Question :
Peut-on déplacer un chandelier Chabbat ?
Réponse :
Le Choul’han Aroukh (chap. 272, 3) écrit : « s’il a oublié (de retirer) la lampe (posée) sur la table, il remuera la table et elle (la lampe) tombera, y compris si elle est allumée. Et ce, à condition qu’il n’ait pas l’intention de l’éteindre. » Le Rama annote : « et il est bon de le faire faire par un non-juif, s’il n’y a pas urgence. A condition qu’il s’agisse d’une bougie de cire ou semblable à cela, ou qu’il n’y ait pas d’huile. Mais s’il y a de l’huile, il est impossible qu’il ne rapproche pas (ce faisant) l’huile de la mèche, et le voilà allumer (un feu) ».
Le Biour Halakha explique qu’il faut compléter les paroles du Rama par « ou qu’il éloigne (l’huile de la mèche) et le voilà éteindre. ». Certes, poursuit le Biour Halakha, il s’agit d’une transgression non voulue bien qu’inéluctable (Psik Réché Délo Ni’ha Lé) dans la mesure où il ne tire aucun intérêt de l’extinction du feu (même l’huile qui n’a pas été brulée sera renversée donc perdue), mais malgré tout, même s’il n’y a pas de sanction prévue en tel cas il n’en reste pas moins que cela est interdit a priori.
Le Rav Eliahou compare les bougies d’aujourd’hui à de l’huile, puisqu’un liquide s’accumule autour de la mèche.
D’autre part, le Choul’han Arkoukh (chap. 279,1) stipule que la lampe allumée pour le chabbat, on n’a pas le droit de la déplacer. Ainsi que l’huile de la lampe allumée pour le chabbat, on ne la déplace pas non plus durant tout le chabbat. Le Michna Broura précise que même s’il ne reste plus d’huile dans la lampe il est interdit de déplacer celle-ci, car ce qu’il était interdit de déplacer à l’entrée du chabbat (ben Hachémachot) il est interdit de le déplacer durant tout le chabbat.
D’autres lois et précisions ont été dites à propos des chandeliers que l’on souhaite déplacer pendant chabbat, mais nous allons rapporter ici directement les décisions du Rav Mordekhay Eliahou Zatsal.
Le Rav Mordekhay Eliahou a tranche de la manière suivante, comme cela est apparait dans le Maamar Mordekhay Chabbat tome 4 :
Celui qui a oublié une lampe contenant de l’huile ou une bougie, sur la table de Chabbat, alors qu’elle est encore allumée, il est interdit de déplacer la table tant que le feu est encore allumé. Cela ne change rien s’il a émis une condition ou pas avant chabbat, car l’on craint que la lumière ne s’éteigne ou ne s’amplifie pendant le déplacement.
Certes le Choul’han Aroukh permet de manipuler doucement une bougie de cire, mais il ne s’agit pas du même type de bougie que celles d’aujourd’hui. Les nôtres sont davantage liquides. Qu’il s’agisse de cire, et a fortiori de paraffine.
Si les chandeliers étaient allumés à l’entrée de Chabbat, elles deviennent Mouktsé pour tout le Chabbat, y compris une fois le feu éteint.
Il y a un débat quant à la formulation d’une condition. Selon le Choul’han Aroukh on peut poser la condition, veille de chabbat, que lorsque le feu va s’éteindre on déplacera les chandeliers.
Selon le Rama, cette condition ne fonctionne pas. Mais la halakha suit l’avis du Choul’han Aroukh en ce domaine. Même selon le Rama, si on a eu l’intention d’utiliser les services d’un non juif le lendemain, ce sera permis.
Il est possible de poser la condition une seule fois pour toute l’année.
Celui qui ne veut pas se reposer sur la condition ou qui n’a pas formulé celle-ci, pourra agir de la sorte : il posera, veille de Chabbat, les chandeliers sur un plateau, et il posera également des ‘halots. Puisque les ‘halots sont davantage nécessaire, pour Chabbat, que les chandeliers, puisqu’ils servent au repas de Chabat, le plateau devient une base sur laquelle repose des choses permises et des choses interdites, et les choses permises sont plus importantes. Il sera alors permis de déplacer ces chandeliers, une fois éteints évidement. |