réponse:
La question ne précise pas le lieu où la personne souhaite transporter sa clef.
En Erets Israël comme dans beaucoup de lieux juifs de part le monde, certaines rues disposent d’un Erouv. Ce Erouv n’est pas toujours accepté par tous, cela dépend de certains paramètres que nous n’allons pas évoquer dans le cadre de cette réponse. Pour beaucoup de personne par exemple, qui se basent sur le Choul’han Aroukh, le fait que la rue soit d’une largeur de plus de 16 Ama compromet la possibilité d’un Erouv, car du coup, la rue est un lieu de fréquentation selon la Torah même et non uniquement selon les Sages (il y a aussi la question de savoir si 600 000 personnes qui roulent en voiture chaque jour sont considérées comme les Chichims Ribo du désert qui eux, allaient à pied (quoique…). Si c’est le cas, alors il n’est quasiment pas possible de faire de Erouv.)
Parfois, c’est la configuration des rues ou des avenues qui ne permet pas le Erouv selon certains avis. Bref, s’il y a un Erouv qui est accepté par la personne qui souhaite porter la clef, il n’y aura aucun problème. (Si la personne ne sait pas si elle peut se fier à ce Erouv, qu’elle s’adresse à son Rav compétent.). Sinon, il y a une solution, comme nous allons le voir.
La Halakha évoque le cas d’une clé qui servirait aussi bien d’ornement que de clef à ouvrir une porte. Par exemple, il s’agirait d’une clef en argent. Dans ce cas-là, beaucoup de Richonims se montrent stricts, tel le Roch ou le Rachba, par peur d’éveiller la suspicion d’autres personnes. Celles-ci diraient qu’il porte la clef non pas en tant que bijoux, mais uniquement pour être utilisée. Autrement dit, même attacher la clef à son vêtement ou à sa poche ne serait pas une solution dans la mesure où la clef sert à ouvrir une porte on ne tient plus compte du fait qu’il s’agisse aussi d’une sorte de bijoux.
Le Choul’han Aroukh va se montrer strict, bien que rapportant en deuxième avis celui qui permet de transporter la clef s’il s’agit d’un bijou.
Les clefs dont nous disposons généralement ne sont pas du tout des bijoux. Ce qui aggrave le cas puisqu’il n’y a même plus l’excuse du bijou !
Il reste donc une solution, qui prend sa racine chez les Richonims et qu’on le retrouvera même chez le Michna Broura. Ce serait de faire que la clef fasse partie intégrante du vêtement. Non pas parce qu’il orne le vêtement, mais qu’il participe au vêtement.
D’où l’usage, en France o par exemple, d’intégrer la clef à une ceinture que l’on appelle « ceinture de chabbat ». Le principe de cette ceinture est qu’elle permet que la clef relie les deux morceaux de la ceinture si bien que les deux bouts de la ceinture sont attachés à un métal qui sera attaché à un anneau commun. De sorte à ce que la ceinture soit indispensable pour relier les deux bouts.
D’autre part, il semble qu’il ne faille pas porter une autre ceinture que celle qui sert à la clef, auquel cas cette ceinture serait de trop.
Il faut préciser que malheureusement, il a été constaté que beaucoup de membres de notre communauté pensent, à tort, qu’il suffit de suspendre la clef à la ceinture pour régler le problème. Ils pensent surement qu’une fois la clef suspendue, ils ne « portent » rien. Comme nous l’avons laissé entendre, ce n’est évidement pas suffisant. Car la clef doit faire partie du vetement et non être suspendue à lui. (D’ailleurs, dès lors, pourquoi une ceinture spéciale. Il suffirait d’accrochera la clef à son pantalon avec un porte clef, comme on le fait un jour ordinaire. !)
Voir Choul’han Aroukh chapitre 301, avec les commentaires et en particulier le Michna Broura et le Kaf Ha’hayim. |