Le jour de Pourim est un jour riche en Mitsvot: lecture de la Méguila, Michloa’h Manot, Matanot Laévyonim et le Michté, le festin. Où fête-on Pourim le 14 Adar et où le 15? Rappel des lois du Taanit Ester précédant la fête de Pourim.
Tags: Pourim, Taanit Ester, Michloa’h Manot, Matanot Laévyonim, Michté.
Taanit Ester
- Lorsque rentre Adar on multiplie la joie. Le 13 Adar on jeune le Taanit Ester et on recite Anénou dans la prière de la Amida, on sort un Séfer Torah à Cha’harit et à Min’ha, on fait monter trois personnes dans la Paracha de Vayé’hal. Si le 13 tombe le Chabbat on avance le jeune au Jeudi.
- L’habitude des Séfaradim est que le ministre-officiant ainsi que les fidèles recitent Anénou dans la prière de Cha’harit ainsi qu’à Min’ha. Les Ashkenazim ont l’habitude qu’uniquement le ‘Hazan recite Anénou lors de la répétition de la Amida de Cha’harit et de Min’ha tandis que les fidèles ne le recitent qu’à Min’ha.
Les villes entourées de murailles
- Toute ville qui était entourée de murailles à l’époque de Josué, même si elle n’est plus entourée de nos jours, procède à la lecture de la Méguila le 15 Adar. Sinon on lira la Méguila le 14 Adar.
- Les villes en Israel ou en diaspora sur lesquelles il y a un doute si elles étaient entourées de murailles à l’époque de Josué, lisent la Méguila le 14 Adar et le 15; cependant le jour principal de Pourim est fêté le 14 où on recite les bénédictions sur la Méguila, on lit dans la Torah et on intercale ‘Al Hanissim’ dans la Amida, on accomplit les autres Mitsvot de Pourim, tandis que le 15 on lit la Méguila sans bénédiction, on ne lit pas dans la Torah et on ne rajoute pas ‘Al Hanissim’; par contre on fera un repas ainsi que les Michloa’h Manot et les Matanot Laévyonim, mais on ne les multipliera pas comme on le fait la veille. (Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 688, 1; 3; 4; Ben Ich ‘Hay Pourim 14)
Arvit du soir de Pourim
- La veille de Pourim les Séfaradim ont l’habitude de rajouter le Psaume (22) ‘Lamnatséa’h Al Ayélet Hacha’har’, puis de prier Arvit comme tous les jours, on rajoute ‘Al Hanissim’ dans la Amida. Après la Amida et le demi Kaddich on lit la Méguila avec ses bénédictions avant et après, suite à quoi on dit ‘Véata Kadoch’ et on termine la prière comme d’habitude.
Cha’harit de Pourim
- Le jour de Pourim on recite la prière de Cha’harit comme un jour de semaine (cf Choul’han Arou’h 693), on rajoute ‘Al Hanissim’ dans la bénédiction de Modim, on recite le demi Kaddich, on sort un Séfer Torah et on fait monter trois personnes dans la lecture de la Paracha de Béchala’h. On répète le dernier verset afin de compléter les dix versets. D’après le Rama on ne répète pas le dernier verset (cf Michna Broura 10 concernant la raison). L’officiant recite le demi Kaddich, Achré, Ouva Létsiyon jusqu’à ‘Méata Véad Olam’ et on lit la Méguila. Il est bon de reciter le Léchem Yi’houd avant de commencer et on recite deux bénédictions seulement avant la lecture et une après, d’après le Rama on ne recite cette dernière qu’en présence d’un Minyan. Après la lecture de la Méguila on reprend depuis « Véata Kadoch’, et on termine la prière comme tous les jours.
Les bénédictions
- Le soir on recite avant la lecture de la Méguila trois bénédictions: 1. ‘Al Mikra Méguila’ 2. ‘Chassa Nissim’ 3. ‘Chéé’hiyanou’. Après la lecture on recite ‘Harav et Rivénou’. (Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 692,1)
- Il est bon que deux personnes se tiennent aux côtés de l’officiant, un à sa droite l’autre à sa gauche. L’assistance doit se lever pendant les bénédictions au début et à la fin. L’officiant recite le ‘Léchem Yi’houd’, ‘Birchout Moray Vérabotay’, recite les bénédictions et commence à lire. A la fin de la lecture, tout celui qui détient une Méguila cachère doit l’enrouler et seulement ensuite l’officiant recite la dernière bénédiction.
- Si quelqu’un a une Méguila cachère et qu’il veut la lire lui-même quand l’officiant la lit pour l’assemblée et qu’il ne souhaite pas s’acquitter des bénédictions de l’officiant peut les réciter lui-même à voix basse. (Ben Ich ‘Hay Pourim 11, Rav Péalim vol. 4 Ora’h ‘haim 33)
- Chéé’hiyanou: d’après le Choul’han Arou’h on ne recite pas la bénédiction de Chéé’hiyanou en journée car on l’a déjà récitée la nuit, tandis que d’après le Rama, et telle est l’habitude des Ashkenazim on la recite une nouvelle fois le matin (ibid 692, 1). Un Séfarade qui a oublié de reciter la bénédiction de Chéé’hiyanou la nuit, s’acquittera le matin par la bénédiction d’un Ashkénaze ou revêtira un habit neuf et recitera lui-même la bénédiction en pensant à s’acquitter de la bénédiction de la Méguila.
- Si on a oublié de reciter la bénédiction de Chéé’hiyanou, on la recitera là on s’en rappelle tant que l’on n’a pas atteint le verset des dix noms d’Haman, car un fois passé ce stade même si on n’a pas encore terminé la lecture de la Méguila on ne peut plus reciter la bénédiction de Chéé’hiyanou. (Ben Ich ‘Hay ibid 5)
- Il est bon de penser à s’acquitter des de la Mitsva du repas et des Michloa’h Manit à l’écoute de la bénédiction de Chéé’hiyanou.
- L’officiant qui lit la Méguila doit reciter les bénédictions au début et à la fin de la lecture debout, de même qu’il doit se tenir debout pendant toute la lecture par respect du public; par contre l’assemblée des fidèles n’a pas besoin de rester debout pendant la lecture. (Ben Ich ‘Hay ibid 4, Rav Péalim vol. 4, 33)
- Si on lit la Méguila seul, en l’absence d’un Minyan de dix personnes, d’après le Choul’han Arou’h on recite toutes les bénédictions, avant et après la Méguila; tandis que d’après le Rama on ne peut reciter la bénédiction après la lecture qu’en présence d’un Minyan (Choul’han Arou’h ibid, Rama, Biour Hala’ha Ela). Le Ben Ich ‘Hay écrit: « celui qui lit tout seul recitera aussi la dernière bénédiction sur la Méguila, et telle est l’habitude dans notre ville Bagdad et ainsi il convient d’instituer dans tous lieux, afin de ne pas perdre cette bénédiction précieuse. (Ben Ich ‘Hay 13; cf Birké Yossef 692, 4 au nom du Radvaz et Moed Lékol ‘Hay 31, 107)
- Avant de commencer les bénédictions, il faut dérouler entièrement la Méguila comme une lettre, il faut à cet effet prévoir un lutrin ou une chaise afin que la Méguila ne traine pas par terre (Ben Ich ‘Hay ibid 4). Certains disent qu’il n’y a pas besoin de dérouler toute la Méguila au début, mais uniquement au fur et à mesure (cf Nahar Mitsraim Pourim 4). On a l’habitude que seul l’officiant déploie la Méguila avant la lecture car il a de la place sur la Bima. (A’haronim, cf Kaf ha’haim 690, 104)
- On fera attention de ne pas reciter les bénédictions lorsqu’on enroule ou déroule la Méguila.
La Lecture de la Méguila
- Tout le monde est astreint à la lecture de la Méguila, les hommes et les femmes, cependant les femmes qui savent lire écouteront la Méguila d’un homme. Si elles n’ont pu se rendre à la synagogue, elles l’écouteront d’un homme qui la reliera pour sa femme et les autres femmes se trouvant dans la maison. Si cet homme l’a déjà lu à la synagogue et qu’il la relie pour les femmes, il ne recitera pas les bénédictions pour celles-ci, de même que les femmes ne reciteront pas les bénédictions (Ben Ich ‘Hay ibid 1). Cependant d’après le Michna Broura (692, 11) même si un homme s’est déjà acquitté de la lecture de la Méguila il recitera à nouveau les bénédictions pour les femmes, mais dans une version légèrement différente: ‘Lichmoa Méguila’ (de même écrit le Kitsour Choul’han Arou’h 141, 16) . Si il n’y a aucun homme pouvant lire la Méguila pour une femme, elle doit la lire elle-même sans benediction.
- Il est interdit de manger avant la lecture de la Méguila, que ce soit le jour ou la nuit (Cf Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 692, 4, Ben Ich ‘Hay ibid 11, Michna Broura 15, Kaf Ha’haim 37); certains permettent de gouter un fruit ou un gâteau.
Matanot Laévyonim
- Il faut donner le jour de Pourim deux Matanot, cadeaux à au moins deux indigents, et tout celui qui rajoute et multiplie les dons sera béni. Il faut donner en journée et non la nuit. Si on voit distribuer de la nourriture, il faut donner un minimum un volume de trois œufs (163 grammes); si on donne de l’argent, il faut donner de quoi acheter du pain dans cette quantité, et certains pensent qu’il faut donner de quoi acheter du pain avec un accompagnement.
- Même un pauvre qui se nourrit de l’aumône est astreint aux Matanot Laévyonim, mais certaines opinions le dispensent (Pri ‘Hadach). D’après le Torah Lichma un pauvre peut donner à un autre pauvre et celui-ci lui rendra plus tard. On peut même rendre les pièces que l’on a donné. (Ben Ich ‘Hay 15)
- Le Rambam écrit (Hil’hot Méguila et ‘Hanouka 2, 17): « il vaut mieux multiplier les Matanot Laévyonim que de multiplier les Michloa’h Manot ou d’organiser un grand repas, car il n’y a pas de plus grande et resplendissante joie que de réjouir le cœur des pauvres, des veuves et des orphelins, et des étrangers, car celui qui réjouit le cœur des dénués est comparé à la Ché’hina, la Présence Divine.
Michloa’h Manot
- Chacun doit envoyer à son ami deux plats d’au moins deux sortes, le jour de Pourim et non la nuit. Il faut envoyer un met et non des sucreries ou des gâteaux, selon les termes du Rambam et du Choul’han Arou’h (694, 5): « Il faut envoyer a son ami deux plats de viande ou de nourriture »; on s’efforcera de préparer au moins un Michloa’h Manot de la sorte. Il faut placer chaque plat dans un ustensile différent et non dans le même plat. Il faut envoyer le Michloa’h Manot à un adulte (de plus de treize ans); par contre on peut s’acquitter des Matanot Laévyonim en les donnant à un enfant (Ben Ich ‘Hay 16). Une femme est également astreinte aux Michloa’h Manot et aux Matanot Laévyonim (Ben Ich ‘Hay 17). Le Rama (695, 4) écrit: « un homme enverra les Michloa’h Manot à un homme et une femme à une femme, mais concernant les Matanot Laévyonim il n’y a pas de problème. »
Séouda
- C’est une Mitsva de d’abonder dans le repas de Pourim. Le moment principal du repas est pendant le jour, et si on l’a fait la nuit, on ne s’est pas acquitter. D’après la Kabbala, il est bon d’organiser le repas le matin avant ‘Hatsot, la moitié de la journée. Ceux qui ont l’habitude de manger après ‘Hatsot prendront soin de prière Min’ha avant de commencer à manger, car il est interdit de manger un grand repas avant Min’ha de peur de l’oublier (Choul’han Arou’h 695, 2; cf Kaf Ha’haim 23, Maassé Rav 238)
- Il est bon de manger des graines le jour de Pourim en souvenir des graines qu’ont consommé Daniel et ses compagnons et du miracle qu’Hachem leur a accompli (Choul’han Arou’h 695, 2, Michna Broura 12 selon lequel Ester aussi a consommé des graines; Kaf Ha’haim 25, Ben ich ‘Hay 19).
- Un homme doit se saouler le jour de Pourim jusqu’à ce qu’il ne distingue plus entre ‘Arour Haman’ et ‘Barou’h Morde’hay’, mais il n’y a pas besoin d’arriver à ce stade (Choul’han Arou’h 695, 2)
Travail
- On ne travaille pas le jour de Pourim, de même que les femmes ne doivent pas faire la lessive. On ne peut se couper les cheveux le jour de Pourim même par l’intermédiaire d’un Non-Juif, même si Pourim tombe le vendredi (Ben Ich ‘Hay 21). D’après le Choul’han Arou’h tout dépend de l’habitude. Mais de toute façon il convient de s’abstenir de tout travail le matin si on accomplit le repas avant ‘Hatsot. Si on organise le repas l’après-midi, on s’abstiendra de travailler à ce moment.
- Le jour de Pourim on revêt les habits de Chabbat ou d’autres beaux habits mais pas les habits de la semaine, car « c’est le jour qu’Hachem a fait que l’on doit s’y réjouir ». Il faut faire attention de les revêtir dès la veille (Choul’han Arou’h 695, 2, rama, cf Kaf Ha’haim 13)
Avélout: lois du deuil pendant Pourim
- Une personne en deuil de ses parents pendant les douze mois, même pendant les Chiva doit accomplir les Michloa’h Manot. Il ne les multipliera pas mais n’enverra qu’a une seule personne; par contre les autres ne peuvent lui envoyer (Choul’han Arou’h 696, 6; Ben Ich ‘Hay 18). Si on lui a envoyé, l’endeuillé les acceptera, mais il est mieux qu’une autre personne de la famille qui n’est pas en deuil les accepte à sa place. Si l’endeuillé est un indigent, on a le droit de lui envoyer des Michloa’h Manot même conséquents.