Réponse :
La Souka se nomme ainsi en raison du Skakh. Le principe général est que le Skakh doit protéger des rayons du soleil. C’est même la définition du Skakh. Selon le principe bien connu de Roubo Kékoulo, même s’il protège de la majorité des rayons du soleil, cela est suffisant pour qu’il soit valide.
Il faut savoir que si le Skakh est majoritaire et crée de l’ombre à hauteur du Skakh lui-même, cela est suffisant, même si lorsque l’on regarde au sol on constate que le soleil prend davantage de place.
La raison en est que c’est un phénomène naturel (physique, dirions-nous), qui fait que les rayons s’élargissent au sol, mais ils diminuent en intensité, si bien que l’on considère tout de même que la partie ombragée est supérieure.
Si une partie du Skakh n’est pas suffisamment ombragée, on vérifiera si cette partie correspond à 7 Téfa’him, c’est-à-dire un peu moins que 60 cm. Si c’est le cas, on évitera de s’asseoir sous cette partie.
Si les proportions relatives aux parties ombragées et ensoleillées varient en fonction des heures de la journée, on choisira comme critère de cacherout le milieu de la journée. C’est à ce moment que l’on vérifiera la cacherout de la Souka.
Il est évident que si l’ombre est bien ressentie chez les personnes qui sont installées dans la Souka, cela participe à la Mitsva de la Souka car le séjour sous la Souka en devient plus agréable. Mais, a priori, il faut veiller à ce que le Skakh laisse entrevoir les étoiles le soir car sinon cela ressemblerait fort au toit d’une maison.
Ceci constitue la loi a priori. Toutefois, le Choul’han Aroukh tranche que si le toit de la Souka ne permet pas d’entrevoir les étoiles il est tout de même cachère. (Choul’han ‘Aroukh 631, 3).
Il faut souligner que conformément à l’avis de Rabénou Tam, si le toit de la Souka est à ce point hermétique que même la pluie ne peut pas pénétrer dans la Souka, celle-ci n’est pas valide. Concrètement, il faut tenir compte de cet avis, et si le Skakh est à ce point imperméable, il faudra le dégager légèrement pour obtenir un Skakh idéal. Mais si c’est impossible, alors a postériori on pourra se servir de cette souka en se reposant sur les avis qui autorisent.
Il y a en effet plusieurs avis sur la question. Selon certains, il suffit a priori que les rayons du soleil soient visibles. Voir Rachi, Ran, etc. selon le Rambam il faut a priori que les grandes étoiles, qui se voient le jour, soient visibles la nuit à travers le sekhakh. Mais certains A’haronims se suffisent d’étoiles ordinaires et pas forcément des « grandes » étoiles.
Il faut souligner que le critère des étoiles n’est pas évident à être vérifié dans la pratique. Il arrive en effet que la Souka soit conforme à la Halakha, mais que les conditions météorologiques, l’endroit où la Souka est placée, ou encore le manque d’habitude des yeux qui observent le Skakh, empêchent de percevoir les étoiles. On ne s’empressera donc pas d’invalider la Souka et on vérifiera simplement si le Skakh est bien dégagé. S’il l’est, c’est qu’apparemment des éléments extérieurs empêchent la bonne vue des étoiles.
Comme nous l’avons souligné, Rabbénou Tam ne constitue pas le seul avis sur la question de la pluie, et il faut savoir que selon le Roch, Rachi, ou encore d’autres Richonims, la Souka est cachère.
C’est le Birké Yossef 631, 2 et le Michna Beroura 631, 6 qui disent qu’a postériori la Souka est cachère même si elle n’est pas conforme à l’avis de Rabénou Tam.
Il semble également que dans ce cas-là, on pourra dire la bénédiction, et on ne fera pas appel au principe de Safek Brakhot Léhakel. |