Q: Quelle est l’origine du Minhag de Qwater lors d’une Brit Mila, et quelle est sa signification?
R: Le bébé avant la Brit Mila se trouve généralement dans les bras de sa mère. Celle-ci, qui est impure après l’accouchement ne peut le remettre en mains propres à son mari qui doit l’introduire sur les genoux du Sandak. Il faut donc un intermédiaire. Une autre femme prend donc le relais et se saisit de l’enfant des mains de sa mère. Mais il ne sied pas qu’elle le transmette directement au père de l’enfant qui est un homme marié. Elle le transmet donc à son mari qui le tend ensuite au père de l’enfant. Ce couple est appelé Qwater et Qawérit. Le Rama rapporte les propos du Maharil desquels il ressort que le Sandak prenait directement l’enfant des bras de sa femme, et si celle-ci n’était pas là, il le prenait des mains de la mère de l’enfant afin que celle-ci ne rentre pas dans la synagogue. Il n’y avait donc que trois personnes: la mère de l’enfant, la femme du Sandak et le Sandak. Telle était la coutume à Worms et à Francfort, mais la coutume évolua et de nos jours c’est un couple qui prend l’enfant de la mère pour le donner au Sandak, soit quatre personnes. Le Rav Yaakov Lipchits témoigne qu’à Kovno en Lituanie en jeune garçon et une jeune fille revêtus d’un Shtreimel et d’un foulard comme les adultes recevaient l’enfant et le transmettaient au Sandak. On honore en général un couple qui n’a pas encore d’enfant, car c’est reconnu comme étant une Ségoula pour avoir des enfants.
Le mot Qwater vient de l’Allemand Gevater, qui signifie Chouchbin. Le Arou’h Hachoul’han écrit que le mot Kwater vient du mot Kétoret, l’encense, car le père qui exécute la Mitsva de Mila est considéré comme apportant une offrande d’encense. Certains voient l’origine du mot Qwater dans le mot Kfitourin qui signifie en Yiddich lange, car le Qwater offrait les langes aux parents du nouveau-né. D’autres expliquent que c’est la déformation des mots Kévod Tier, car cet honneur (Kévod en hebreux) a lieu à côté de la porte (Tier en Yiddich). Le Rabbi de Loubavitch explique que le mot Qwater provient du Latin Quatro car cette coutume implique quatre personnes: les deux parents du nouveau-né ainsi qu’un deuxième couple.
Tachbets Katan 397; Minhagué Maharil Hil’hot Mila 22, p. 487
Choul’han Arou’h Yoré Déa 265, 11, Rama; Arou’h Hachoul’han adloc
Zi’hron Yaakov chap. 22, p. 66
Otsar Habrit vol. 2, Otsar Minhagué Habrit 6, 1