Question :
Celui qui achète deux nouveaux costumes, doit-il reciter la bénédiction de chéhé’héyanou une seule fois afin d’acquitter les deux costumes ou bien recitera-t-il la bénédiction sur chacun de ces deux costumes ?
Réponse :
Le Choulkhan ‘Aroukh (Siman 223 Alinéa 3) écrit : » Celui qui construit une nouvelle maison ou achète un nouvel ustensile, bien qu’il en possédait déjà un de la même sorte ou en rachète pour une seconde fois, il devra réciter la bénédiction de chéhé’héyanou sur chacune de ces choses. Et on ne parle pas nécessairement d’ un objet neuf, la loi se trouve être la meme pour un objet ancien qui nous est neuf, c’est-à-dire qu’on n’a pas eu en notre possession. Et la raison pour laquelle il est mentionné un objet NEUF, c’est pour exclure le cas où l’on vend notre objet et qu’on le rachète par la suite, auquel cas la bénédiction ne pourra pas être récitée. »
Dans l’alinéa 4 le choulkhan ‘aroukh écrit : « Au moment de l’achat il faut réciter la bénédiction, meme si je n’ai pas encore fait usage de cet objet, car la bénédiction a été institué sur la joie ressenti lors de l’achat. Et lorsque l’on se revêtira d’un nouvel habit on recitera la bénédiction : malbich ‘aroumim. »
Le Michna Beroura (223-17) précise : « et c’est uniquement lorsqu’il achète un vêtement apte à être porté tout de suite mais dans le cas où il n’achète rien qui puisse être porté immédiatement et qu’il faut transmettre à un couturier le vêtement, on attendra que les retouches soit faites et on recitera qu’ensuite la bénédiction de chéhé’héyanou au moment où l’on portera le vêtement ».
Le Kaf Ha’haim (223-30)n’est pas d’accord et écrit : « il convient de réciter la bénédiction de chéhé’héyanou au moment où l’on achète le vêtement, bien qu’il faille faire des retouches auprès d’un couturier afin que ce soit un véritable habit. »
Le Maguen Avraham (223-6) écrit : « On récite la bénédiction uniquement lorsqu’on achète un ustensile, mais celui qui achète de l’argent (la matière) afin de la donner à un artisan dans le but qu’il lui confectionne un ustensile recitera la bénédiction au moment où il utilisera pour la première fois cet ustensile ».
Cependant, le Maamar Mordekhai (Note 5) écrit : La coutume répandue est que l’on prononce la bénédiction de chéhé’héyanou au moment où l’on porte un habit et non au moment de son achat » il ajoute que notre cas est semblable à ce qui est mentionné à propos d’un nouveau fruit. En effet, bien que nous puissions reciter la bénédiction de chéhé’héyanou à la vue de ce nouveau fruit, la coutume répandue est d’attendre sa consommation car ce moment est considéré comme l’essentiel du profit de ce fruit. (Ainsi écrit le ben Ich ‘haï paracha Rééh Halakha 1). Toutefois, si l’on achète deux ou trois vêtements en meme temps, bien que l’on en porte qu’un à la fois et que l’on récite la bénédiction sur celui-ci il semble que celle-ci s’applique sur l’ensemble des vêtements. Il serait bon donc d’en avoir l’intention au moment de la bénédiction et si je ne l’ai pas eu, il faudra alors réciter à nouveau chéhé’héyanou lorsque je porte les autres habits mais sans prononcer le nom Divin.
En conclusion : Lorsque l’on porte un costume, on récite la bénédiction de chéhé’héyanou en ayant pour intention d’acquitter de même le second. Si je n’ai pas eu cette intention au moment de la récitation de la bénédiction de chéhé’héyanou, lorsque je porterai le second costume, je réciterai à nouveau chéhé’héyanou mais sans prononcer le nom divin, seulement, en le pensant. |