Q: Quel est le meilleur Mikvé d’après le Rav zatsal?
R: La Guémara Yébamot (82b) rapporte la Michna Mikvaot (7, 2): un Mikvé de 40 Séa, dont on a rajouté une Séa puis retiré une Séa reste Kacher. La Guémara rajoute su nom de Rabbi Yo’hanan que cela n’est permis que jusqu’à la majorité du Mikvé, c.-à-d. 19 Séa. Les Richonim sont en controverse à propos du liquide introduit dans le Mikvé dont parle la Michna. D’après Rachi et Tossafot, la Michna parle de Mé Pérot, jus de fruit, mais dans le cas d’eau il n’y aurait pas de problème de répéter le processus plus de vingt fois: il faut juste s’assurer qu’il reste en permanence 40 Séa d’eau dans le Mikvé. Par contre le Rambam et le Raavad expliquent cette Michna dans le cas de l’eau. Le Roch pose plusieurs questions sur le Rambam qui selon son avis se contredit et rejoint l’avis de Rabbénou Tam que la Michna ne parle que de Mé Pérot et non d’eau. Rav Yossef Karo répond dans ses livres Bet Yossef et Kessef Michné que le Rambam pense que cela n’est interdit qu’à cause de Mariit Ain, que les gens vont penser que l’on peut changer d’un seul coup toute l’eau de pluie du Mikvé avec de l’eau puisée. Le Choul’han Arou’h tranche comme l’opinion du Roch et de Rabbénou Tam qu’il est permis de changer l’eau au fur et à mesure même de nombreuses fois.
D’après cela il sera permis de construire un Otsar Zriya, c.-à-d. que l’on creuse deux fosses, une dans laquelle on se trempe, et une deuxième adjacente et reliée à la première en haut par un trou, remplie d’eau de pluie, dans laquelle on verse de l’eau du robinet. Le trop plein se déverse alors dans la première fosse après avoir était « cachérisée » par l’eau de pluie. On peut ainsi fréquemment changer l’eau du Mikvé pour des raisons sanitaires même dans des endroits où il ne tombe pas beaucoup de pluie. Cependant le Rav Zatsal pensait que cette technique est aussi considérée comme Mariit Ain; seul dans le cas où on puise de l’eau et on la verse dans un Mikvé, puis on retire de l’eau avec un seau de manière manuelle, cela est permis d’après le Choul’han Arou’h. Par contre ce que l’on fait de nos jours où l’on remplit le Mikvé en ouvrant un robinet, cela est problématique. Le Rav Zatsal rapporte que l’habitude à Jérusalem était de faire un Mikvé avec Hachaka, c.-à-d. qu’après avoir rempli directement la fosse où l’on se trempe avec de l’eau du robinet, on la met en contact grâce à un trou dans le mur à une deuxième fosse remplie d’eau de pluie. Il y a une controverse si il faut que ce trou reste ouvert au moment de la Tévila ou si il suffit de l’ouvrir qu’un seul instant: le Choul’han Arou’h se montre indulgent, tandis que le Cha’h rapporte l’opinion du Rabbénou Yérou’ham qui se montre strict. De nos jours on a l’habitude de faire les deux: et Hachaka et Zriya, c.-à-d. que l’on remplit la fosse où l’on se trempe en faisant déborder une première fosse remplie d’eau de pluie en y rajoutant l’eau du robinet; puis une fois que la fosse où l’on se trempe est remplie on la met en contact avec une deuxième fosse remplie d’eau de pluie. Il faut savoir que d’après le ‘Hazon Ich il est mieux de se baser sur la Zriya que sur la Hachaka.
En conclusion d’après le Rav Zatsal il est préférable de se tremper dans un Mikvé où on a fait et la Zriya et la Hachaka. Si on ne peut pratiquer qu’un seul des deux, on fera la Hachaka et non la Zriya.
Choul’han Arou’h Yoré Déa 201, 24
‘Hazon Ich Yoré Déa, Mikvaot 123-124
Maamar Mordé’hay Responsa vol. 2. Yoré Déa 16