Lorsque le jeune de Ticha Béav tombe le Dimanche, ou bien le Chabbat et est repoussé au Dimanche, y-a-t-il des changements dans les prières, les airs ou les repas du Chabbat? Qu’a-t-on le droit de préparer du Chabbat pour le jeune? A partir de quand commence le jeune? Que fait-on si une Brit-Mila tombe lors du Ticha Béav repoussé?
- Le Chabbat, on recitera toutes les prières de Chabbat comme d’habitude, et on ne changera pas du tout l’ordre de la prière, ni les airs de la prière, de la lecture de la Torah ou de la Hafatara. Dans les communautés où on a l’habitude de prier sur des airs tristes, il faut annuler cette coutume à moins de causer dispute et discorde. On ne se restreindra pas de chanter les chants de Chabbat qu’on a l’habitude de chanter toutes les semaines. (cf Kaf Ha’haim 551, 13-14)
- Lorsque Ticha Béav tombe le dimanche ou le Chabbat et est repoussé au dimanche, certains se montrent stricts et n’étudient pas le Chabbat après-midi, et ne permettent d’étudier que ce qui est permis d’étudier le jour de Ticha Béav. D’autres ne sont pas d’accord et permettent d’étudier jusqu’à la Chkiya, le coucher du soleil, et ainsi est l’habitude répandue (Ben Ich ‘Hay Chana Richona Dévarim 18; Kaf Ha’haim 553, 18; Michna Broura 9). Certains ne recitent pas les Pirké Avot à Min’ha de Chabbat la veille de Ticha Béav (Rama 553, 2).
- La nuit de Chabbat quand tombe Ticha Béav et est repoussé au Dimanche, il est permis d’après le Choul’han Arou’h d’avoir des rapports conjugaux, mais d’après le Rama c’est interdit. D’après tout le monde il est bon de se montrer strict si sa femme pardonne a moins que ce ne soit le soir de la Tévila au Mikvé, ou pour un couple qui n’a pas encore d’enfant (cf Choul’han Arou’h 554, 19, et commentateurs; Michna Broura 40).
- Il est bon d’avancer l’horaire de Min’ha de Chabbat afin de manger la Séouda Chlichit tranquillement.
- On prie Min’ha comme d’habitude, en occultant le passage de « Tsidekaté’ha » après la répétition de la Amida.
- Séouda Chlichit: lorsque Ticha Béav tombe un Dimanche, ou le Chabbat et est repoussé au Dimanche, on a le droit de manger pendant Chabbat de la viande et de boire du vin, et on ne se restreindra pas dans l’honneur du Chabbat à cause de la veille du jeune. Même à Séouda Chlichit que l’on mange après Min’ha, on a le droit de manger de tout, de manger avec sa famille et des convives et de reciter le Zimoun. Par contre il faut faire attention de s’arrêter quand il fait encore jour, avant le coucher du soleil. (cf Choul’han Arou’h 552, 10)
- Apres la Chkiya, le coucher du soleil, il est interdit de boire, de manger, de se laver ou d’étudier la Torah et toutes les interdictions passives. Par contre on ne peut encore faire de choses actives; on ne changera pas encore ses vêtements ni ses chaussures jusqu’à la sortie des étoiles.
- Puisqu’il est interdit de préparer du Chabbat pour la semaine, certains ont l’habitude d’apporter à la synagogue la veille de Chabbat le livre des Kinot et les chaussures de Ticha Béav. Ils se rendent à la synagogue avant la sortie du Chabbat avec les chaussures en cuir; avant que l’officiant ne récite le « Baré’hou » de la prière de Arvit, ils disent « Barou’h Hamavdil Ben Kodech Lé’hol » et enlèvent leurs chaussures en cuir pour les remplacer par les chaussures de Ticha Béav (cf Choul’han Arou’h 553, 2; Michna Broura 5-6).
Cependant la meilleure habitude est d’annoncer à la synagogue dès la veille de Chabbat l’horaire de la prière de Arvit retardée d’une dizaine de minutes à la sortie de Chabbat. Ainsi les fidèles attendront chez eux de trente à quarante minutes après le coucher du soleil et diront « Barou’h Hamavdil Ben Kodech Lé’hol », enlèveront leurs chaussures et mettront des chaussures en plastique, retireront leurs vêtements de Chabbat et se revêtiront des habits qu’ils ont porté le vendredi, et iront à la synagogue avec le livre des cinq jeunes (cf Choul’han Arou’h, Rama 553, 2 et commentateurs). N.B. : Les horaires susmentionnés correspondent à ceux d’Erets Israel.
- Certains interdisent d’apporter le livre des Kinot à la synagogue avant la sortie de Chabbat, car cela est considéré comme préparer du Chabbat pour le profane, mais certains permettent. Si on a l’intention de feuilleter le livre pendant Chabbat, d’après tout le monde c’est permis. Tout ceci est valable dans un endroit où il y a un Erouv Kacher.
- Arvit de Motsaé Chabbat: après la sortie des étoiles on prie Arvit comme d’habitude en rajoutant « Ata ‘Honantanou » dans la Amida, assis par terre, puis on lit les Kinot de Ticha Béav.
- Si on a oublié de reciter « Ata ‘Honantanou », on n’a pas besoin de revenir en arrière, mais on terminera la prière normalement, et après la prière on dira « Barou’h Hamavdil Ben kodech Lé’hol » sans prononcer le Nom divin. Si on ne l’a dit à la synagogue, on le dira à la maison.
- Havdala: Si on n’a pas dit « Barou’h Hamavdil Ben kodech Lé’hol » à la sortie du Chabbat et que l’on également oublié d’intercaler « Ata ‘Honantanou » dans la Amida, si on a besoin le jour de Ticha Béav de faire un travail interdit le Chabbat on dira d’abord « Barou’h Hamavdil Ben Kodech Lé’hol » sans prononcer le Nom divin, et ce même si on s’en rappelle le dimanche. (cf Choul’han Arou’h 299, 10; Ben Ich ‘Hay Chana Chniya Vayetsé 3)
- Les femmes qui n’ont pas prié Arvit ou qui n’ont pas dit « Ata ‘Honantanou », n’ont pas le droit de faire de travail jusqu’à ce qu’elles recitent « Barou’h Hamavdil Ben Kodech Lé’hol ». (Michna Broura 556, 2)
- On recite la bénédiction de « Boré Méoré Haech » sur la bougie de la Havdala après le Kaddich Titkabal après Arvit et ensuite on lit Ei’ha, les Lamentations. Une femme, Achkenaze ou Séfarade, qui n’a pas entendu la bénédiction de « Boré Méoré Haech » la recitera elle-même sur une bougie. On ne recite pas la bénédiction de « Boré Miné Bessamim » sur les Bessamim. Le Dimanche soir à la sortie du jeune on fait la Havdala sur un verre de vin seulement en recitant la bénédiction de « Boré Péri Haguéfen » et « Hamavdil ». On ne recite pas les bénédictions de « Boré Méoré Haech » et « Boré Miné Bessamim » sur la bougie et les Bessamim. (Cf Choul’han Arou’h 556, 1 et commentateurs)
- D’après le Rama, on recite « Bore Méoré Haech avant Ei’ha » (cf Michna Broura 1) et on ne recite pas le Kaddich Titkabal apres mais, juste apres la Amida. (cf Rama 559, 4; Minhaguim Lerav Aizik Tirna; Loua’h Erets Israel du Rav Tikotsinski)
- Si on a oublie de reciter « Boré Meore Haech » à la sortie du Chabbat, on recitera cette bénédiction sur une bougie lorsque l’on s’en souviendra tant que n’est pas encore arrivée l’aube. (Kaf Ha’haim 556, 3; Michna Broura 1)
- Quelqu’un qui doit manger pendant Ticha Béav qui tombe un Dimanche, ne fera pas la Havdala immédiatement à la sortie du Chabbat mais quand il aura besoin de manger. Si on a juste besoin de boire, on a le droit de boire avant la Havdala.
- Quelqu’un qui doit manger pendant Ticha Béav qui tombe un Dimanche, doit faire la Havdala sur un verre. Comme cette personne doit également faire attention de ne pas boire de vin qui réjouit pendant Ticha Béav, il est mieux de presser des raisins et d’en boire le jus extrait, ou de faire la Havadala sur un verre de bière. Si il n’en a pas, il prendra du jus raisin; sinon, on prendra du vin.
- Lorsque l’on fait la Havdala sur du vin, on n’en boira qu’une petite gorgée, et on donnera à un enfant qui ne jeune pas de boire la majorité du Réviit. Si on a besoin de boire du vin sur recommandation médicale, pourra boire lui-même et acquitter d’autres personnes de la Havadala même si elles ne mangent pas. (Kaf Ha’haim 556, 9)
- Même les femmes qui ont l’habitude toute l’année d’écouter la Havdala et de ne pas la faire elles-mêmes, si elles ont besoin de manger pendant Ticha Béav feront la Havdala elles-mêmes.
- Quelqu’un qui doit manger pendant Ticha Béav et fait la Havdala la nuit à la sortie de Chabbat et n’a pas encore reciter la bénédiction sur la bougie, recitera trois bénédictions: « Haguéfen », « Boré Méoré Haech » et « Hamavdil », sans « Boré Miné Bessamim ». Si on fait la Havdala après avoir récité la bénédiction sur la bougie, ou le Dimanche en journée, on ne recitera que deux bénédictions: « Haguéfen » et « Hamavdil ».
Brit Mila et Pidyon Haben à Ticha Béav
- Si le huitième jour après la naissance tombe le Dimanche Dix Av et que l’on jeune le Ticha Béav repoussé du Chabbat au Dimanche, d’après la loi, il est permis au Mohel, au Sandak, au père et à la mère de l’enfant de changer leurs habits après ‘Hatsot, moitié de la journée, de prier Min’ha, de se laver et de manger tout seul à la Brit Mila. Après cela ils n’ont pas besoin de continuer le jeune. D’après certains cela n’est permis que pour le père de l’enfant. Cependant l’habitude aujourd’hui est de suivre l’avis du Knesset Haguédola de ne pas interrompre le jeune, mais juste de changer les vêtements, de faire la Brit Mila à l’approche du coucher du soleil et de manger le repas après la sortie des étoiles.
Il en va de même concernant un Pidyon Haben ce jour-là pour le père et la mère de l’enfant et le Kohen. (Cf Choul’han Arou’h 559, 9; Kaf Hahaim 71-72; 74; Michna Broura 38)