Réponse :
Généralités
Il faut se référer pour répondre à la question, aux règles de « ‘Ikar et Tafel ». On trouvera une définition de la situation de Ikar et Tafel, c’est-à-dire les situations présentant des aliments principaux et des aliments qui accompagnent, dans les premières lignes du Michna Broura du chapitre du Choul’han Aroukh qui traite de ces lois (213, si je ne me trompe pas).
Parmi ces règles, lorsqu’il y a un aliment dans lequel est mélangée de la farine, même en petite quantité, et que la farine a pour fonction de donner du goût à l’aliment, la bénédiction de cet aliment est toujours « Boré Miné Mézonot ». C’est pourquoi, sur des gaufrettes par exemple, on récite « Boré Miné Mézonot », bien que la majorité de l’aliment soit faite de choses dont la bénédiction est « Chéhakol Nihya Bidvaro ». (Quoique sur ce dernier exemple certains rabbanims ont penché pour dire malgré tout chéakol car la partie farineuse serait trop fine et inconsistante. Mais il semble que la majorité des Poskims penchent pour Mézonot, surtout s’il s’agit de couches de Mézonot épaisses)
La halakha dans notre cas
C’est pourquoi, lorsque nous venons débattre au sujet d’un bouillon dans lequel se trouvent des croutons ou autre, dont la bénédiction est « Boré Miné Mézonot », il semblerait que la bénédiction de cette soupe soit « Boré Miné Mézonot ».
Il faut toutefois se rappeler qu’il y a une discussion entre les Richonims, et selon certains d’entre eux, puisque lorsqu’on boit la soupe seule, on n’a pas l’intention de consommer aussi les croutons ou les pâtes, ce cas ressemblerait plutôt à celui de 2 aliments complètement distincts, comme dans le cas d’un morceau de viande et du riz où nous récitons sur chacun sa bénédiction propre.
C’est pourquoi certains grands rabbanims estiment que s’il est question d’une soupe dans laquelle se trouve une importante quantité de pates, même si la soupe reste la majorité, il faut réciter la bénédiction de « Boré Miné Mézonot » sur cette soupe. Avec cette bénédiction, la soupe en elle-même est acquittée.
De même, pour des croutons, si l’on en met beaucoup dans la, il faut réciter la bénédiction Boré Miné Mézonot. Ce sont les croutons qui constituent ici l’aliment « dominant », en quelque sorte. C’est souvent le cas chez les petits enfants, qui refusent de manger de la soupe en tant que telle, et que l’on encourage à la manger en y mettant une grande quantité de croutons. Mais il est vrai qu’il y a des situations intermédiaires où il est difficile de déterminer si les croutons constituent un élément important dans le tout.
Par contre, s’il est question d’une soupe dans laquelle se trouve un peu de pates, ou alors s’il s’agit de croutons que l’on place en haut de sorte qu’ils ne se mélangent pas avec l’ensemble de la soupe, dans ce cas il faut réciter aussi « Chéhakol Nihya Bidvaro » sur la soupe.
Autre solution
Il est une bonne conduite dans ce cas de réciter d’abord « Chéhakol Nihya Bidvaro » sur une boisson, et ensuite « Boré Miné Mézonott » sur les croutons. Cela permet de ne pas devoir agir dans le doute. Nous trouvons cette attitude recommandée plusieurs fois par le Choul’han Aroukh, concernant différents doutes. Il est donc probable qu’il aurait préconisé d’en faire autant dans le cas présent.
Il faut préciser que si l’on a un doute sur le fait qu’il y ait ou non une quantité suffisante de croutons, on peut réciter d’abord « Chéhakol Nihya Bidvaro » sur une boisson et ensuite « Boré Miné Mézonot» sur les pates. |