Q: Les femmes sont-elles astreintes à la Havdala?
R: Il existe une controverse concernant le degré d’obligation des femmes au sujet de la Havdala: d’après le Rambam et le Choul’han Arou’h c’est une obligation d’ordre toranique (d’après le Sefer Ha’hinou’h et le Smag c’est même une Mitsva à part entière du compte des 613 Mitsvot). Cette obligation découle de l’enseignement de la juxtaposition des mots Za’hor (Souviens-toi du jour du Chabbat) dans les premières Tables de la loi et Chamor (Garde le jour du Chabbat) dans les deuxièmes Tables de la loi: de même que les femmes doivent observer le Chabbat, elles doivent se souvenir du Chabbat en le sanctifiant par le Kidouch à son entrée et par la Havdala à sa sortie. D’après d’autres, c’est une obligation d’ordre rabbinique uniquement. D’après d’autres encore, les femmes sont exemptées de la Havdala car c’est une Mitsva qui dépend du temps, dont les femmes sont exemptées. Bien que les femmes soient astreintes au Kidouch, l’enseignement de Chamor et Za’hor mentionné plus haut n’entraine que l’obligation du Kidouch qui est récité pendant le Chabbat, mais pas celle de la Havdala que l’on recite après le Chabbat.
Le Choul’han Arou’h écrit que les femmes sont astreintes à la Havdala comme elles le sont du Kidouch, mais que certains contredisent cette opinion. D’après le Rama il est préférable qu’une femme écoute la bénédiction de la Havdala de son mari, et non qu’elle la recite elle-même. Mais le Ba’h pense qu’elle peut reciter la bénédiction elle-même car même si elle est dispensée, elle peut s’inclure dans cette obligation, de même que les femmes Ashkénazes recitent la bénédiction sur le Chofar et le Loulav. L’habitude des Séfaradim est que les femmes recitent la Havdala lorsqu’elles sont seules.
Il en découle une deuxième controverse, si un homme qui a déjà écoute la Havdala à la synagogue peut ensuite acquitter sa femme a la maison. C’est pourquoi certains font attention de penser à ne pas s’acquitter par la Havdala de la synagogue pour pouvoir ensuite reciter la Havdala a la maison pour leur femme, comme le confirme le Ben Ich ‘Hay.
En conclusion, d’après le Rav Zatsal, les femmes Séfarades peuvent reciter la Havdala toute seule, tandis que les femmes Ashkénazes doivent préférablement écouter la Havdala de leur mari; cependant une femme seule recitera la Havdala elle-même.
Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 296, 8; Maguen Avraham 4; Michna Broura 34; Kaf Ha’haim 54
Ben Ich ‘Hay Chana Chniya Vayetsé 22
Maamar Mordé’hay Responsa vol. 4, 40
Maamar Mordé’hay Chabbat vol. 2,