Q: J’ai entendu que celui qui mange à un repas de Pidyon Haben est considéré comme ayant jeûné 84 jeûnes. Quelle est l’origine de cette habitude? Et qu’en est-il de l’habitude de distribuer de l’ail aux invites présents lors d’un Pidyon Haben?
R: le Rav ‘Hizkya Médini dans son encyclopédie talmudique, le Sédé ‘Hémed écrit qu’il n’a pas trouvé d’origine précise à ce Minhag, mais que c’est une maxime populaire dans la bouche des gens. Il rapporte le Chout Hadar selon lequel les gens disent que celui qui mange à un repas d’un Pidyon Haben est considéré comme ayant jeune 84 jeûnes comme on jeûne pendant la période des Chovavim. Le Rav Mordé’hay Mine’hskiz trouve une allusion à propos du rachat des premiers nés par les Léviim après la faute du Veau d’or dans le verset: « et Moché pris l’argent du rachat » (Bamidbar 3, 49), le mot rachat étant écrit inhabituellement Pidyom, contraction des lettres Pé et Dalet, de valeur numérique 84, et le mot Yom, jour. Le rav Chalom de Kodinov fait remarquer que dans la suite de la Paracha le mot Pidyom est écrit sans Youd, afin de souligner la différence de la première occurrence. Le Rav Chimon Pollack écrit que bien qu’il n’ait trouvé de source à cette maxime, si ils ne sont pas des prophètes, ils sont les enfants de prophètes, c.-à-d. qu’il ne faut pas se moquer des expression populaires, et qu’elles ont certainement une source qui s’est perdue au fil des âges. Il explique que le rachat du premier-né vient réparer le défaut du Brit, faute à laquelle il faut 84 jeunes pour la réparer selon les Mékoubalim.
Le Kaf Ha’haim rapporte également cette Ségoula au nom du Rabbi Tsadok Hacohen de Lublin, et ainsi le Rav Zatsal avait l’habitude de dire.
Concernant la distribution d’ail lors du Pidyon Haben, il n’y a pas d’origine claire à cette coutume, à tel point que le Yalkout Pin’has rapporte que le Chaaré Pédout appelle cette habitude un Minhag Chtout, une habitude idiote. Cependant le Yalkout Pin’has écrit que Chem Michimon propose de nombreuses explications à ce Minhag, entre autres que de nombreuses personnes veulent participer à la Séouda qui est considérée comme ayant jeuner 84 jeunes, comme vu précédemment, et aussi emporter à la maison pour faire profiter même la famille. C’est pourquoi on distribue un peu d’ail pour tout le monde. Le Yalkout Pin’has rapporte également au nom du livre Divré Chir Chir ‘Hadach, selon la Hala’ha dans le Choul’han Arou’h (Ora’h ‘Haim 409, 16) qu’il faut poser deux plats pour confectionner le Erouv Té’houmin, qui permet de se déplacer 2000 coudées au-delà des 2000 coudées autorisées en dehors de la ville. Il faudrait normalement poser deux véritables repas, mais Michoum Tikoun Haolam, pour la paix sociale, nos Sages ont été indulgents et se suffisent de déposer un condiment ou un Davar ‘Harif, un aliment fort, qui ouvre l’appétit pour pouvoir manger deux repas, et qui est considéré comme deux repas. Ici aussi, on distribue à tous les invités, même ceux qui ne restent pas au repas un peu d’ail, et cela est considéré comme si ils avaient pris part au repas. A Jérusalem, l’habitude et de faire le Motsi sur une grande ‘Hala, et d’en distribuer un morceau à tous les convives pour en emporter un bout même à la maison.
L’ail est également communément considéré comme protecteur contre le mauvais œil, le Ain Harah.
Sédé ‘Hémed Kountrass Haklalim, Maaré’het Same’h 54
Ilana Dé’hayé Bamidbar; Pri Tsadik Bo
Michméret Chalom 19, 7; Chem Michimon Yoré Déa 29
Yalkout Pin’has 91, 2; Chaaré Pédout 5
Taamey Haminhaguim Kountrass A’haron 934
Kaf Ha’haim Ora’h ‘haim 249, 14
Otsar Pidyon Haben 21, 2, note 8; 3, note 10
Pidyon Haben Kéhil’hato 8, 40, note 136-137