Question :
Détecteur de mouvements Chabbat
Voilà je viens de déménager et lorsque je sors de chez moi sur mon palier il y a un détecteur de mouvement qui allume automatiquement la lumière. Je ne sais pas si j’ai le droit de sortir pendant Chabbat ce qui fait que je ne peux me rendre a la synagogue. (Ce sont des ampoules ).
Réponse :
Chalom Ouvrah’a!
Il existe deux types d’ampoules : des ampoules à incandescence (avec un fil de fer qui s’allume) et des ampoules qui fonctionnent comme des néons! S’il s’agit de néons, il y a lieu en cas de nécessité de se montrer indulgent :
Le jour vous ne profitez pas de la lumière, et en nuit soit vous fermez les yeux soit vous faites en sorte de pouvoir vous arranger même sans lumière par exemple en tenant la rampe avec vos mains de sorte à ce que même sans lumière vous aurez pu vous arranger et de ce fait, vous ne profitez pas de la lumière.
C’est à cette conclusion que je suis arrivé en discutant de ce sujet épineux avec le Rav Acher Weiss Chlita. (Je sais que certains ne sont pas d’accord avec cela, mais pour une telle nécessité de ne pas être cloué à la maison, il y a lieu d’autoriser, surtout qu’il ne s’agit que de néons et non de lumière dont l’interdiction est de la Torah!)
Nous allons expliquer un peu plus tout cela:
Une personne qui éteint la lumière ou l’allume en passant devant un « œil électronique détecteur », les décisionnaires ne savent pas tout à fait comment considérer cette chose-là.
Cependant le Rav Elyachiv Zatsal considère cela comme n’étant pas la façon habituelle d’allumer ou d’éteindre une lumière et c’est la raison pour laquelle d’après lui, il s’agit d’une interdiction d’ordre Rabbinique pour l’allumage ou d’un Tre Derabanan concernant le fait d’éteindre (le fait d’éteindre étant toujours Derabanan vu qu’on ne vient pas se servir des braises). C’est pourquoi dans un cas de nécessité, on pourra se reposer sur son opinion. Le Rav Chmouel Auerbah n’est pas d’accord avec cela et dit que de nos jours c’est devenu fréquent d’allumer des lumières de cette façon-là.
Une personne qui se trouve dans les toilettes etc. endroit dans lequel une personne souffre lorsqu’elle s’y trouve trop longtemps, et qui dès qu’elle va y sortir, sait que la lumière va s’éteindre: Elle peut tout à fait sortir, qu’elle soit Séfarade ou Achkenaze. La raison en est qu’éteindre c’est Derabanan, et là il s’agit de פסיק רישא דלא ניחא ליה, donc pour la plupart des Sefardim il n’y a pas de problème. Et même pour les Achkenazim, du fait qu’il s’agit d’un cas de souffrance, on peut autoriser. Ainsi a tranché le Rav Elyachiv et d’autres. De surcroit si on ajoute le fait qu’il y aתרי דרבנן (un double Derabanan) vu qu’on éteint de façon pas tout à fait habituelle et de surcroit si on fait avec un שינוי, cela devient plus facile.
Une personne qui se trouve en dehors des toilettes et a urgemment besoin de s’y rendre, or elle sait pertinemment qu’en entrant, une lumière va s’allumer, et elle n’a pas d’autre endroit pour pouvoir aller se soulager, le Rav Elyachiv autorise d’y entrer. C’est un Hiddouch qui est base sur le fait, qu’il considère qu’allumer une lumière d’une telle façon c’est Derabanan vu que ce n’est pas la façon ordinaire d’allumer une lumière de façon tellement indirecte et donc il s’agit d’un Derabanan et on l’autorise pour le כבוד הבריות comme nous l’avons enseigné autrefois concernant le fait de découper du papier toilette בשינוי.
Une personne qui marche dans la rue et sait que lorsqu’elle s’approche de tel immeuble il y a une lumière qui s’allume, mais cette personne n’est pas du tout intéressée par cette lumière, ce n’est même pas une lumière qui s’allume alors qu’on ouvre une porte mais en passant simplement, les décisionnaires autorisent (Rav Elyachiv, Rav Wozner, Rav Karlitz), car ils prétendent que cela n’est même pas considère comme étant une Melakha. La personne marche, et un appareil qui se trouve loin d’elle s’allume sans qu’elle le souhaite, sans que cela la concerne, sans que cela ne se réfère à elle. Si pourtant on peut facilement éviter de se rapprocher de cet endroit, il faudra le faire.
Dans le cas où en entrant dans un immeuble, une lumière s’allume automatiquement, le Orhot Chabbat refuse de dire que là non plus il ne s’agit pas du tout d’une Meleha, et interdit d’y entrer. Cependant, j’ai pensé dire qu’il n’y a quasiment aucune différence vu qu’il s’agit d’une lumière qui a été installée par les non juifs qui y habitent et contre ma volonté, et qu’elle s’allume lorsque je ne fait que passer. En dehors du fait qu’on peut associer l’opinion du Rav Elyachiv qu’une lumière qui est allumée d’une telle façon ce n’est que Derabanan, et pour peu que cette lumière ne m’intéresse pas comme par exemple en journée, il s’agit d’un פסיק רישא דלא ניחא ליה concernant un interdit Derabanan, de surcroît si on considère cela que comme étant un ..גרמא et pour ces différentes raisons, j’ai pensé que l’on peut autoriser lorsqu’il n’y a pas d’autres choix, et même pour les Achkenazim dans un cas ou le fait de rester dehors va provoquer une souffrance.
Le Rav Acher Weiss Chlita a dit que lui aussi autorise lorsqu’il n’y a pas d’autre choix pour toutes ces raisons (que ce n’est pas sûr du tout qu’il s’agisse d’une מלאכה et en plus ce n’est surement que Derabanan et c’est דבר שאינו מתכון et c’est en journée לא ניחא ליה. Il a ajouté qu’en soirée ou la nuit, il faut cependant essayer de ne pas profiter de la lumière en tenant la rampe par exemple, ou en fermant un peu les yeux en faisant attention de ne pas tomber, et ne rien lire à cette lumière évidemment etc.
Lorsque le système d’alarme est éteint mais qu’une petite lumière s’allume à chaque fois que l’on passe devant, il s’agit d’un איסור דרבנן car il s’agit de ledes et non pas de lampes à incandescence, et c’est , פסיק רישא דלא ניחא ליה les sefaradim n’ont donc pas de problème, mais même pour les Achkenazim vu qu’on peut adjoindre le fait que ce n’est pas la façon habituelle d’allumer une lumière en dehors du fait que c’est possible qu’a nouveau il ne s’agisse même pas d’une מלאכה on peut donc l’autoriser dans un tel cas de nécessité, et ainsi a tranché le Rav Karlits, le mieux étant tout de même de s’empresser de mettre un cache dès que l’on s’en aperçoit.
Chavoua tov!