Lors du mois de Adar on lit quatre Parachiyot spéciales: Chékalim, Za’hor, Para et Ha’hodech. Quand les lit-on précisément? Combien de Sefer Torah faut-il sortir et combien de Kaddich il faut reciter? Et si Roch ‘Hodech tombe le même Chabbat comment procède-t-on? Quelles sont les coutumes du 7 Adar, jour du décès de Moche Rabbénou?
Tags: Pourim, Arba Parachiyot, Chékalim, Za’hor, Para, Ha’hodech, 7 Adar.
- Il y a quatre Chabbat dans le mois de Adar et à proximité immédiate où l’on sort deux livres pour la lecture de la Torah: Chékalim, Za’hor, Parah et Ha’hodech. A Jérusalem lors d’un Pourim Méchoulach (Pourim étalé sur trois jours lorsque le 15 Adar tombe Chabbat) on sortira deux livres pour la lecture de la Torah cinq Chabbat consécutifs; en effet le Chabbat de Pourim on lit en plus de la Paracha de la semaine la lecture de Vayavo Amalek.
- On lit la Parachat Chékalim le chabbat précédant le Roch ‘Hodech Adar ou le Roch ‘Hodech lui-même. Parachat Za’hor est lue avant Pourim. Parachat Parah après Pourim des villes entourées de murailles. Parachat Ha’hodech est lue le chabbat précédant Roch ‘Hodech Nissan ou le Chabbat du Roch ‘Hodech. (le moyen mnémotechnique pour se rappeler des interruptions est ‘Zatou Bo Dad Oubayo’, c.-à-d. Roch ‘Hodech Adar peut tomber uniquement les Zabdou, Chabbat (la lettre zain =7), lundi (la lettre bet =2), mercredi (la lettre dalet +4) ou le vendredi (la lettre vav =6). La première lettre représente le jour de la semaine où tombe Roch ‘Hodech et les autres lettres la date de l’interruption pendant le mois de Adar; par exemple Zatou, si Roch ‘Hodech tombe le chabbat le 15 on ne sortira pas de livre supplémentaire.)
- Le responsable du bon fonctionnement de la synagogue doit préparer le deuxième livre de la Torah pour la lecture supplémentaire avant la prière, afin de ne pas causer de Tora’h Tsibour (contrainte au public) pendant la lecture.
- Certaines communautés Ashkénazes ont l’habitude de rajouter des Piyoutim, poèmes liturgiques dans la prière de ces Chabbat (Rama 68, Michna Broura 685, 2).
Chabbat Chékalim
- Il est écrit dans la Michna (Méguila 29a): ‘Roch ‘Hodech Adar qui tombe le chabbat – on lit la Parachat Chékalim’. La Guémara dit: ‘Il a était enseigne là-bas: Le premier du mois de Adar on informe au public de la Mitsva des Chékalim. Rav Tavi a dit au nom de Rav Yochaya: il est dit dans le verset (Bamidbar 28): ‘Ceci est l’offrande de mois en mois’; la Torah nous dit: ‘renouvelle et apporte des sacrifices d’une nouvelle donation’. Et ainsi explique Rachi: ‘On lit la Paracha de Chékalim – pour faire savoir au public qu’ils doivent apporter leur Chékalim en Adar’. Tout ceci afin que les gens préparent leurs Chékalim et les apportent au Temple. Bien que cela ne représente pas une somme importante, en tout et pour tout dix grammes d’argent pur, puisqu’avec cette somme on achetait les sacrifices que l’on apportait toute l’année dont le but est d’expier les fautes du peuple d’Israel, le mauvais penchant s’en mêle. C’est pour quoi on annonce aux gens un mois à l’avance de préparer l’argent nécessaire pour leur donation. Et si quelqu’un n’avait pas payer, le Bet Din lui prenait un gage (cf Rambam Chékalim 1, 9-10).
- D’après Rachi on lit la Paracha de Chékalim de nos jours comme on la lisait à l’époque du Temple pour rappeler l’obligation d’apporter les Chékalim. De nos jours on la lit en souvenir de cette lecture qui avait lieu autrefois. D’après le Lévouch et le Michna Broura (685, 2) ‘nos prières prononcées par nos lèvres remplacent les taureaux que l’on apportait en sacrifice par la lecture de la Parachat Ki Tissa où figure le sujet des Chékalim’. Nous ne pouvons plus apporter physiquement les Chékalim, c’est pour quoi nous lisons cette lecture afin qu’elle soit agréée comme si on l’avait accomplie nous-même (Cf Mikraé Kodech p. 76 dans les notes).
- Le Chabbat qui précède le mois de Adar jouxtant le mois de Nissan (c.-à-d. lors d’une Chana Méoubéret, année embolismique comme cette année la Parachat Chékalim est lue le Chabbat précédant le Roch ‘Hodech Adar II et non Adar I qui est éloigné qui mois de Nissan) on sort deux rouleaux de la Torah. L’habitude des Séfaradim est de faire monter sept personnes dans le premier livre pour lire la section hebdomadaire, puis on recite le demi-Kaddich et le Maftir lit dans le deuxième livre le début de la Paracha Ki Tissa, jusqu’à ‘Lé’haper Al Nafchoté’hem’ et l’on recite à nouveau le demi-Kaddich avant de lire la Haftara ‘Vayi’hrot Yéhoyada’. L’habitude des Ashkenazim par contre est de reciter le Kaddich une seule fois après la lecture des sept montées dans le premier livre en posant les deux livres sur la Bima lorsque l’on recite le Kaddich.
- Si Roch ‘Hodech Adar tombe le Chabbat, on sortira trois rouleaux. Dans le premier on fera monter six personnes au lieu de sept et on ne recitera pas de Kaddich (sauf si on a fait monter sept personnes en rajoutant des Mossifim par exemple). Dans le deuxième livre on fera monter le septième qui lira la lecture de Roch ‘Hodech depuis ‘Oubéyom Hachabbat’ jusqu’à ‘Ou’hnisko’ et on recitera alors le demi-Kaddich. Le Maftir lit dans le troisième livre la Paracha Ki Tissa et on dira à nouveau Kaddich.
- On recite la Haftara ‘Vayi’hrot Yéhoyada’. Et on lit le premier verset et le dernier verset de la Haftara de Chabbat et Roch ‘Hodech ‘Ko Amar Hachem Hachamayim Kissi’. Le Minhag des ashkenazim est de ne pas rajouter les versets de la Haftara de Roch ‘Hodech.
Chabbat Za’hor
- D’après la Michna Méguila (29) il faut lire la Parachat Za’hor à proximité de Pourim afin de juxtaposer l’extermination d’Amalek à celle d’Haman, qui était son descendant (Rachi ibid) comme il est écrit: « Et ces jours seront commémorés et accomplis. »
- On sort deux rouleaux de la Torah et on lit dans le premier sept montées de la Paracha de la semaine, on recite le demi Kaddich, le Maftir lit dans le deuxième rouleau la Parachat Za’hor et recite le demi Kaddich, on lit la Haftara « Pakadti » (le Minhag des Séfaradim et de rajouter au début de la Haftara le verset « Vayomer Chmouel ») et on termine la prière comme un Chabbat ordinaire. L’habitude des Ashkénazim est de ne reciter qu’un seul Kaddich en posant les deux rouleaux sur la Bima.
- La lecture de la Parachat Za’hor est une obligation d’ordre toranique (Choul’han Arou’h 685, 7). Certains disent qu’il en est de même pour la lecture de la Parachat Parah; il faudra donc la lire à haute et intelligible voix afin que toute l’assistance puisse entendre correctement et se concentrer pour s’acquitter de leur obligation. De même le ‘Hazan pensera à acquitter l’assistance par sa lecture. Et il est bon de l’annoncer et leur rappeler avant le début de la lecture. (Certains ont l’habitude de reciter un Léchem Yi’houd spécialement écrit pour cela avant la lecture – cf Kaf Ha’haim 685, 33)
- Il est bon de lire la Parachat Za’hor dans le Sefer Torah le plus Méhoudar qui se trouve dans la synagogue. Chacun aura à cœur d’écouter la lecture de la Parachat Za’hor dans un Sefer Torah et dans la prononciation et la cantillation correspondant à sa tradition. Cependant, a posteriori, on peut s’acquitter de cette lecture dans tout Sefer Torah et toutes les prononciations.
- Certains disent que les femmes sont dispensées de la lecture de la Parachat Za’hor, et telle est l’habitude des Séfaradim. Si elles veulent se rendre à la synagogue pour écouter la lecture, elles doivent penser à ne prendre sur elles cette bonne habitude comme un vœu. Certains disent que les femmes y sont astreintes, et telle est l’habitude des Ashkénazim (Kaf Ha’haim 30; cf Torah Lichma 187).
Chabbat Parah
- L’avant dernier Chabbat du mois de Adar (et si Roch ‘Hodech Nissan tombe Chabbat, le dernier Chabbat de Adar) on sort deux rouleaux de la Torah. Dans le premier on lit les sept montées de la Paracha de la semaine, on recite le demi Kaddich, le Maftir lit dans le deuxième rouleau la Paracha de « Zot ‘Houkat Hatorah ». On recite une nouvelle fois le demi Kaddich et on lit la Haftara « Ben Adam Bet Israel » (Yé’hezkel 36). L’habitude des Ashkénazim est de ne reciter qu’un seul Kaddich, à la fin de la lecture du premier Sefer Torah, en posant les deux rouleaux sur la Bima. (Choul’han Arou’h ibid 3)
Chabbat Ha’hodech
- Le Chabbat précédant le Roch ‘Hodech Nissan on sort deux rouleaux de la Torah. Dans le premier on lit les sept montées de la Paracha de la semaine, on recite le demi Kaddich, le Maftir lit dans le deuxième rouleau la Parachat Bo « Ha’hodech Hazé La’hem », on recite une nouvelle fois le demi Kaddich et on lit la Haftara « Barichon Béé’had La’hodech » (Yé’hezkel 45, 18). ). L’habitude des Ashkénazim est de ne reciter qu’un seul Kaddich, à la fin de la lecture du premier Sefer Torah, en posant les deux rouleaux sur la Bima. (Choul’han Arou’h ibid 4)
- Si la veille de Roch ‘Hodech Nissan tombe le Chabbat, l’habitude des Séfaradim est de rajouter le premier et le dernier verset de la Haftara « Ma’har ‘Hodech ».
Sept Adar
- Le sept Adar est le jour du décès de Moche Rabbénou; certains ont l’habitude de jeuner ce jour-là et d’organiser une Hilloula à la sortie du jeune. Il existe un recueil d’étude et de prières spécialement écrites par le Ben Ich ‘Hay pour ce soir. Les gens de la ‘Hévra Kadicha, qui s’occupent de la toilette et de l’enterrement des morts, ont plus particulièrement l’habitude de jeuner le sept Adar et d’organiser un repas à la sortie du jeune, car ils font toute l’année du ‘Hessed chel Emet, la véritable charité, bienfaisance, avec les défunts, comme l’a fait Hachem avec Moche Rabbénou qui s’est occupe de son enterrement.
- Haftara lors de la lecture du Chnayim Mikra
- Pendant ces Chabbatot des quatre Parachiyot, certains disent qu’après la lecture du Chnayim Mikra il faut lire la Haftara des quatre Parachiyot, c.-à-d. pour Chékalim, Za’hor, Parah, Ha’hodech on lira la Haftara qui a trait à ces Parachiyot et non la Haftara correspondant à la lecture de la semaine (Michna Broura 285, 2). Cependant d’après le Kaf Ha’haim on lira la Haftara de la Paracha de la semaine (Cf Kaf Ha’haim 286, 36).