Yo’hay. Il existe en effet sur le livre Chémot, à part la Mé’hilta Dérabbi Yichmael, un deuxième Midrach Hala’ha qui était connu des Richonim, comme le Ramban qui la cite et qui s’est perdu au fil du temps. Ce Midrach a été reconstitué il y a une centaine d’année à partir des fragments de la Gueniza du Caire, et du Midrach hagadol, anthologie du Midrachim composé au Yémen à la fin du Moyen Age. Il y est écrit comme dans la Guémara Ména’hot. Dans le livre Hadar Zékénim, anthologie des Tossafot sur la Torah, ainsi que dans le commentaire du Rav Yossef Bé’hor Chor de Orleans sur la Torah, il est cité au nom du Midrach que nos Sages ont dit que les Adirim ont coulé comme du plomb. |
Chirat Hayam
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