Q: Faut-il s’assoir pendant la Havdala ou rester debout?
R: Le Choul’han Arou’h écrit: on récite la Havdala assis. Le Rama rajoute: « et certains disent qu’il faut se lever, et ainsi est l’habitude dans nos contrées. » Le Bet Yossef explique les raisons de ces deux opinions. Il rapporte les propos du Kol Bo expliquant qu’il faut reciter la Havdala debout en l’honneur du roi que nous raccompagnons, car ceux qui accompagnent le roi se tiennent debout. Par contre Tossafot pensent qu’il est préférable de s’assoir pour celui qui recite la Havadala ainsi que tout celui qui l’écoute, car cela apparait comme s’étant réunis au même endroit et fixés rendez-vous afin de pouvoir les acquitter. En effet afin de pouvoir s’acquitter l’un l’autre, il faut une Kviyout, une fixation; sans cela on ne peut acquitter quelqu’un d’autre. Cependant Tossafot lui-même écrit que l’habitude est de se tenir debout pendant la Havdala; ils répondent que puisqu’on se rassemble et écoute avec attention dans l’intention de s’acquitter de son obligation de Havdala, cela est suffisant en plus de se lever en l’honneur du roi. Ainsi le Rama écrit dans les lois de la Havdala de se lever, tandis que dans les lois du Kidouch il écrit: « on peut se lever pendant le Kidouch, mais il est préférable de s’assoir », et comme l’explique le Michna Broura, afin de se fixer tous ensemble au même endroit. La différence entre le Kidouch et la Havdala réside dans le fait que lors de la Havdala on se leve en l’honneur du roi pour le raccompagner, point inexistant pendant le Kidouch.
Bien qu’il faille s’assoir lorsque l’on recite une bénédiction, le Kaf Ha’haim explique que lors de la Havdala on ne mange pas, et les convives n’ont pas besoin de boire le vin de la Havdala, c’est pourquoi on peut rester debout en l’honneur du roi. Le ‘Hazon Ich explique quant à lui, fait la distinction entre les Birkot Hanéénim, les bénédictions de la consommation, que l’on doit reciter assis, et les bénédictions sur les Mitsvot que l’on recite debout.
Le Ben Ich ‘Hay écrit que dans certains endroits l’habitude est de se lever pendant la Havdala, et ainsi était l’habitude à Bagdad, contrairement à l’opinion du Choul’han Arou’h. Par contre à Yérouchalaim, il n’y avait pas d’habitude fixe sur ce point, mais les gens faisaient tel que cela se présentait.
En conclusion l’habitude est de se lever lors de la Havdala a la synagogue et de s’assoir à la maison. Dans tous les cas on s’est acquitter de son obligation même si on a fait différemment de son habitude.
Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 296, 6; Kaf Ha’haim 41; Rama 271, 10; Michna Broura 46
‘Hazon Ich Ora’h ‘Haim 19, 8
Ben Ich ‘Hay Chana Chniya Vayetsé 21
Maamar Mordé’hay Responsa vol. 4, 39
Maamar Mordé’hay Chabbat vol. 2, 43, 60