Question : Concernant les Achkenazims qui ont pour usage de dire la bénédiction de « Hatov Véamétiv » après la naissance d’un fils, jusqu’à quand peuvent ils le faire ?
Réponse : Le Choul’han Aroukh (chap. 223§1) stipule que celui dont l’épouse a mis au monde un garçon dira la bénédiction de Hatov Véhamétiv, et que l’épouse fera de même. Le Rama précise que si son épouse est morte lorsqu’elle a accouché il ne dira que Chéhé’hiyanou mais pas Hatov Véhamétiv car l’on ne peut parler de bonne chose procurée aux autres. Et qu’il en est de même si le père est mort avant la naissance : la femme ne dira que Chéhé’hiyanou. Il rapporte, d’autre part, que certains se montrent permissifs de manière générale quant à cette bénédiction car elle ne constitue pas une obligation mais plutôt une coutume.
Le Michna Beroura explique le sens de cette bénédiction : Hatov exprime le bien pour le mari, qui est satisfait de la naissance d’un garçon. Et Hamétiv exprime la satisfaction de l’épouse qui elle aussi est satisfaite de la naissance d’un fils. Y compris s’ils avaient déjà plusieurs fils. Le Pri Mégadim écrit que même celui qui n’a pas dit la bénédiction au moment même de la naissance peut la dire après, lorsqu’il en a été mis au courant, car la joie est encore présente à ce moment. Le Michna Beroura précise que là, tous seront d’accord que l’on puisse dire la bénédiction bien que le temps de prononcer une phrase se soit écoulée.) En effet, comme dit, le sentiment de joie est encore là. Il semble donc qu’il faille néanmoins que la joie soit encore présente pour dire la Bérakha.
Le Biour Halakha s’interroge si dans le cas où il avait plusieurs filles et attendait donc un garçon, s’il doit réciter ou non la bénédiction à la naissance d’un garçon, vu qu’il connaît une petite déception. Il n’a pas vraiment de réponse à cette question.
Le Michna Beroura commente le passage où le Rama dit que certains se montrent permissifs quant à la bénédiction, en précisant qu’il s’agit de la Brakha de Chéhé’hiyanou, car cette Brakha a été instituée essentiellement pour les évènements qui arrivent d’une période à l’autre. De là aussi la légèreté de certains à l’égard de bénédictions similaires. Mais le Michna Broura ne cautionne pas cette légèreté car on ne peut considérer comme facultatives que les bénédictions considérées comme telles par le Talmud. Le Biour Halakha explique le fond de ce débat : alors que certains, comme expliqué plus haut, considèrent que cette bénédiction est faite pour les occasions qui se reproduisent d’un temps à un autre, comme les fêtes, d’autres contestent cela : il existe une autre recommandation, disent-ils, de dire cette Bérakha lors d’une joie survenue, et ce, indépendamment d’une temps précis. Le cœur se réjouit de l’achat d’un nouveau vêtement, et les Sages ont institué la Bérakha en cette occasion.
Le Kaf Ha’hayim ramène l’usage (au nom du ‘Hessed Léalafim) de faire Chéhé’hiyanou uniquement au moment du Brith. Par cela, on pense à s’acquitter du Chéhé’hiyanou que l’on récite pour la naissance elle-même. Quant à la question de savoir si le père qui n’a pas assisté à la Brith Mila et qui par la suite revient de son voyage devra oui ou non réciter la Brakha de Chéhé’hiyanou ou pas, il y a débat : Alors que le ‘Hessed Léalafim le préconise, d’autres rappellent que le Rama a rapporté que certains ne récitaient pas du tout cette bénédiction en ce genre d’occasion. Par conséquent, disent-ils, mieux vaut s’abstenir. Le Ben Ich ‘Hay donne la conduite à adopter : on agira selon la coutume de l’endroit où l’on se trouve. S’ils n’ont pas l’habitude de dire Chéhé’hiyanou pour la naissance, alors celui qui revient du voyage ne la récitera pas. Toutefois, il sera recommandé en ce cas de dire la Brakha de Chéhé’hiyanou sur un nouveau fruit ou un nouveau vêtement et de penser à s’acquitter de cette Bérakha pour la naissance.
Conclusion : pour les Achkenazims, on récitera la Bérakha de Hatov Véhémétiv tant que l’on ressent encore la joie de cette naissance.