Question :
Y a-t-il des textes ou des psaumes que l’on doit dire à Motsaé Chabbat avant Arvit ?
Réponse :
Il y a différents usages à ce sujet. Il y a des communautés qui commencent directement Arvit sans préambule aucun.
Dans certaines communautés on a l’habitude de dire tous ensembles des chapitres de Téhilim. Il y a des communautés achkénazes qui disent le Barkhi Nafchi ainsi que les 15 Chir Hama’alot. Il y a des communautés sépharades qui disent le psaume 119 (appelé Alfa Béta) et d’autres psaumes de type Chir Hama’alot. Beaucoup de communautés disent également Lédavid Baroukh Hachem Tsouri etc. et Lamnatséa’h Binguinot etc. en chantant.
On trouve des sources à ces coutumes dans Aboudraham (donc de l’époque des Richonims) qui rapporte la coutume de dire des Téhilims avant Arvit de Motsaé Chabat. Il invoque la raison du Midrach, qui compare cela à une mariée ou une reine, que l’on raccompagne avec louanges et chants. Car le chabbat est justement comparée à une reine, qu’il faut raccompagner.
On trouve aussi dans le Séder Hayom (au chapitre Min’ha de Chabbat) l’usage de lire le Alfa Béta et d’autres psaumes. Il justifie ce surplus de Téfila par le fait que dès le lendemain de Chabbat, chacun reprend son travail et ses occupations « profanes », et il faut prier pour que ces affaires quotidiennes soient couronnées de réussite, sans qu’elles n’entrainent le moindre péché.
Voir aussi le Roua’h ‘Hayim du Rav ‘Hayim Faladji (première partie, 293) qui rapporte la coutume de dire Mikhtam Lédavid et Lédavid Baroukh Hachem Tsouri, ainsi que Lamnatséa’h Binguinot. Il rattache cet usage à celui entretenu par Chmouel dans la guémara, à savoir de faire lire à tous des passages des Kétouvim (des Ecritures) à l’heure de Min’ha le Chabbat.
Il faut souligner que le Ari Zal ne disait pas de psaumes avant Arvit car il décommande de lire des Ecritures la nuit.
Ceci dit, comme le dit le Rav Ben Tzion Moutsafi (Chivat Tsion Chaar 12,2), il ne faut surtout pas décourager ceux qui lisent les Téhilims à ce moment, car le Ari lui-même n’empêchait pas les autres de le faire mais a simplement adopté une conduite personnelle. D’ailleurs, le ‘Hida dans son ouvrage Yossef Omets (54) soutient que de manière générale celui qui demande s’il peut lire les Téhilims la nuit, on peut lui indiquer qu’il a sur quoi/qui se reposer, même si, personnellement, on s’abstient soi même de les dire à ce moment.
Il y a des endroits où l’habitude est de lire les Pirké Avot jusqu’à ce qu’arrive l’heure de Arvit de Motsaé Chabbat. Mais les Séfarades ont plutôt l’usage de dire les Pirké Avot entre Pessa’h et Chavouot (au rythme d’un chapitre chaque Chabbat). Cf. à ce sujet le Séder Rav Amram Gaon (Min’ha de Chabbat) qui rapporte cet usage. Cf. également le Ma’hzor Vitri (chap. 143) qui rapporte plusieurs coutumes concernant les Pirké Avots, dont une de les lire chaque Chabbat.
Enfin, il est bon de façon générale de réciter des chants du Chabbat et autres louanges à D. en attendant le moment de Arvit de Chabbat. C’est ce que rapporte le Rav Ben Tsion Moutsafi au nom du Séder Hayom et d’autres.
Il existe des communautés où l’on prend la Séouda Chélichit à la synagogue. On prolonge alors cette Séouda de sorte à ce qu’arrive l’heure d’Arvit. Jusque-là, on alterne Divré Torah et Zémirot. On peut considérer que par cette manière d’agir, on applique tout à fait l’usage évoqué plus haut, à savoir celui de raccompagner la reine en chantant. C’est aussi une façon de réunir les fidèles qui ne fréquentent pas tous le Beth Midrach ou la synagogue le reste des jours de la semaine, pour qu’ils puissent renforcer leur bagage spirituel en ce moment particulier. |