Question :
J’ai un ami qui juge qu’il doit porter une arme, surtout pendant les périodes où il y a des attentats à Jérusalem, peut il entrer avec à la synagogue ?
Réponse :
Effectivement, beaucoup se sont posés cette question pendant les périodes où il y avait de nombreuses agressions à Jérusalem. La question se pose aussi au Mur Occidental. La question se pose concernant une arme à feu mais aussi, pourquoi pas, un couteau.
La source la plus explicite est peut-être celle tirée de la Guémara de Sanhédrin (82a) où il est dit que du fait que « Pin’has se leva de l’assemblée et pris un glaive dans sa main » on apprend que l’on n’entre pas au Beth Hamidrach avec une arme.
Sachant que la sainteté prêtée à la Maison d’Etude est supérieure à celle de la synagogue, on pourrait conclure que l’avertissement de la Guémara concerne uniquement les Baté Midrash et pas les synagogues.
Mais apparemment ce dernier point n’est pas évident puisque me Or’hot ‘Hayim (lois du Beth Haknesset), au nom du Maharam de Rotenbourg, interdit de s’introduire dans une synagogue avec un grand couteau, et ce, parce que la prière rallonge les jours de l’homme comme le dit la Guémara Brakhots (54b) alors que le couteau la raccourcie !
Cela est tranchée part le Choul’han Aroukh chapitre 151. En raison de la sainteté du Beth Hannesset.
On trouve la même idée dans le Midrash Mékhilta (fin Yitro) sur le Passouk qui interdit de couper la pierre de l’Autel avec le glaive. Ceci est expliquée par le fait que le glaive raccourcie la vie alors que l’Autel la rallonge.
Certains font la différence entre un couteau couvert et un couteau découvert, bien visible. Ainsi l’écrit Rabénou Pérets.
On pourrait objecter à tout cela un texte de la Guémara de Yébamot (77a) où un ceratin Yéter Hayichmaéli a planté un glaive en disant, soit je tue soit je suis tué, si on n’établie pas la loi qui exclu uniquement le Moabi (homme) mais pas la Moabite (femme) du peuple d’Israel !
Or, dans le Midrach Rabba (Rout) il y a un texte tout à fait semblable, mais où il est précisé que le glaive a été planté en plein milieu du Beth Hamidrach !
On pourait tout aussi bien objecter à partir du texte du Talmud Chabbat (17a) où il est question de 18 décrets décrétés en une journée par l’zcole de Chammay, et où on a planté un glaive au Beth Hamidrach en disant : celui qui entre, qu’il entre, et celui qui sort, qu’il ne sort point etc…
On peut répondre à ces questions par une réponse simple mais cohérente : il s’agissait d’exceptions due à des circonstances particulières, mais en aucun cas, d’une règle à suivre.
Il faut aussi apporter un élément important, dans le cadre de cette réponse, qui est la différenciation qu’opère le Taz, entre un long couteau et un petit couteau. Il a, pour s’appuyer, des formules de langages explicites chez les Richonims à l’origine de cette Halakha.
Certes, en ce qui concerne le BirKat Hamazon le Beth Yossef (chapitre 180) rapporte au nom du Or’hot ‘Hayim que la coutume est de couvrir les couteaux pendant le Birkat Hamazon car la table est comme un Autel expiateur, or on dit à propos de l’Autel que ses pierres ne doivent pas être coupées à la lame. Or, à ce propos, on n’a pas établi de différences entre un long et un court couteau !
Mais la différence est la suivante : pour le Birkat Hamazon, il est aisé de couvrir tous les couteaux, aussi bien les longs que les courts. Mais pour ce qui concerne l’entrée dans un lieu saint, il s’avère souvent difficile de placer son arme quelque part ailleurs, d’autant plus que parfois cela peut constituer un véritable danger.
En conclusion, celui qui peut poser son arme ailleurs le fera évidement. S’il s’agit d’une arme bien visible, il faudra la couvrir. Mais si même cela est impossible (par exemple s’il s’agit d’un grand fusil) alors on pourra rentrer avec puisque ce serait un plus grand danger encore que de le poser ailleurs.