Importance de la Mitsva de Séfirat Haomer, le compte du Omer. Quel est l’heure idéale pour compter le Omer et quelle bénédiction faut-il reciter? Que faut-il reciter après le compte? Que fait-on en cas d’erreur ou d’oubli? Qui y est astreint et qui en est dispensé? Quelles sont les lois du deuil que l’on pratique pendant cette période?
Tags: Séfirat Haomer, compte du Omer, deuil.
- Il est écrit dans la Torah: « Vous compterez pour vous le lendemain du Chabbat, à partir du jour où vous apporterez l’offrande du Omer du balancement, sept semaines entières » (Vayikra 23, 15). Nos Sages ont reçu par tradition que ce Chabbat est le premier jour de fête de Pessa’h, appelé également « Chabbat » dans la Torah. Ainsi à la sortie du premier jour de la fête de Pessa’h, nous commençons à compter le Omer jusqu’à la fin des sept semaines.
- Le Zohar Hakadoch accentue l’importance de la Mitsva du compte du Omer: « Tout celui qui ne compte pas ce compte des sept semaines pour mériter de se purifier, n’est pas appelé pur, ne parvient pas à la pureté et ne mérite pas d’avoir une part dans la torah. »
- D’après certains une demi-heure avant l’heure du compte du Omer, c.-à-d. une demi-heure avant le coucher du soleil, il est interdit de manger un repas, seule la consommation d’un encart de moins d’un Kabeitsa de pain. Si on a déjà commencé à manger, d’après certains il faut s’arrêter de manger l’heure du Omer venue pour compter, d’après d’autres il n’y a pas d’obligation de s’arrêter. Il est bon de s’arrêter pour reciter la bénédiction afin de compter et ensuite reprendre son repas. (cf Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 489, 4 et commentateurs adloc)
- On a tout à fait le droit de manger des fruits par exemple, avant de compter le Omer.
- On a l’habitude de reciter le ‘Léchem Yi’houd’ avant la Séfirat Haomer, et il faut faire attention le dernier jour du compte du Omer de ne pas lire le verset: « et vous compterez … sept semaines »; et même si on l’a lu, on peut quand même compter le Omer avec bénédiction car cela ne pose pas de problème.
Bénédiction
- C’est une Mitsva qui incombe à chacun de compter le Omer comme il est écrit dans la Torah: « Et vous comptera pour vous ». Cependant si on a pensé à s’acquitter du compte et de la bénédiction d’autrui, et que celui qui a compté et béni a pensé à l’acquitter, a posteriori on est acquitté. (cf Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 489, 1 et commentateurs)
- On ne recite pas la bénédiction de Chéé’hiyanou sur le compte du Omer. (Kaf Ha’haim 489, 3; Haggadat Ora’h ‘Haim p. 226, 5)
- Il faut reciter la bénédiction et le compte du Omer debout; a posteriori si on l’a recite en étant assis, on s’est acquitté. Une personne âgée ou malade qui a du mal à se lever peuvent reciter le compte du Omer en étant assis. (Kaf Ha’haim 489, 15-16)
- Il faut a priori avant de commencer à reciter la bénédiction savoir sur quoi se rapporte cette bénédiction, c.-à-d. de savoir quel jour on compte dans le Omer. A posteriori, si on a commencé à reciter la bénédiction sans connaitre le jour du Omer en comptant répéter ce qu’on entendra d’une tierce personne, on s’est acquitté.
Horaire idéal
- La Mitsva consiste à compter le Omer à la nuit tombée, après la sortie des étoiles, c’est pourquoi il faut compter le Omer immédiatement après s’en être rappelé et ne pas le repousser à plus tard. A posteriori on peut compter avec bénédiction toute la nuit jusqu’à l’aube. (cf Kaf Ha’haim 489, 12)
- On peut procéder au compte du Omer même avant la prière de Arvit à condition que les étoiles soient déjà apparues; certains font attention de compter après la prière, et si il y a un risque d’oubli, on pourra compter même avant. (cf Kaf Ha’haim ibid 43)
- Certains ont l’habitude de compter après le Kaddich Titkabal que l’on recite après la Amida de la prière de Arvit, cependant l’habitude des Séfaradim de Jérusalem est de compter après Aleinou Léchabéa’h. (Kaf Ha’haim ibid 102)
- A la sortie du Chabbat et du jour de fête on compte le Omer avant la Havdala, afin de retarder la sortie du Chabbat. (Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 489, 9; Kaf Ha’haim adloc)
- Tset Hako’havim, la sortie des étoiles, en Israel est treize minutes et demie après le coucher du soleil. Cependant il est recommandé de se montrer strict et de compter à la nuit sure, c.-à-d. 25 minutes après le coucher du soleil (Kaf Ha’haim 489, 44). Les autres endroits du globe suivront l’horaire imprimé dans les différents calendriers locaux.
- On a l’habitude de compter également le matin après la prière de Cha’harit sans bénédiction. (Nahar Mitsraim)
Le compte de l’officiant
- L’habitude répandue est que l’officiant recite d’abord la bénédiction avant de compter et ensuite l’assistance recite la bénédiction. Celle-ci doit faire attention de penser à ne pas s’acquitter par la bénédiction de l’officiant. (Kaf Ha’haim 489, 14)
- Dans certains endroits, l’officiant recite la bénédiction et le compte après l’assemblée afin qu’il n’y ait pas de doute si l’officiant les a acquittés. (Kaf ha’haim ibid)
- Celui qui ne peut reciter la bénédiction car il a oublié de compter un jour pensera à s’acquitter avec la bénédiction de l’officiant. Il est bon que l’officiant pense toujours explicitement à acquitter par sa bénédiction uniquement celui qui ne peut la reciter.
Après la Séfirat Haomer
- Il est bon de penser chaque soir à un mot du Mizmor ‘Lamnatséa’h Bineguinot … Elokim Yé’honénou’, de même que de penser à une lettre du verset ‘Yismé’hou Viranénou’, et à une lettre de la prière ‘Ana Békoa’h’ et de penser à la Séfira du soir. Ainsi le premier soir au pensera à la lettre Youd de ‘Yismé’hou’, au Alef de ‘Ana Békoa’h’, au mot ‘Elokim’ de ‘Lamnatséa’h’ et à la Séfira ‘Hessed du ‘Hessed. Le deuxième soir on pensera à la lettre Sin de ‘Yismé’hou’, au Bet de ‘Békoa’h’, au mot ‘Yé’honénou’, et à la Séfira Guévoura du ‘Hessed. (Haggadat Ora’h ‘Haim p. 207, 6; Kaf Ha’haim 489, 8)
- Apres le compte du Omer on recite le ‘Hara’haman Hou Ya’hzir…’ puis tout le ‘Ana Békoa’h’, et le psaume ‘Lamnatséa’h Bineguinot’ qu’il est bon de lire sous forme de Ménorah. (Kaf Ha’haim ibid)
- Celui qui a oublié de compter le Omer toute la nuit, se rattrapera le lendemain sans bénédiction, jusqu’au coucher du soleil et d’après certains jusqu’à Ben Hachemachot (même si il a déjà prié Arvit), et les nuits suivantes il pourra continuer à compter avec bénédiction. Par contre si il a oublié de compter toute la journée, il faudra compter les nuits suivantes sans bénédiction. (Choul’han Arou’h 489, 7-8)
- Si il s’en est rappelé après le coucher avant la sortie des étoiles (soit treize minutes et demie après le coucher du soleil), il comptera immédiatement sans bénédiction; il y a alors une controverse si il peut continuer à compter avec bénédiction les nuits suivantes et l’habitude est d’être indulgent et de continuer à compter avec bénédiction les soirs suivants. (Kaf Ha’haim ibid 83)
- Si on a complètement oublié de compter une nuit et tout le jour suivant, on ne peut plus compter avec bénédiction. Cependant on a encore l’obligation de compter. Il est bon par conséquent d’écouter la bénédiction de la bouche de quelqu’un d’autre qui pense à l’exempter ou de l’officiant. Si il n’y a personne pour l’acquitter on recitera la bénédiction sans le nom divin et on le pensera dans son for intérieur uniquement. (cf Haggadat Ora’h ‘Haim p. 209, 11)
- Si on s’est trompé et on a compté un nombre erroné correspondant à un autre soir: si on s’en rend compte pendant la nuit on comptera correctement avec bénédiction. Si on s’en rend compte en journée, on comptera alors sans bénédiction, et le soir on pourra continuer à compter avec bénédiction. Cependant si on s’en est rendu compte qu’une fois la nuit tombée on ne peut plus continuer à compter avec bénédiction: cela s’apparente à celui qui n’a pas compté du tout. (cf Kaf Ha’haim 489, 87)
- Celui qui se trompe dans le compte du Omer en se trompant dans le compte des semaines après avoir compter le nombre de jour correct, peut continuer à compter les jours suivants avec bénédiction. (cf Kaf Ha’haim ibid 22-23)
- Celui qui a oublié de compter le soir de Lag Baomer mais a mentionné dans sa conversation avec son ami « aujourd’hui c’est Lag Baomer », peut s’appuyer sur cette mention pour continuer à compter avec bénédiction. (cf Haggadat Ora’h ‘Haim p. 210, 15)
- Certains ont l’habitude de mentionner le Omer dans les lettres qu’ils rédigent pendant cette période et écrivent en entête de leur lettre: « aujourd’hui, tel et tel jour du Omer » ou bien « aujourd’hui, tel et tel jour des trésors » (jeu de mot entre Matmonim, trésors, et Mat Monim, les 49 que l’on compte). Si on a écrit de la sorte dans une lettre et que l’on a oublié de compter par la suite toute la nuit et toute la journée, d’après certains on peut continuer à compter avec bénédiction les autres jours. (cf Kaf Ha’haim 489, 84)
Différents problèmes
- Si on a compté sans reciter la bénédiction on s’est quand même acquitté. Il faut donc faire attention si quelqu’un demande à partir de Ben Hachemachot et au-delà quel est le compte du soir de lui répondre « hier il était tant et tant », car si il répond par le nombre approprié du jour il ne peut plus reciter la bénédiction ce jour-là et on comptera sans bénédiction. (Choul’han Arou’h 489, 5)
- Si on a répondu que le compte des jours ou des semaines uniquement par exemple le septième jour on a répondu « aujourd’hui cela fait une semaine », on ne peut plus compter ce soir-là avec bénédiction et on comptera sans bénédiction. Certains se montrent strict uniquement depuis Ben Hachemachot, la pénombre, toutefois il est bon de se montrer strict depuis Plag Hamin’ha (une heure et quart avant le coucher du soleil. Cependant si on a répondu avant le Plag Hamin’ha on pourra continuer à compter avec bénédiction. (Kaf Ha’haim ibid 52; 54; Haggadat Orah ‘Haim p. 210, 18)
- Certains se montrent indulgent si on n’a pas dit: « Aujourd’hui tel et tel jour » de pouvoir compter le soir même avec bénédiction. D’autres sont encore plus indulgents que même si il a dit: « Aujourd’hui tel et tel jour » mais n’avait pas l’intention de compter le Omer, pourra compter avec bénédiction le soi-même. (Kaf Ha’haim ibid 53; 58)
- Si au lieu de compter en toutes lettres on a compté avec une abréviation par exemple: « Aujourd’hui c’est le Guimel LaOmer » au lieu de « troisième jour du Omer » n’a pas besoin de recompter avec bénédiction, mais on recomptera sans bénédiction. Si on ne s’est pas repris, on pourra quand même continuer à compter les jours suivants avec bénédiction. C’est pourquoi il faut faire particulièrement attention le soir de Lag Baomer de ne pas dire les mots « Lag Baomer » tant que l’on n’a pas compter le Omer avec bénédiction. (Kaf Ha’haim ibid 24, Haggadat Ora’h ‘Haim p. 210, 14)
- Si on a récité la bénédiction avec l’intention de compter le quatrième jour, et après avoir terminé de reciter la bénédiction on s’est rendu compte qu’il faut compter le cinquième jour, on comptera le cinquième jour sans recommencer la bénédiction. De même si on s’est trompé dans le compte, par exemple qu’il fallait dire « le sixième jour » et que l’on a dit « le cinquième jour », si on s’en est rendu compte immédiatement on se corrigera sans refaire la bénédiction; mais si on s’est interrompu plus que « To’h Kédé Dibbour », il faut refaire la bénédiction. (cf Kaf Ha’haim ibid 75-77; Haggadat Ora’h ‘Haim p. 210, 16)
- Si au moment de la bénédiction on avait connaissance du jour correct mais que l’on s’est trompé au moment du compte, d’après certains on n’a pas besoin de recompter avec bénédiction, mais d’autres contredisent cet avis. C’est pourquoi on recitera la bénédiction sans le Nom Divin que l’on pensera dans son for intérieur uniquement et on comptera le jour adéquat. (Choul’han Arou’h ibid 6, Kaf Ha’haim 75, Rav Péalim vol. 4 Ora’h ‘Haim 6, Haggadat Ora’h ‘Haim p. 210, 17)
- Celui qui est en doute quel est le jour du Omer et n’a pas la possibilité de vérifier ne recitera pas la bénédiction avant de compter car un compte dans le doute n’a pas de sens. Si on a compté sans bénédiction, et le lendemain il s’avère que le compte était exact, on pourra continuer à compter avec bénédiction les jours suivants. Il est bon de procéder de la sorte, même en journée, et de dire: « Aujourd’hui est tel et tel jour du Omer » puis de dire une nouvelle fois: « Aujourd’hui est tel et tel jour du Omer », et si il s’avère que l’un des deux était correct, on pourra continuer et reciter la bénédiction les jours suivants.
Les personnes enjointes et les dispensées
- Les femmes: les femmes sont dispensées de compter le Omer, et d’après la Kabbalah elles ne doivent pas compter du tout. Cependant elles doivent s’abstenir de se couper les cheveux comme les hommes. (cf Kaf Ha’haim 489, 9; Chaar Hakavanot 85,3; Rav Péalim vol. 1, Ora’h ‘Haim Sod Yécharim 12; Michna Broura 3)
- Les enfants: c’est une Mitsva d’inculquer aux enfants de compter les jours du Omer, et ils pourront compter avec bénédiction. Si ils ont oublié de compter un jour avec bénédiction, ils s’abstiendront de bénir les jours suivants.
- Un enfant qui est devenu Bar mitsva au milieu des jours de la Séfirat Haomer et qui a fait attention de compter tous les jours précédant sa Bar Mitsva, pourra continuer à compter avec bénédiction après sa Bar Mitsva. (cf Kaf Ha’haim 489, 94)
38. Onen: une personne dont un des proches est décédé et n’est pas encore enterré que l’on appelle Onen et est dispensé de toutes les Mitsvot de la Torah jusqu’à l’enterrement. Si cette personne était Onen la nuit, il ne comptera pas la nuit, mais comptera le jour sans bénédiction après l’enterrement. Si il sait qu’il restera Onen même le lendemain, il comptera dès le soir sans bénédiction, et pourra continuer à compter avec bénédiction les jours suivants, après l’enterrement. On s’efforcera dans ce cas-là de compter après avoir remis la dépouille à la ‘Hévra Kadicha (cf Kaf Ha’haim ibid 85-86). Le Michna Broura tranche également ainsi et rajoute que si il n’a pas compté la nuit et le jour, comptera les jours suivants sans bénédiction bien q