Question :
Bonsoir Rav : Lorsque le vendeur me propose un prix, est – ce autorisé de marchander un prix ou pas ?
Merci beaucoup
Réponse :
Chalom !
Le sujet est celui de Honnaa, c’est-à-dire des lois concernant les lésions commerciales.
Si vous êtes certaine que le prix qu’on propose est le juste prix et que vous voulez marchander pour « arnaquer » le vendeur, c’est une interdiction de la Torah.
Par contre si vous pensez que le prix qu’il vous propose est exagéré ou qu’il est supérieur au prix dans d’autres endroits, il n’y a pas de problème puisque c’est la façon classique d’acheter des produits.
Si le vendeur n’est pas juif, il n’y a aucun problème, les lois de Honnaa n’étant d’actualité que dans la mesure où il est juif. Ce qui ne veut pas dire qu’il soit permis de provoquer du ‘Hiloul Hachem, c’est-à-dire une mauvaise réputation aux juifs, il faudra donc agir avec tact.
Je vous fait, en votre honneur un petit copier collé d’un prochain livre sur le sujet:
Les décisionnaires écrivent que l’interdiction de procéder à la Honaa et de vendre un objet à un prix exagéré ne concerne que les juifs. En effet, il est écrit dans le verset « Vous ne vous léserez pas les uns les autres entre frères ». De là nous déduisons qu’il n’est pas interdit de léser un non – juif .
Cette autorisation est valable même dans le cas où selon les lois du pays dans lequel on vit, il est interdit de léser les non juifs .
En revanche dans le cas inverse, où le non juif nous aurait lésé, nous pouvons le condamner de sorte à ce qu’il nous rende la somme volée.
En effet, il n’a pas un statut supérieur à celui d’un juif qui nous aurait lésé et dont la Halakha est qu’il doit nous rembourser cette somme d’argent .
Concernant l’erreur faite par un non juif :
Les décisionnaires écrivent que lorsqu’un non juif s’est de lui-même trompé dans le calcul etc. sans qu’on n’en soit coupable, ce n’est pas nécessaire de lui faire part de cette erreur, ni de lui dire quoi que ce soit lorsque celle-ci est à notre avantage.
Prenons le cas d’un client qui aurait acheté une marchandise pour 200 Euros. Le non juif se trompe et lui facture 100 Euros. Le juif n’aura pas le devoir de le lui faire savoir.
Faire en sorte que le non juif se trompe :
En revanche, il existe une discussion entre nos maîtres quant à savoir s’il est autorisé d’employer des astuces malhonnêtes pour le faire se tromper. Certains ont autorisé si on est certain qu’il ne va s’en apercevoir, tandis que d’autres décisionnaires prétendent que c’est interdit même si l’on est certain qu’il ne s’en apercevra jamais .
En pratique la conclusion des décisionnaires est qu’il faut interdire un tel comportement a priori . On veillera donc à ne pas arnaquer y compris un non juif en faisant de sorte à ce qu’il se trompe.
Si cela a déjà été fait, la conclusion des décisionnaires est que ce ne sera pas la peine de lui rembourser la somme en question .
Les décisionnaires ont beaucoup insisté sur le fait que l’argent gagné en trompant les non juifs est un argent non Cacher, et il est à l’origine d’une ruine soudaine. Quand bien même on se servira de cet argent pour accomplir des Mitsvots, celles-ci perdent toutes leur valeur etc. Il conviendra donc de s’éloigner de ce genre de pratiques qui au final n’amènent aucun bénéfice. Il y a un long passage du Béer Haguola à ce sujet.