Réponse :
Dans la traduction de Saadia Gaon, celui -ci traduit le « Ma’alé Akravim » de la Torah par « Akéva Akravin ». Certains ont donc identifié cette région avec la ville à l’ouest d’Eilat, qui porte le nom de Akéva.
Mais dans le Tévouot Haarets (page 25) l’auteur pense qu’il ne s’agit pas de Akéva près d’Eilat mais d’un lieu se trouvant près de la Mer Morte.
Dans le Séfer Hachémita du Rav Tikotinsky il est écrit qu’Eilat fait partie d’Erets Israel concernant les Téroumots, les Ma’assérot, et la Chémita.
D’autres maitres plus ou moins contemporains ont traité le sujet. Voir en particulier : Michpété ‘Ouziel (66), Hékhal Its’hak (O.H. 55), ‘Ir Hakodech Véhamikdach (tome 3, chap.19), Kovets No’am (tome 6, page 160), Michnat Yossef (tome 2, chap. 113) , Or Létsion (Chévi’it, page 79) , Hagada de Pessa’h Mo’adim Ouzémanim (page 137) Yom Tov Chéni Kéhilkhato (page 172).
Quant à la frontière sud du pays, il s’agit des plaines du sud partant du 30e degré vers le sud, à partir desquelles il est considéré qu’elles font partie de ‘Houts Laarets. Ce qui pousse au tout sud d’Israel dans ses frontières actuelles n’est donc pas soumis aux prélèvements et aux lois de la septième année. Ce sont des territoires qui n’ont pas été conquis, y compris par ceux qui sont sortis d’Egypte. Comme dit, beaucoup considèrent qu’Eilat n’est pas la région citée par Saadia Gaon.
Certes certains maitres autorisent de sortir d’Israel pour visiter Eilat, ou même pour y habiter. Cela s’explique par le fait qu’Eilat fait partie des territoires promis par la Torah. En particulier, si l’on s’y rend pour diffuser la Torah et renforcer les gens dans la pratique des Mitsvots, il n’y a pas lieu d’interdire.
De plus, il faut savoir que l’usage le plus répandu est de ne pas faire célébrer deux jours de Yom Tov consécutifs comme on le fait en dehors d’Israel, car les émissaires, au temps où il y avait le Temple, parvenaient jusqu’à Eilat et que donc elle n’a jamais été considéré comme étant en dehors d’accès pour la fixation des fetes selon les décisions du Sanhédrin.
Cependant, selon le Or Létsion, Eilat, comme d’ailleurs toute la bande sud y compris Yotvata, est totalement considérée comme en dehors du territoire d’Israel, et non seulement les fruits et légumes ne sont pas concernés par les prélèvements et la Chémita, mais il faut célébrer deux jours de Yom Tov comme en ‘Houts Laarets.
Pourtant, le Rambam a bien écrit (lois du Kidouch Ha’hodech chapitre 5) que là où les envoyés pouvaient arriver dans les 10 jours depuis Jérusalem, l’on fête les ‘Haguim comme en Erets Israel.
Il ressort en tous les cas des Richonims que pour pratiquer deux jours de fêtes il faut que les conditions suivantes soient remplies : il faut que le lieu ne soit pas éloigné de plus de dix jours de Yérouchalayim. Et d’autre part, il faut s’assurer qu’à l’époque où l’on sanctifiait les mois via des témoins et des envoyés, ces lieux étaient peuplés, pour que l’on puisse se fier à l’usage. A tel point que si, techniquement, les émissaires étaient empêchés d’arriver en un lieu, par exemple parce que des Samaritains leur empêchait l’accès, il faut faire deux jours. Quoi qu’il en soit, les Richonims précisent qu’en cas de doute sur l’un des ces points il faudra faire deux jours.
Il faut cependant souligner que certains avis, comme celui du Ritva (souka 43a) considèrent que ce qui a été conquis par ceux qui arrivèrent d’Egypte ou de Bavel, a le même statut qu’Israel pour le jour de Yom Tov. Y compris si le lieu est éloigné de plus de 10 jours de Jérusalem.
D’autres villes, comme Yafo ou Tsfat, ont fait l’objet d’études chez des maitres comme le ‘Hida, mais nous ne traitons ici que d’Eilat.
Il faut souligner aussi que selon le Tsits Eli’ezer se basant entre autres sur un dire du ‘Hazon Ich, il faut célébrer un unique jour de Yom Tov (il est possible que cela soit vrai y compris selon le Rambam, malgré ce que l’on a écrit précédemment).
Notre maitre le Rav Mordekhay Eliahou est d’avis, lui, que la ville d’Eilat a le statut, concernant Yom Tov, du reste d’Erets Israel, donc on n’y célèbre qu’un seul jour de Yom Tov. |