Réponse :
Il faut faire appel à la règle de « ‘Ikar et Tafel » dans les Brakhots.
La règle est que la bénédiction récitée sur le ‘Ikar (aliment principal) acquitte le Tafel (aliment accessoire). Par exemple, quelqu’un qui consomme un plat de couscous dans lequel se trouvent un peu de pois-chiches, ne récite pas la bénédiction de « Boré Péri Ha-Adama » sur les pois chiche, il lui sera suffisant de réciter la bénédiction de « Boré Miné Mézonot » sur le couscous, puisqu’il est l’aliment principal.
Est-ce que le pain peut être considéré comme aliment accessoire aux aliments ?
Il est enseigné dans une Michna du traité Bérah’ot (44a):
Si on lui apporte d’abord un Maliah’ (aliment très salé ou très doux, voir Tossafot) accompagné d’un morceau de pain, il devra réciter la bénédiction sur le Maliah’ et acquitter le pain de bénédiction, car le pain n’est qu’accessoire au Maliah’. Voici la règle : tout aliment qui est principal et qui est accompagné d’un aliment secondaire (accessoire), on doit réciter la bénédiction sur l’aliment principal en acquittant ainsi l’aliment secondaire.
Cela signifie que si une personne mange un fruit très sucré ou tout autre aliment avec une grande quantité de sucre et que cette personne mange du pain pour adoucir sa nourriture, ou bien une personne qui consomme un aliment très salé ou très piquant, et que cette personne désire ensuite consommer un peu de pain afin d’adoucir sa nourriture, cette personne ne récitera pas la bénédiction sur le pain, car le pain est accessoire à l’autre aliment. Ce n’est pas seulement que a personne est intéressée principalement par le sucré ou le salé, c’est que le pain n’a pour but que de pouvoir manger ce sucré ou ce salé.
Rabénou Yona
Pour Rabbénou Yona, le ‘hidouch de cette Michna ne réside pas dans la simple supériorité de l’aliment principal par rapport à l’aliment secondaire. Ce serait trop simple car cela a déjà été enseigné dans un enseignement précédent : « Lorsqu’on a récité la bénédiction sur le pain, on a aussi acquitté l’accompagnement ».
Selon Rabénou Yona, le véritable ‘hidouch de cette Michna est que même le pain qui est pourtant le plus important des aliments, peut devenir accessoire, lorsqu’il est consommé seulement pour atténuer le goût d’un autre aliment que l’on consomme principalement.
C’est ainsi que tranchent les décisionnaires ainsi que le Choulh’an ‘Aroukh (chap.212) en ces termes :
« Pour tout aliment principal accompagné d’un aliment secondaire (aliment sans importance), on récite la bénédiction sur l’aliment principal et on acquitte ainsi de bénédiction l’aliment secondaire, aussi bien de la bénédiction initiale, aussi bien de la bénédiction finale. Non seulement lorsque les 2 aliments sont mélangés l’un à l’autre, mais aussi lorsqu’ils sont distincts. Même s’il s’agit de pain qui est généralement considéré comme l‘aliment le plus important, s’il est secondaire, par exemple lorsqu’on a consommé un poisson salé et que l’on désire consommer un peu de pain afin que le poisson n’affecte pas la gorge (afin que la personne ne soit pas incommodée par le goût salé), dans ce cas on récite la bénédiction sur le poisson et l’on acquitte de bénédiction le pain puisqu’il est secondaire au poisson. »
Le pain est-il véritablement accessoire ?
Il arrive parfois que le pain serve un autre aliment mais sera malgré tout considéré comme le principal. Par exemple, si quelqu’un accompagne un aliment tel qu’une salade, avec du pain, ou qu’il tartine du beurre sur du pain, dans ce cas là nous ne dirons pas que le pain est là pour servir l’autre aliment qui serait le principal. Car, dans ces cas de figure, le pain a un rôle, même s’il peut être mineur.
Conclusion pour le pain et les aliments piquants ou autre.
Donc : Si l’on consomme un aliment très salé ou très sucré, et que l’on désire consommer ensuite du pain seulement pour atténuer le goût de l’aliment précédent, dans ce cas, on ne récite pas de bénédiction sur le pain, car il a été acquitté par la bénédiction récitée sur l’autre aliment.
Par contre, si le pain vient lui aussi procurer du goût, par exemple un morceau de pain avec du poisson, dans ce cas le pain est considéré comme aliment principal, et il faudra donc réciter la bénédiction sur le pain et non sur le poisson.
La règle de l’aliment principal et l’aliment secondaire
Il est enseigné dans une Michna du traité Bérah’ot (44a) :
Voici la règle : lorsqu’il y a un aliment principal accompagné d’un aliment secondaire, on récite la bénédiction sur l’aliment principal et l’on acquitte par cette bénédiction l’aliment secondaire.
Ce qui signifie que lorsque l’on a 2 sortes d’aliments mélangés, on récite la bénédiction sur l’aliment qui est considéré comme principal dans ce mélange, et l’on acquitte par cette bénédiction l’autre aliment. Par exemple : du couscous avec des pois chiches, dans ce cas le couscous est considéré comme principal. C’est pour cela que l’on récitera la bénédiction de « Boré Miné Mézonot » sur le couscous, et cette bénédiction est suffisante pour acquitter également les pois chiches de bénédiction.
Ce Din selon lequel le Ikar rend quitte le Tafel n’est pas seulement valable lorsque les 2 aliments sont mélangés comme dans l’exemple du couscous et des pois chiches, mais également dans le cas où l’on consomme l’aliment secondaire de façon indépendante. Par exemple, lorsqu’on a récité la bénédiction de « Boré Miné Mézonot » sur le couscous, qu’on en a consommé un petit peu et que l’on désire à présent consommer uniquement les pois chiches, même dans ce cas on ne récite pas de bénédiction sur les petits pois, car la même logique que la précédente est présente dans ce cas.
Gâteau fourré à la confiture etc.
Donc si l’on a un gâteau fourré avec de la confiture, on ne récite pas de bénédiction sur le fromage qui se trouve dans un gâteau même si l’on désire le consommer en tant que telle, car même dans ces cas-là « le principal acquitte le secondaire ».
lorsqu’une personne consomme une pâtisserie en ayant récité au préalable la bénédiction de « Boré Miné Mézonot », et que cette personne désire boire un café ou un thé avec la pâtisserie, on ne dit pas dans ce cas que le café ou le thé sont considérés comme secondaires vis-à-vis de la pâtisserie et donc acquittés de bénédiction, il faut au contraire réciter la bénédiction de « Chéhakol Nihya Bidvaro » sur le café ou sur le thé, et après avoir bu on pourra tremper librement la pâtisserie dans le café ou dans le thé.
Manger et boire
De même, une personne qui boit de l’eau ou une quelconque boisson en consommant un gâteau ou un aliment sur lequel on récite la bénédiction de « Boré Miné Mézonot » comme des pâtes par exemple, cette personne doit malgré tout réciter la bénédiction de « Chéhakol Nihya Bidvaro » sur ce qu’elle boit. Si elle a bu une quantité minimale d’un Révi’it (8,1 cl) en une seule fois, elle doit également réciter la bénédiction finale Boré Néfachot. |