Q: Je prends mon repas à la pause du Kollel dans la Ezrat Nachim. Il se trouve qu’il y a un Minyan de Min’ha à cette heure-ci. Il arrive parfois que je sois au milieu du Birkat Hamazon lorsque l’officiant commence la répétition de la Amida. Ai-je le droit de répondre Amen aux bénédictions et à la Kédoucha?
R: Le Bet Yossef rapporte les propos du Or’hot ‘Haim à propos de l’interruption au milieu du Birkat Hamazon pour répondre à quelqu’un qui souhaite le Bonjour, soit par respect soit par crainte: le Birkat Hamazon ressemble-t-il au Kriyat Chéma où il est permis de répondre sous certaines conditions, ou bien ressemble-t-il à la Amida où il est formellement interdit de répondre. Il répond que celui-ci ressemble à la Amida car on le recite avec concentration assis au même endroit comme la Amida que l’on recite debout sans se déplacer, contrairement au Chéma que l’on peut reciter en marchant comme il est dit Ouvelé’hté’ha Badére’h (en marchant dans ton chemin), à l’exception du premier verset qu’il faut impérativement reciter à l’arrêt afin de bien se concentrer, comme l’explique le Michna Broura. Le Choul’han Arou’h Harav rajoute que nos Sages apprennent du verset « Védibarta Bam », « et tu discutera d’eux » que l’on peut aussi traduire par « et tu discutera en eux », que d’après la Torah on peut intercaler d’autres paroles au milieu de la lecture du Chéma, et ce sont nos Sages qui ont institué de le lire d’une seule traite, sans interruption, a l’exception de répondre par respect ou par crainte sous certaines conditions. Par contre concernant le Birkat Hamazon au sujet duquel il est écrit « Oubéra’hta Et Hachem Eloké’ha », il faut le lire d’une seule traite d’après la Torah. Le Darké Moché fait remarquer qu’il en ressort de même des mots du Aboudarham. Le Choul’han Arou’h tranche donc que le Birkat Hamazon a le même statut que la Amida.
Tout ceci concerne les propos futiles; qu’en est-il des Dévarim Chébakédoucha comme répondre Amen aux bénédictions ou à la Kédoucha? Est-ce comme la Amida où il est formellement interdit de répondre, mais on s’arrête et on écoute l’officiant silencieusement, ou bien comme le Kriyat Chéma où il est permis de répondre même au milieu du chapitre? Les décisionnaires Séfarades, comme le Rav Its’hak Taieb, le Rav Eliezer Papou, le Rav ‘Haim Falagi et le Ben Ich ‘Hay pense que le Birkat Hamazon ressemble complétement à la Amida, et il est interdit de répondre même à la Kédoucha: on écoutera silencieusement sans répondre, et pour Modim, on inclinera la tête sans répondre. On ne pourra s’interrompre même entre les bénédictions, contrairement au Echel Araham de Botchatch qui tend à permettre de répondre entre les bénédictions. Le ‘Hazon Ich par contre tend à dire que le Birkat Hamazon a le même statut que le Kriyat Chéma concernant les Dévarim Chébakédoucha et il sera permis de répondre à la Kédoucha et Baré’hou.
En conclusion d’après le Rav Zatsal qui suit l’opinion du Ben Ich ‘Hay on ne répondra pas à la Kédoucha au milieu du Birkat Hamazon.
Tour et Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 183, 8; Ere’h Hachoul’han 1; ‘Hessed Laalafim 6; Kaf Ha’haim 45; Choul’han Arou’h Harav 11; Michna Broura 30; Piské Téchouvot 16
Kaf Ha’haim (Falagi) 25, 22; Midrach Talpiyot Maaré’het Bet
Ben Ich ‘Hay Chana Richona ‘Houkat 3
‘Hazon Ich Ora’h ‘Haim 28, 3