Q: Peut-on faire Séouda Chlichit avant Min’ha?
R: Le Choul’han Arou’h tranche que l’on peut commencer la Séouda Chlichit à partir de l’heure de Min’ha Guédola, c.-à-d. la sixième et demie. Avant cela, on ne peut s’acquitter de son obligation de Séouda Chlichit. Le Rama rajoute: certains disent qu’il est interdit de boire de l’eau entre Min’ha et Arvit car les âmes retournent au Guéhinam à ce moment-là, c’est pourquoi il ne faut pas manger la Séouda Chlichit entre Min’ha et Arvit, mais avant Min’ha; certains disent qu’il est préférable de prier Min’ha d’abord, et telle est l’habitude a priori dans toutes nos contrées. » Et de même tranche le Choul’han Arou’h (232, 2) à propos des lois de Min’ha.
Bien que d’après une opinion mentionnée plus haut, on peut s’acquitter de l’obligation de Séouda Chlichit avant Min’ha, d’après les Kabbalistes on ne peut s’acquitter avant d’avoir prié effectivement Min’ha. En effet le Ben Ich ‘Hay déduit des termes du Arizal qui si on a consommé la Séouda Chlichit avant d’avoir prié Min’ha, on ne s’est pas acquitter même a posteriori. De plus d’après les kabbalistes comme le Rabbi Yéhouda Ptaya, il est permis de prier la prière de Min’ha tôt, dès la sixième heure et demis le Chabbat après-midi, bien d’en semaine, il faut attendre l’heure de Min’ha Ketana, la neuvième heure et demie, à l’approche du coucher du soleil pour pouvoir prier Min’ha a priori selon le Choul’han Arou’h.
Cependant le Rav fait remarquer que cette habitude du rav Ptaya était adéquate à son époque où l’on se levait au Nets pour prier Cha’harit et l’on mangeait le repas du matin assez tôt, on pouvait donc manger la Séouda Chlichit avec appétit dès le début de l’après-midi. Mais de nos jours où l’on se lève tard le Chabbat matin et que l’on mange le repas à l’approche de midi, il n’y a pas lieu de prier Min’ha tôt car on ne mangera la Séouda Chlichit qu’ à l’approche du coucher du soleil.
Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 291, 2; Rama; 232, 1-2
Ben Ich ‘Hay Chana Chniya ‘Hayé Sara 14
Maamar Mordé’hay responsa vol. 4, 37
Maamar Mordé’hay Chabbat vol. 1; 21, 4-7; 26, 51