Q: Peut-on reciter la bénédiction de Mein Cheva du vendredi soir lorsqu’on organise un Minyan en dehors d’une synagogue?
R: Le Bra’ha de Mein Cheva est une bénédiction chère et importante aussi bien d’après la Hala’ha que d’après la Kabbala. La Guémara explique que bien qu’il n’y ait pas de ‘Hazarat Hachats, répétition de l’officiant pendant la prière de Arvit, nos Sages ont institué cette bénédiction à reciter le vendredi soir car leur synagogue se trouvaient à l’extérieur de la ville, et à cause des retardataires qui restent plus longtemps à la synagogue et peuvent se retrouver en danger, nos Sages ont rallongé la prière afin que tout le monde sorte en même temps. Le Tour explique que même de nos jours où il n’y a plus ce danger, on continue de reciter cette bénédiction. Le Bet Yossef rapporte au nom du Rivach et du Rabbi Yts’hak Abouav qu’on ne la recite pas dans un Bet ‘Hatanim, la maison où on se rassemble pour un Chabbat ‘Hatan , et dans un Beit Haavélim, la maison où siègent les endeuillés, car il n’y a pas de retardataire dans ces endroits. Et ainsi tranche le Choul’han Arou’h et le Taz. Le Maguen Avraham rapporte l’opinion du Radvaz selon lequel il ne faut pas protester contre ceux qui la recite dans de tels endroits, mais le Michna Broura rapporte le Pri Mégadim qui remet en doute cette décision à cause de Safek Bra’hot Léhakel. D’après cela si on organise un Minyan dans une salle où il n’y a pas de Sefer Torah, on ne peut reciter la bénédiction de Mein Cheva. Cependant le Rav Réfael Méyou’has dans son livre Mizbéa’h Adama écrit qu’à Jérusalem cela est diffèrent et on recite cette bénédiction dans tout endroit où l’on organise un Minyan car Jérusalem est appelé, « Bayt Malé Séfarim », une maison remplie de livres, de par sa sainteté et son importance, et ainsi écrit le Rav ‘Haim Falagi que Jérusalem est comparée à un Sefer Torah. De même il ressort des mots du Rav Tokatchinski que telle est l’habitude des Ashkenazim à Jérusalem. Mais tout ceci est limité à Jérusalem, en dehors de Jérusalem il faut donc ne pas la reciter. Cependant le Ben Ich ‘Hay écrit que d’après la Kabbala du Arizal il faut reciter la bénédiction de Mein Cheva tous les chabbat même dans un Beit ‘Hatanim ou un Beit Avélim, même si il n’y a pas de Sefer Torah. Ce Minhag c’est propagé à l’époque du Rachach et ainsi le Ben Ich ‘Hay institua à Bagdad. Le Kaf Ha’haim rajoute que bien que cette habitude contredise l’avis du Choul’han Arou’h, on ne dit pas Safek Bra’hot Léhakel si telle en est l’habitude, ni contre le Arizal.
En conclusion, d’après le Rav Zatsal on recitera la bénédiction de Mein Cheva si il y a un Minyan même si ce n’est pas une synagogue, même en dehors de Jérusalem.
Chabbat 24b
Tour et Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 268, 8; 10; Michna Broura 25; Kaf Ha’haim 50; Mizbéa’h Adama; Piské Téchouvot 13
Ben Ich ‘Hay Chana Chnya Vayéra 10
Maamar Mordé’hay Responsa vol. 4, 16
Maamar Mordé’hay Chabbat vol. 2, 25, 70